Née en Arles le 28 novembre 1949.
Vit dans un improbable village d’Auvergne.
A animé pendant 11 ans un atelier d'écriture et de lecture poétiques à Clermont-Ferrand.
Intervient régulièrement dans les établissements scolaires.
Donne des spectacles-lectures de poésie.
chantal.dupuy-dunier@wanadoo.fr
OUVRAGES PUBLIÉS :
La contrebandière des Sorgues (ou La mémoire de l'eau), Éditions La Bartavelle, 1992.
Neuf fragments d'invisible (illustrations d'Odile Fix), Éditions La Bartavelle, 1993.
L'Étang brisé, Éditions Albatroz/Le Manège du cochon seul, 1994.
Clavicules des marges, Éditions La Bartavelle, 1996.
Initiales (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 1999 (PRIX ARTAUD 2000)
Titre (ou Coulisses des degrés), Éditions La Bartavelle, 1999.
Sécantes de la paume (photos de Pierre Bastide), Éditions Albatroz/Manège du cochon seul, 2000.
La Marche du milieu (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 2001.
Et le vert dans la nuit (encres de Michèle Dadolle), Éditions Artémis, 2003.
Des ailes (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 2004.
La parole redonnée au jardin, Éditions Encres Vives, 2006.
Creusement de Cronce (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d’encre, 2007.
Un n’oiseau, des z’oiseaux, Éditions Motus, collection Mouchoir de Poche, 2008.
Où qu’on va après ?, (illustrations d’Elena Ojog), Éditions l’Idée Bleue, collection Le Farfadet Bleu, 2008.
Éphéméride, Éditions Flammarion, collection Poésie, 2009.
Saorge, dans la cellule du poème, préface de Bernard Noël, (gouaches de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 2009.
Et l'orchestre joue sur le pont qui s'incline, La Porte, 2011
Celle, Éditions de l'Arbre à paroles, 2012
A paraître : Mille grues de papier, Flammarion,
Ouvrages d'art à tirage limité :
Ichinen (gravures de Clément Leca).
Étang (gravure de Bernadette Planchenault).
Lumière (exemplaire unique, peintures de Pierre Lafoucrière, calligraphies de Els Baekelandt, reliure de Carlos Sanchez-Alamo).
Coupable guêpe (gravures de Bernadette Planchenault).
Vers verts, peintures d'Aaron Clarke
ANTHOLOGIES
Mille poètes, mille poèmes brefs, L’Arbre à paroles, 1997
Voi(es)x de l’autre. Poètes femmes XIXe-XXIe siècles, Presses Universitaires Blaise
Pascal, 2010
Et si le rouge n’existait pas, Le Temps des Cerises, 2010
Couleurs femmes, Le Castor Astral / Le Nouvel Athanor , 2010
Pas d'ici, pas d'ailleurs, Éditions Voix d'encre.
REVUES
Regart, L'arbre à paroles, ARPA, Encres vagabondes, Phréatique, Rétro-viseur, Décharge, Les amis de Jean Sulivan, Midi, Lieux d'être, Voix d'encre, Contre-allées, Linéa, Hauteurs, l’Atelier de l’agneau, Saraswati, Diérèse…
Vit dans un improbable village d’Auvergne.
A animé pendant 11 ans un atelier d'écriture et de lecture poétiques à Clermont-Ferrand.
Intervient régulièrement dans les établissements scolaires.
Donne des spectacles-lectures de poésie.
chantal.dupuy-dunier@wanadoo.fr
OUVRAGES PUBLIÉS :
La contrebandière des Sorgues (ou La mémoire de l'eau), Éditions La Bartavelle, 1992.
Neuf fragments d'invisible (illustrations d'Odile Fix), Éditions La Bartavelle, 1993.
L'Étang brisé, Éditions Albatroz/Le Manège du cochon seul, 1994.
Clavicules des marges, Éditions La Bartavelle, 1996.
Initiales (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 1999 (PRIX ARTAUD 2000)
Titre (ou Coulisses des degrés), Éditions La Bartavelle, 1999.
Sécantes de la paume (photos de Pierre Bastide), Éditions Albatroz/Manège du cochon seul, 2000.
La Marche du milieu (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 2001.
Et le vert dans la nuit (encres de Michèle Dadolle), Éditions Artémis, 2003.
Des ailes (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 2004.
La parole redonnée au jardin, Éditions Encres Vives, 2006.
