BIOBIBLIOGRAPHIE
Eric Maclos est né en 1957 en Haute-Marne.
Inscrit à la faculté de Nanterre-ParisX en lettres modernes, découvre le métier de libraire à « La Répétition », au 27 de la rue Saint-André-des-Arts, librairie créée et animée par des membres de la revue « Action Poétique »…
Travaille ensuite comme employé en librairie dans la grande distribution, à la Fnac du Forum des Halles, où il sera chargé du secteur « poésie » (entre autres) pendant plus de vingt ans. Quitte la Fnac en octobre 2010, pour se consacrer à la défense de l’édition indépendante.
A partir de 1984, il collabore à la revue Digraphe et devient membre de son comité de rédaction, dont il anime les travaux de 1996 à 2001. Participe, depuis la réapparition du titre en 2004, à l’aventure des « Lettres Françaises ». Il publie également dans les revues
Action Poétique, Rehauts, Le Mâche-Laurier, La Polygraphe… La revue « le Préau des Collines » consacre un dossier à son travail en février 2014.
Bourse de création du Centre National du Livre en 1998 et en 2003.
A publié :
« Douze Fabriques aux carrés » (Digraphe éditeur, 1996)
« Sur tous les fronts » (L’Atelier des Grames, 1999)
« Une élégie du geste » (La Feugraie, 2001)
« Où ma petite France » (Le Préau des Collines, 2003)
« La petite annonce faite à Jeanne-Marie » (Comp’Act, 2005)
« Où tu risques de te perdre » (Le Préau des Collines, 2007)
Ouvrages collectifs
Anthologie des poètes pas morts, II (Le Veilleur Editions, 2002)
101 poèmes contre la guerre (Le Temps des Cerises, 2003)
LE livre, l’autre (Atelier des Grames, 2003)
En collaboration :
« 100 titres pour la poésie », adpf Ministère des Affaires Etrangères éditeur, mars 2006.
Inscrit à la faculté de Nanterre-ParisX en lettres modernes, découvre le métier de libraire à « La Répétition », au 27 de la rue Saint-André-des-Arts, librairie créée et animée par des membres de la revue « Action Poétique »…
Travaille ensuite comme employé en librairie dans la grande distribution, à la Fnac du Forum des Halles, où il sera chargé du secteur « poésie » (entre autres) pendant plus de vingt ans. Quitte la Fnac en octobre 2010, pour se consacrer à la défense de l’édition indépendante.
A partir de 1984, il collabore à la revue Digraphe et devient membre de son comité de rédaction, dont il anime les travaux de 1996 à 2001. Participe, depuis la réapparition du titre en 2004, à l’aventure des « Lettres Françaises ». Il publie également dans les revues
Action Poétique, Rehauts, Le Mâche-Laurier, La Polygraphe… La revue « le Préau des Collines » consacre un dossier à son travail en février 2014.
Bourse de création du Centre National du Livre en 1998 et en 2003.
A publié :
« Douze Fabriques aux carrés » (Digraphe éditeur, 1996)
« Sur tous les fronts » (L’Atelier des Grames, 1999)
« Une élégie du geste » (La Feugraie, 2001)
« Où ma petite France » (Le Préau des Collines, 2003)
« La petite annonce faite à Jeanne-Marie » (Comp’Act, 2005)
« Où tu risques de te perdre » (Le Préau des Collines, 2007)
Ouvrages collectifs
Anthologie des poètes pas morts, II (Le Veilleur Editions, 2002)
101 poèmes contre la guerre (Le Temps des Cerises, 2003)
LE livre, l’autre (Atelier des Grames, 2003)
En collaboration :
« 100 titres pour la poésie », adpf Ministère des Affaires Etrangères éditeur, mars 2006.
