BIOBIBLIOGRAPHIE
Alain Le Ninèze, agrégé de lettres, a enseigné pendant dix-sept ans en banlieue parisienne. Il est actuellement inspecteur pédagogique régional des lettres de l’académie de Paris. Il a publié plusieurs essais et romans. Dernier ouvrage parus : La petite maîtresse d’école, Seuil, 2006.
Publications
Essais :
La sagesse, avec Sylviane Agacinski, Claude Ber et al., Autrement, coll. « Morales », mars 2000.
Petites fables de sagesse pour temps incertains, Autrement, Janvier 2002. (traduit en coréen).
Marcher sur les pieds de la femme qu’on aime, Autrement, février 2003. (traduit en coréen)
Le Risque, avec Mark Asch, EDP-Sciences, mars 2003.
L’Ingénieur et le Philosophe, avec Jean Carayon, Fondation Arts et Métiers, octobre 2004.
Romans :
L’Amour, fou, Autrement, février 2004 (roman primé au Festival du premier roman de Chambéry, mai 2005).
La petite maîtresse d’école, Seuil, septembre 2006.
--------
Publications
Essais :
La sagesse, avec Sylviane Agacinski, Claude Ber et al., Autrement, coll. « Morales », mars 2000.
Petites fables de sagesse pour temps incertains, Autrement, Janvier 2002. (traduit en coréen).
Marcher sur les pieds de la femme qu’on aime, Autrement, février 2003. (traduit en coréen)
Le Risque, avec Mark Asch, EDP-Sciences, mars 2003.
L’Ingénieur et le Philosophe, avec Jean Carayon, Fondation Arts et Métiers, octobre 2004.
Romans :
L’Amour, fou, Autrement, février 2004 (roman primé au Festival du premier roman de Chambéry, mai 2005).
La petite maîtresse d’école, Seuil, septembre 2006.
--------
EXTRAITS
Un Président d’extrême droite vient d’être élu.
À peine installé au pouvoir, le Président-dictateur abolit toutes les libertés publiques et… supprime l’École. Des millions de collégiens et de lycéens se retrouvent à la rue, des centaines de milliers de professeurs au chômage. L’un d’eux, monsieur Scholl, fonde une école itinérante pour expliquer aux gens ce qu’ils ont perdu en perdant leur École. Il part sur les routes, installe son chapiteau et, accompagné de sa jeune assistante Miryam, une orpheline âgée de dix ans, entreprend de réveiller les esprits…
La mémoire, l’intelligence, l’esprit critique, la maîtrise de la langue écrite et orale : comment ces aptitudes se cultivent-elles au collège et au lycée ? En abordant ces sujets, le professeur Scholl pose des questions qui sont celles des missions de notre système scolaire.
Le professeur pense que l’École, en formant l’esprit, forme le citoyen. Pour lui, instruire c’est éduquer. Son message, par les temps qui courent, mérite d’être écouté.
EXTRAITS
J’avais dix ans lorsque monsieur Latête fut élu Président. Je devinai, sans comprendre pourquoi, que c’était important. Les gens se parlaient à mi-voix, ils s’arrêtaient dans les rues pour discuter en petits groupes. Tout le monde semblait surpris du résultat de cette élection. Monsieur Latête était un candidat peu connu dont personne n’avait prévu la victoire. Il avait fait campagne en promettant de mettre un terme aux attentats qui, depuis quelques années, semaient la terreur dans notre pays. Moi-même, cinq ans auparavant, j’avais perdu mes parents dans un de ces attentats. J’étais alors une petite fille heureuse et, du jour au lendemain, j’avais dû apprendre le sens d’un mot que les gens prononçaient en me regardant tristement : « orpheline »… C’est pourquoi, dans un premier temps, je me suis réjouie de l’élection de ce nouveau Président. Je pensais que, peut-être, il allait retrouver et punir les assassins de mes parents. Je ne pouvais pas imaginer, bien sûr, ce qui allait se passer par la suite.
À peine installé à l’Elysée, monsieur Latête avait pris des mesures énergiques pour restaurer l’ordre. D’abord, il avait rétabli la peine de mort pour les auteurs d’attentats. Puis il l’avait rétablie aussi pour les criminels de droit commun, ensuite pour les gangsters, enfin pour les voleurs. Le nombre des attentats avait baissé aussitôt, et les gens se félicitaient de la sévérité de leur Président même s’ils trouvaient que, peut-être, il allait un peu loin.
C’est dans les mois suivants qu’ils commencèrent à se poser des questions. Car monsieur Latête avait pris encore d’autres décisions très sévères. C’est ainsi, par exemple, que les étrangers avaient été priés de quitter la France…
À peine installé au pouvoir, le Président-dictateur abolit toutes les libertés publiques et… supprime l’École. Des millions de collégiens et de lycéens se retrouvent à la rue, des centaines de milliers de professeurs au chômage. L’un d’eux, monsieur Scholl, fonde une école itinérante pour expliquer aux gens ce qu’ils ont perdu en perdant leur École. Il part sur les routes, installe son chapiteau et, accompagné de sa jeune assistante Miryam, une orpheline âgée de dix ans, entreprend de réveiller les esprits…
La mémoire, l’intelligence, l’esprit critique, la maîtrise de la langue écrite et orale : comment ces aptitudes se cultivent-elles au collège et au lycée ? En abordant ces sujets, le professeur Scholl pose des questions qui sont celles des missions de notre système scolaire.
Le professeur pense que l’École, en formant l’esprit, forme le citoyen. Pour lui, instruire c’est éduquer. Son message, par les temps qui courent, mérite d’être écouté.
EXTRAITS
J’avais dix ans lorsque monsieur Latête fut élu Président. Je devinai, sans comprendre pourquoi, que c’était important. Les gens se parlaient à mi-voix, ils s’arrêtaient dans les rues pour discuter en petits groupes. Tout le monde semblait surpris du résultat de cette élection. Monsieur Latête était un candidat peu connu dont personne n’avait prévu la victoire. Il avait fait campagne en promettant de mettre un terme aux attentats qui, depuis quelques années, semaient la terreur dans notre pays. Moi-même, cinq ans auparavant, j’avais perdu mes parents dans un de ces attentats. J’étais alors une petite fille heureuse et, du jour au lendemain, j’avais dû apprendre le sens d’un mot que les gens prononçaient en me regardant tristement : « orpheline »… C’est pourquoi, dans un premier temps, je me suis réjouie de l’élection de ce nouveau Président. Je pensais que, peut-être, il allait retrouver et punir les assassins de mes parents. Je ne pouvais pas imaginer, bien sûr, ce qui allait se passer par la suite.
À peine installé à l’Elysée, monsieur Latête avait pris des mesures énergiques pour restaurer l’ordre. D’abord, il avait rétabli la peine de mort pour les auteurs d’attentats. Puis il l’avait rétablie aussi pour les criminels de droit commun, ensuite pour les gangsters, enfin pour les voleurs. Le nombre des attentats avait baissé aussitôt, et les gens se félicitaient de la sévérité de leur Président même s’ils trouvaient que, peut-être, il allait un peu loin.
C’est dans les mois suivants qu’ils commencèrent à se poser des questions. Car monsieur Latête avait pris encore d’autres décisions très sévères. C’est ainsi, par exemple, que les étrangers avaient été priés de quitter la France…