Creusement de Cronce (encres de Michèle Dadolle), Éditions Voix d’encre, 2007.
Un n’oiseau, des z’oiseaux, Éditions Motus, collection Mouchoir de Poche, 2008.
Où qu’on va après ?, (illustrations d’Elena Ojog), Éditions l’Idée Bleue, collection Le Farfadet Bleu, 2008.
Éphéméride, Éditions Flammarion, collection Poésie, 2009.
Saorge, dans la cellule du poème, préface de Bernard Noël, (gouaches de Michèle Dadolle), Éditions Voix d'encre, 2009.
Et l'orchestre joue sur le pont qui s'incline, La Porte, 2011
Celle, Éditions de l'Arbre à paroles, 2012
A paraître : Mille grues de papier, Flammarion,
Ouvrages d'art à tirage limité :
Ichinen (gravures de Clément Leca).
Étang (gravure de Bernadette Planchenault).
Lumière (exemplaire unique, peintures de Pierre Lafoucrière, calligraphies de Els Baekelandt, reliure de Carlos Sanchez-Alamo).
Coupable guêpe (gravures de Bernadette Planchenault).
Vers verts, peintures d'Aaron Clarke
ANTHOLOGIES
Mille poètes, mille poèmes brefs, L’Arbre à paroles, 1997
Voi(es)x de l’autre. Poètes femmes XIXe-XXIe siècles, Presses Universitaires Blaise
Pascal, 2010
Et si le rouge n’existait pas, Le Temps des Cerises, 2010
Couleurs femmes, Le Castor Astral / Le Nouvel Athanor , 2010
Pas d'ici, pas d'ailleurs, Éditions Voix d'encre.
REVUES
Regart, L'arbre à paroles, ARPA, Encres vagabondes, Phréatique, Rétro-viseur, Décharge, Les amis de Jean Sulivan, Midi, Lieux d'être, Voix d'encre, Contre-allées, Linéa, Hauteurs, l’Atelier de l’agneau, Saraswati, Diérèse…
Celle (L’Arbre à paroles)
Celle
qui scellera,
par qui les bouches seront closes,
la seule à permettre la continuité du langage.
Elle dit :
«Je suis la Matrice.
À l’orée de ma langue,
affleurent des mots inconnus de vous,
toutes les bleuitudes, leurs nuances énoncées,
les fragments d’atomes nommés ;
des cris
de glaciers parturients aux terrifiantes fontes,
ou ceux d’autres oiseaux que vos ailes n’ont pas croisés
au ciel minuscule de vos vies.
Baisez-moi.
Osez.
Vous qui balbutiez encore,
lorsque vos lèvres seront closes,
vous commencerez à parler.
L’arc de votre bouche
livrera passage à l’insoupçonné.»
Celle
devant laquelle s’infléchissent les montagnes
et les chevaux se courbent
à l’heure de l’évidence.
Elle dit :
« Je suis la Très Haute
pour qui ploient les calvaires.
Je fragmente les nuages,
brise l’unité longiligne des orvets.»
Des ailes (Voix d’encre)
La montée de mon désir
Fertilise l’écrit
Et donne à l’encre
Des reflets d’assomption.
Le mot frisson
Ne signifie plus froid.
Cet éveil de mes lèvres
Au palais de ta bouche,
La sensation extrême
Qui vrille nos bas-ventres
Et ce qui, de ton corps,
Vient prolonger le mien…
Tout nous devient plus haut.
Creusement de Cronce (Voix d’encre)
Avec la glaise,
les hommes ont cimenté leurs maisons
et cru ériger des demeures.
Restent ces cryptes effondrées
sur le terrain mouvant du papier,
entre arc-boutants et couviges.
Dentellière saison que l’hiver
où s’inscrivent,
dans les intervalles des élans végétaux,
tant de reliefs blancs.
Lorsque novembre croise
au large des pâtures,
on voit fumer le lait des brumes
dans les stalles de la vallée.
L’ombre d’un berger
étend son souvenir sur les mémoires.
Des chevaux fantômes,
culs énormes,
muscles bandés
que traversent des veines fluviales,
labourent le champ déclive
devant les pans écroulés du moulin.
Un arbre pousse dans le mitan de la bâtisse,
enserré par les tentacules du lierre.
Saorge, dans la cellule du poème (Voix d’encre)
Le village est un château de cartes
où l'on s'attend à voir
un funambule traverser le site
sur un fil invisible
tendu tout au sommet.