EXTRAITS D'OUVRAGES
LE JOUR LE BRANLE
Prologue
( … ) et comme on voit aux fenêtres le ciel dissoudre le ciel
du feu qui embrase au feu qui sombre
son propre désir de fixer tout ce qui change
tout ce qui tremble n’est pas d’émotion
tout ce qui tremble n’est pas qui penche
au puits des images le seau trouble les songes
dans la peine la neige déplace la neige
la roche érode la roche et l’épine la chair
oracles sarclés à mains féroces la terre vous mange
et vous mange aussi la musique des noces
et mange la grande bouche et mastique
le chaman et sa bouillie de légumes
comme au premier jour les jets mystiques
perforent au clairon sa poitrine et saignent d’un geste
les rives au couchant et le désert pour reste
un forgeron bondissant d’escarbilles sous l’enclume
la fusion des pierres pelées aux cuisines
les châteaux de gabelles et la puissance des ombres
à ne jeter autour d’elles qu’ombres et décombres
et dés qu’on brise au chanfrein la course des chevaux
la course au ravin la chair sous les eaux
au matin la misère les bris des cavalcades nocturnes
au matin l’effroi et la fièvre la nausée des miroirs
tu penses dédier l’incendie comme chaque plaie de ta bouche ( … )
les figures incessantes les discours de lave
( … ) si m’agrée magma pour en déduire la forme
simili dur labeur de la vigne en automne
charge de la vrille d’où saigne la vendange …
… les doigts écorchés dans la fouille à silex
pas encore l’étincelle mais cliquetis
des os la râpe et l’âpre déclin que sèche
la terre envenime
vulcain dans ta cuve et ruisselant
changent les fruits change la forge
tous les feux brûlent lorsque brûle le feu
comme en un poème la poésie file
jaune et bleue la terre est jaune et bleue
et rouge et jaune et bleue
et bien malin qui démêle de tous ces feux le feu
sinon tissant la grande flamme
tissant tisons ce que la lettre change la main le clame
voici fusions les boues que la langue refuse
nul ne passe ni ce rideau ni cette rampe
voici qu’un décor s’épand se défait d’être debout ( … )
( … ) gangue d’argile à la soupe des feuilles
le corps dedans et doigt sur la couture
j’attends du monde et mange comme les bêtes
les questions posées peuvent orner les toitures
débiné bonhomme je sais l’histoire félix
d’après grands massacres et la terre navrée
de plaies de sang raconter c’est pour qui boire
je vais donc nommer ce qui devait être
avant que de se donner un nom vol noir
des vocables je suis par qui le malheur survient
l’harmonie la mer était lisse comme une orange
rouge et rouge était la couleur des anges
nul navire ne brisait les calmes n’émouvait
les remous l’harmonie la mer le monde
était liquide et de comment surviennent
la terre et la chair la blessure fauve des forêts
l’offense faite au désert ha ce malheur de la
première gorge et ce tonnerre dans la voix
qu’on dise collines et clameurs
il fallait le gouffre pour le vertige
il fallait pour le gouffre les cimes
et l’éclat des volcans pour que le ciel
s’éloigne et nous sommes ainsi dans ce bleu
dans ce bleu babil dans ce bleu d’ailes et de passages
que la terre s’ouvre et se fende écartèle
sa peau de gangrène et d’humeurs la mer
verse dans ses gouffres
et versent les arbres trop grands les frondaisons
sur lits de fougères et de fange
rien qui ne déchire rien qui ne rompe
rien qui ne saigne et ne croule
les feuillages agrippent les ombres le ciel
mange le ciel ô les petits cercles à l’orée
du feu
Ainsi
De plus loin qu’on puisse
Discerner des silhouettes sur la neige
Et tout ça courant glissant écharpant la fuite
On imagine l’érosion lorsque les masques tombent
Les chevaux qui bavent la douceur des encolures
Le ciel défait la fatigue des cavaliers
C’est plus loin qu’on marche c’est plus loin qu’on avance
Ce que l’automne épuise c’est l’hiver qui le mange
Les saisons ne sont plus celles des vergers
Ni des petits maîtres hurlant des ordres aux palissades
