EXTRAITS
Ouvrir. De bras et de pupilles. D’accueil et d’éveil. De connu et d’inconnu. Sans clôture sur ce qui suit et précède. Ouvrir maisons, caveaux, enclos, barrières, étables, poulaillers. Ouvrir au loup, au chamois, à la poule, à tout ce qui trotte, galope, tournoie, se faufile, musarde afin qu’aucun pas ne mesure la marche. Ouvrir à ce qui fuit ou surgit, visible et invisible affranchis de possible et d’impossible. À tout ce qui, dehors comme dedans, s’élance, s’apeure, se terre, bondit. Et que s’engouffre ce qui dévore, piétine ou picore, nettoyant l’intime de sa poussière. Ouvrir au tourniquet des visages, à la bonne aventure, à l’épopée du savoir, aux contes à pétrifier les ruisseaux, aux quanta de la connaissance, à tout ce qui multiplie la surface simple et laisse attablées ensemble fables et certitudes. Franchir corridors, tunnels et arcades à leurs deux embouts, silence et parole abouchés à la même nuit.
1
La porte oscille entre la fournaise de la canicule et la fraîcheur du hall derrière les volets clos. Comme une invite. Un appel aux seuils. Aux mystères de l’éros et de l’âme. Toute porte me porte au mystère. Me porte toute porte à l’étroit du passage. Des yeux multiples pivotent aux charnières du bois et du corps. Mains chargées de sacs de courses, je l’entrebâille vers des hauteurs désorientées de leurs points cardinaux. Toute porte me porte à l’entrée de la grotte et du puits. Aux dédales gigognes de l’inconnu. Ce qui glisse de moi dans la pénombre tiède et laisse tomber les bras fatigués de leur charge, ne me compte qu’à mi part. Un reste, comme dû, traverse d’autres portes tandis que du genou je pousse celle de chez moi.
2
Les pupilles creusent l’obscurité. Sa pesée argileuse de doux et d’inverse. Une lumière grossit invisible dans l’outre du sommeil tandis qu’un cavalier s’élance contre les paupières et en force l’entrée. Sûr de son éternité. Abrité par sa propre détermination. Sans rien d’autre – et de ce fait éclairé.
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La porte oscille entre la fournaise de la canicule et la fraîcheur du hall derrière les volets clos. Comme une invite. Un appel aux seuils. Aux mystères de l’éros et de l’âme. Toute porte me porte au mystère. Me porte toute porte à l’étroit du passage. Des yeux multiples pivotent aux charnières du bois et du corps. Mains chargées de sacs de courses, je l’entrebâille vers des hauteurs désorientées de leurs points cardinaux. Toute porte me porte à l’entrée de la grotte et du puits. Aux dédales gigognes de l’inconnu. Ce qui glisse de moi dans la pénombre tiède et laisse tomber les bras fatigués de leur charge, ne me compte qu’à mi part. Un reste, comme dû, traverse d’autres portes tandis que du genou je pousse celle de chez moi.
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Les pupilles creusent l’obscurité. Sa pesée argileuse de doux et d’inverse. Une lumière grossit invisible dans l’outre du sommeil tandis qu’un cavalier s’élance contre les paupières et en force l’entrée. Sûr de son éternité. Abrité par sa propre détermination. Sans rien d’autre – et de ce fait éclairé.