Dans les venelles pavées,
chacun peut parler au voisin
d'une fenêtre à l'autre.
Un peu à l'écart,
le monastère se mérite.
Les couloirs,
une croix horizontale absolument blanche.
Chacun travaille,
les épaules entourées d'une couverture,
derrière la porte de sa cellule.
Quelles interférences,
quels croisements d'écriture ?
Chaque soir,
en compagnie de Proust et de Virginia Woolf,
nous nous retrouvons tous dans le salon,
un verre d'alcool
et des paroles aux lèvres,
devant la cheminée
où un feu de cyprès odorant
jette des escarbilles
à travers la pièce.
Nous refaisons le monde et la littérature.
Où qu’on va après ? (L’Idée bleue)
La mort,
c’est simplement : Ça dort.
Tout ce qui vivait,
tous ensemble
les fleurs
les chats
les hommes...
Le cimetière,
c’est la décharge
où on met les hommes.
Après, la boîte à chaussures,
elle fond dans la terre,
l’bonhomme aussi.
Il fond comme le sucre dans le café.
Il peut plus se réveiller, c’est sûr :
Z’avez déjà vu du sucre dilué
redevenir un morceau ?
Ils meurent tous les hommes.
Ils se retrouvent un jour
tous ensemble.
Ça me fait tout drôle quand j’y pense :
rejoindre au creux d’une poignée de terre
des gens qui auraient jamais voulu
me serrer la main de mon vivant,
nager entre deux eaux avec des hommes politiques
qui m’auraient dit :
“Nous n’avons pas gardé les poissons avec vous !”
Éphéméride (Flammarion)
( 21 avril )
Dans l'espace exigu des civilisations,
les langages ont confondu leurs signifiants
avec les strates formées
par les fragments d'amphores.
Le phare d'Alexandrie ne délivre plus
qu'à des poissons aveugles
des rêves de lumière,
mais ses pierres éboulées
leur servent d'abris.
Combien de pages pour héberger des poissons ?
Le rêve de la lumière
brille-t-il moins que la lumière ?
( 6 juin )
Dès que l'enfant articule
« Tu es »,
il formule le meurtre d'Abel,
l'arrêt de mort primitif de l'Autre.
Une main sans doigts,
du fer et puis des lames,
l'absinthe au lieu de l'aube,
ce qui ôte du sens,
déconstruit l'homme et la syntaxe,
ce que l'on nomme guerre
comme si c'était peu.
( 20 octobre )
Tu dis :
« La question sera toujours :
où va le chemin ? »
Ponctuation métallique des clarines,
au loin.
Des étourneaux grégaires
s'envolent.
Un point d'interrogation
se forme dans le ciel.
( 21 octobre )
L'important...
L'existence même d'un chemin,
ses méandres et son tracé,
le trajet emprunté le temps de la balade,
le versant imaginé
derrière la crête bordée de buissons,
et, simplement, pouvoir se poser la question :
« Où va le chemin ? »
( 10 décembre)
Présomptueux celui qui écrivait :
« Dieu a créé l'homme à son image » !
Dieu a créé l'oiseau à son image,
par la magie des voyelles assemblées
et du questionnement léger
suspendu aux lèvres des arbres,
insaisissable.
Celle
qui scellera,
par qui les bouches seront closes,
la seule à permettre la continuité du langage.
Elle dit :
«Je suis la Matrice.
À l’orée de ma langue,
affleurent des mots inconnus de vous,
toutes les bleuitudes, leurs nuances énoncées,
les fragments d’atomes nommés ;
des cris
de glaciers parturients aux terrifiantes fontes,
ou ceux d’autres oiseaux que vos ailes n’ont pas croisés
au ciel minuscule de vos vies.
Baisez-moi.
Osez.
Vous qui balbutiez encore,
lorsque vos lèvres seront closes,
vous commencerez à parler.
L’arc de votre bouche
livrera passage à l’insoupçonné.»
Celle
devant laquelle s’infléchissent les montagnes
et les chevaux se courbent
à l’heure de l’évidence.
Elle dit :
« Je suis la Très Haute
pour qui ploient les calvaires.
Je fragmente les nuages,
brise l’unité longiligne des orvets.»
Des ailes (Voix d’encre)
La montée de mon désir
Fertilise l’écrit
Et donne à l’encre
Des reflets d’assomption.
Le mot frisson
Ne signifie plus froid.