Tout ça courant grouillant comme chiens de meutes
Et le cerf qui ploie sous le coup de la dague
L’échine à chignon la nuque qu’on épargne
D’un regard trop las pour que la mémoire en garde
S’arrête un moment comme hésite
La voix trop loin qui cherche où rebondir ( … )
Cette comédie des absences sait-elle le poids de l’ombre sur l’eau quand
un soleil froid roule dans les courants belle cette escorte d’abeilles
à tes cheveux et de quelle promenade rêvée j’évoque un simple
passage lorsqu’il fallait pencher la tête sous les branches
Un refuge d’hirondelles et voici qu’on s’inquiète de ses chapeaux quand
la porte cochère soupçonne une aventure
Je passe entre toutes les mains qui déroulent les trottoirs et jamais ne me
viendrait l’idée que je me suis perdu et surtout celle de m’en
plaindre
Où l’on ne peut prétendre revenir car il n’y a pas encore de traces et
pourtant à cet exercice je me livre autant que je peux dans un hiver
où toujours je neige pour peindre la page qu’enfin je pourrai
marquer de mes pas
Ainsi j’attends qu’une voix me transporte où je ne suis pas mais ce n’est
pas tant l’inconnu qui m’attarde et me tente si fugace et si peu
étrange qu’un œil déjà l’éclipse il suffirait que cette voix tremble
dans l’air pour que je craigne l’avenir et ce futur que je ne conjugue
jamais une voix dans laquelle je pourrais simplement murmurer
pourquoi faudrait-il que la phrase ait une fin comme aux bras
camisole
( … )
J’imagine ici une origine au monde et non celui-là qui est mais l’autre
auquel j’aspire
et l’origine est de feu et de glace où bien malin qui démêle
et les éléments et les règnes et les rêves et les ruines
Et vous qui croyez que nous sommes au bout de nos peines que tout
échoue sans cesse et qu’il est vain de faire face aux vents que vivre
n’est jamais qu’attendre de ne plus vivre avez-vous jamais jeté les
dés
Cette comédie des absences sait-elle le poids de l’ombre sur l’eau quand
un soleil froid roule dans les courants belle cette escorte d’abeilles
à tes cheveux et de quelle promenade rêvée j’évoque un simple
passage lorsqu’il fallait pencher la tête sous les branches
Un refuge d’hirondelles et voici qu’on s’inquiète de ses chapeaux quand
la porte cochère soupçonne une aventure
Je passe entre toutes les mains qui déroulent les trottoirs et jamais ne me
viendrait l’idée que je me suis perdu et surtout celle de m’en
plaindre
Où l’on ne peut prétendre revenir car il n’y a pas encore de traces et
pourtant à cet exercice je me livre autant que je peux dans un hiver
où toujours je neige pour peindre la page qu’enfin je pourrai
marquer de mes pas
Ainsi j’attends qu’une voix me transporte où je ne suis pas mais ce n’est
pas tant l’inconnu qui m’attarde et me tente si fugace et si peu
étrange qu’un œil déjà l’éclipse il suffirait que cette voix tremble
dans l’air pour que je craigne l’avenir et ce futur que je ne conjugue
jamais une voix dans laquelle je pourrais simplement murmurer
pourquoi faudrait-il que la phrase ait une fin comme aux bras
camisole
( … )
J’imagine ici une origine au monde et non celui-là qui est mais l’autre
auquel j’aspire
et l’origine est de feu et de glace où bien malin qui démêle
et les éléments et les règnes et les rêves et les ruines
Et vous qui croyez que nous sommes au bout de nos peines que tout
échoue sans cesse et qu’il est vain de faire face aux vents que vivre
n’est jamais qu’attendre de ne plus vivre avez-vous jamais jeté les
dés
De feu et de glace d’orage et de grêle c’est ainsi l’origine où l’on déchire
les images c’est ainsi la danse où tout verse et je dirai la loutre et le
venin
Qu’est-ce donc vivre si ce n’est rien comprendre si ce n’est rien dessiner
et dessiner c’est l’énigme de la voix où je parle et rien qu’humaine
C’est ainsi l’origine on y perd le nord et les doigts de la main
et qu’importe que l’on perde qu’importe
quand le monde a rempli de baisers ma bouche
Ma bouche n’est pas ma voix et que fabrique ici cet hippocampe qui
promène son interrogation dans l’écume des vitrines et des bou-
levards dont l’œil reflète cet envers des lettres que je ne lirai pas
quand tout se déplace le tranchant de la main divise la mer
Et disais l’horizon n’est pas ma fin mais moloch la gueule de qui règne le
sang de tout un peu l’idole y fait sa part qui sécrète les plaies
décrète les mondes un ciel de feu déchire l’œil et rien qui guette
en sa tombe
( … )
Ici le monde ploie sous le dôme des parasols
au bordel de la plage chacun s’occupe à paraître
prendre du plaisir
Un officier de marine veille
accompagne l’écume à l’autel
ses lèvres bavent son curriculum et ses prétentions
bravache la nation lui fait crédit
Chacun meurt comme il peut
mais il n’est pas pressé
c’est aux vivants que la gloire imprime ses timbres
et la gerbe lui garde ses dents
Mais voici que l’océan soulève ses épaules
Sous quels coups la terre succombe et le ciel où vous crachez vos prières
cimetières gémissent les chiens les grilles tiennent leurs promesses
dont les barreaux laissent le vent siffler le refrain de ses tempêtes
Cimetières les chiens soufflent sur la neige y fondent leurs truffes en deux
reflets dont l’inquiétude mord le givre perdu le nord tourne en
rond installe ses quartiers
( … )
Où la main saigne chaque fois qu’elle va coudre
et déplier ses doigts sous le hachoir des machines et
des froideurs
et défroisser les étoffes et gainer les tissus
et rouler dérouler rouler dérouler
de quoi s’édicte un silence comme boire du lait pour le plomb cli-
quetis des signes et des fils l’espace entier pris
dans les rets la respiration des percolateurs
où la main saigne le monde à l’amende
rien que de perdre sitôt pierre lancée
les yeux sous la herse des doigts qui guettent un moment les
traces
ou derrière les vitres le jeu des stores que toujours les doigts
écartent
l’horizon tient dans notre main les doigts coiffent notre monde
( … )
Sa pâleur endormie
à ton domaine donne
sereine apesanteur
la solitude immergée
de ta simple silhouette
enfin oiseau posé
sur ta bague
sans autre message
que ses ailes
l’exergue tarde qui s’annonce
et tu crains que son appel
ne brise ce doux déséquilibre où
[ tu tombes
tu entends la voix que tu ne prononces pas
et qui t’ouvre un monde
dont ton corps simple portée résonne
une ellipse te glisse
un filet
entre les mains
Nous ne sommes
pas loin
du bleu
Prologue
( … ) et comme on voit aux fenêtres le ciel dissoudre le ciel
du feu qui embrase au feu qui sombre
son propre désir de fixer tout ce qui change
tout ce qui tremble n’est pas d’émotion
tout ce qui tremble n’est pas qui penche
au puits des images le seau trouble les songes
dans la peine la neige déplace la neige
la roche érode la roche et l’épine la chair
oracles sarclés à mains féroces la terre vous mange
et vous mange aussi la musique des noces
et mange la grande bouche et mastique
le chaman et sa bouillie de légumes
comme au premier jour les jets mystiques
perforent au clairon sa poitrine et saignent d’un geste
les rives au couchant et le désert pour reste
un forgeron bondissant d’escarbilles sous l’enclume
la fusion des pierres pelées aux cuisines
les châteaux de gabelles et la puissance des ombres
à ne jeter autour d’elles qu’ombres et décombres
et dés qu’on brise au chanfrein la course des chevaux
la course au ravin la chair sous les eaux
au matin la misère les bris des cavalcades nocturnes
au matin l’effroi et la fièvre la nausée des miroirs
tu penses dédier l’incendie comme chaque plaie de ta bouche ( … )
les figures incessantes les discours de lave
( … ) si m’agrée magma pour en déduire la forme
simili dur labeur de la vigne en automne
charge de la vrille d’où saigne la vendange …
… les doigts écorchés dans la fouille à silex
pas encore l’étincelle mais cliquetis