Cet éveil de mes lèvres
Au palais de ta bouche,
La sensation extrême
Qui vrille nos bas-ventres
Et ce qui, de ton corps,
Vient prolonger le mien…
Tout nous devient plus haut.
Creusement de Cronce (Voix d’encre)
Avec la glaise,
les hommes ont cimenté leurs maisons
et cru ériger des demeures.
Restent ces cryptes effondrées
sur le terrain mouvant du papier,
entre arc-boutants et couviges.
Dentellière saison que l’hiver
où s’inscrivent,
dans les intervalles des élans végétaux,
tant de reliefs blancs.
Lorsque novembre croise
au large des pâtures,
on voit fumer le lait des brumes
dans les stalles de la vallée.
L’ombre d’un berger
étend son souvenir sur les mémoires.
Des chevaux fantômes,
culs énormes,
muscles bandés
que traversent des veines fluviales,
labourent le champ déclive
devant les pans écroulés du moulin.
Un arbre pousse dans le mitan de la bâtisse,
enserré par les tentacules du lierre.
Saorge, dans la cellule du poème (Voix d’encre)
Le village est un château de cartes
où l'on s'attend à voir
un funambule traverser le site
sur un fil invisible
tendu tout au sommet.
Dans les venelles pavées,
chacun peut parler au voisin
d'une fenêtre à l'autre.
Un peu à l'écart,
le monastère se mérite.
Les couloirs,
une croix horizontale absolument blanche.
Chacun travaille,
les épaules entourées d'une couverture,
derrière la porte de sa cellule.
Quelles interférences,
quels croisements d'écriture ?
Chaque soir,
en compagnie de Proust et de Virginia Woolf,
nous nous retrouvons tous dans le salon,
un verre d'alcool
et des paroles aux lèvres,
devant la cheminée
où un feu de cyprès odorant
jette des escarbilles
à travers la pièce.
Nous refaisons le monde et la littérature.
Où qu’on va après ? (L’Idée bleue)
La mort,
c’est simplement : Ça dort.
Tout ce qui vivait,
tous ensemble
les fleurs
les chats
les hommes...
Le cimetière,
c’est la décharge
où on met les hommes.
Après, la boîte à chaussures,
elle fond dans la terre,
l’bonhomme aussi.
Il fond comme le sucre dans le café.
Il peut plus se réveiller, c’est sûr :
Z’avez déjà vu du sucre dilué
redevenir un morceau ?
Ils meurent tous les hommes.
Ils se retrouvent un jour
tous ensemble.
Ça me fait tout drôle quand j’y pense :
rejoindre au creux d’une poignée de terre
des gens qui auraient jamais voulu
me serrer la main de mon vivant,
nager entre deux eaux avec des hommes politiques
qui m’auraient dit :
“Nous n’avons pas gardé les poissons avec vous !”
Éphéméride (Flammarion)
( 21 avril )
Dans l'espace exigu des civilisations,
les langages ont confondu leurs signifiants
avec les strates formées
par les fragments d'amphores.
Le phare d'Alexandrie ne délivre plus
qu'à des poissons aveugles
des rêves de lumière,
mais ses pierres éboulées
leur servent d'abris.
Combien de pages pour héberger des poissons ?
Le rêve de la lumière
brille-t-il moins que la lumière ?
( 6 juin )
Dès que l'enfant articule
« Tu es »,
il formule le meurtre d'Abel,
l'arrêt de mort primitif de l'Autre.
Une main sans doigts,
du fer et puis des lames,
l'absinthe au lieu de l'aube,
ce qui ôte du sens,
déconstruit l'homme et la syntaxe,
ce que l'on nomme guerre
comme si c'était peu.
( 20 octobre )
Tu dis :
« La question sera toujours :
où va le chemin ? »
Ponctuation métallique des clarines,
au loin.
Des étourneaux grégaires
s'envolent.
Un point d'interrogation
se forme dans le ciel.
( 21 octobre )
L'important...
L'existence même d'un chemin,
ses méandres et son tracé,
le trajet emprunté le temps de la balade,
le versant imaginé
derrière la crête bordée de buissons,
et, simplement, pouvoir se poser la question :
« Où va le chemin ? »
( 10 décembre)
Présomptueux celui qui écrivait :
« Dieu a créé l'homme à son image » !
Dieu a créé l'oiseau à son image,
par la magie des voyelles assemblées
et du questionnement léger
suspendu aux lèvres des arbres,
insaisissable.