des os la râpe et l’âpre déclin que sèche
la terre envenime
vulcain dans ta cuve et ruisselant
changent les fruits change la forge
tous les feux brûlent lorsque brûle le feu
comme en un poème la poésie file
jaune et bleue la terre est jaune et bleue
et rouge et jaune et bleue
et bien malin qui démêle de tous ces feux le feu
sinon tissant la grande flamme
tissant tisons ce que la lettre change la main le clame
voici fusions les boues que la langue refuse
nul ne passe ni ce rideau ni cette rampe
voici qu’un décor s’épand se défait d’être debout ( … )
( … ) gangue d’argile à la soupe des feuilles
le corps dedans et doigt sur la couture
j’attends du monde et mange comme les bêtes
les questions posées peuvent orner les toitures
débiné bonhomme je sais l’histoire félix
d’après grands massacres et la terre navrée
de plaies de sang raconter c’est pour qui boire
je vais donc nommer ce qui devait être
avant que de se donner un nom vol noir
des vocables je suis par qui le malheur survient
l’harmonie la mer était lisse comme une orange
rouge et rouge était la couleur des anges
nul navire ne brisait les calmes n’émouvait
les remous l’harmonie la mer le monde
était liquide et de comment surviennent
la terre et la chair la blessure fauve des forêts
l’offense faite au désert ha ce malheur de la
première gorge et ce tonnerre dans la voix
qu’on dise collines et clameurs
il fallait le gouffre pour le vertige
il fallait pour le gouffre les cimes
et l’éclat des volcans pour que le ciel
s’éloigne et nous sommes ainsi dans ce bleu
dans ce bleu babil dans ce bleu d’ailes et de passages
que la terre s’ouvre et se fende écartèle
sa peau de gangrène et d’humeurs la mer
verse dans ses gouffres
et versent les arbres trop grands les frondaisons
sur lits de fougères et de fange
rien qui ne déchire rien qui ne rompe
rien qui ne saigne et ne croule
les feuillages agrippent les ombres le ciel
mange le ciel ô les petits cercles à l’orée
du feu
Ainsi
De plus loin qu’on puisse
Discerner des silhouettes sur la neige
Et tout ça courant glissant écharpant la fuite
On imagine l’érosion lorsque les masques tombent
Les chevaux qui bavent la douceur des encolures
Le ciel défait la fatigue des cavaliers
C’est plus loin qu’on marche c’est plus loin qu’on avance
Ce que l’automne épuise c’est l’hiver qui le mange
Les saisons ne sont plus celles des vergers
Ni des petits maîtres hurlant des ordres aux palissades
Tout ça courant grouillant comme chiens de meutes
Et le cerf qui ploie sous le coup de la dague
L’échine à chignon la nuque qu’on épargne
D’un regard trop las pour que la mémoire en garde
S’arrête un moment comme hésite
La voix trop loin qui cherche où rebondir ( … )
Cette comédie des absences sait-elle le poids de l’ombre sur l’eau quand
un soleil froid roule dans les courants belle cette escorte d’abeilles
à tes cheveux et de quelle promenade rêvée j’évoque un simple
passage lorsqu’il fallait pencher la tête sous les branches
Un refuge d’hirondelles et voici qu’on s’inquiète de ses chapeaux quand
la porte cochère soupçonne une aventure
Je passe entre toutes les mains qui déroulent les trottoirs et jamais ne me
viendrait l’idée que je me suis perdu et surtout celle de m’en
plaindre
Où l’on ne peut prétendre revenir car il n’y a pas encore de traces et
pourtant à cet exercice je me livre autant que je peux dans un hiver
où toujours je neige pour peindre la page qu’enfin je pourrai
marquer de mes pas
Ainsi j’attends qu’une voix me transporte où je ne suis pas mais ce n’est
pas tant l’inconnu qui m’attarde et me tente si fugace et si peu
étrange qu’un œil déjà l’éclipse il suffirait que cette voix tremble
dans l’air pour que je craigne l’avenir et ce futur que je ne conjugue
jamais une voix dans laquelle je pourrais simplement murmurer
pourquoi faudrait-il que la phrase ait une fin comme aux bras
camisole
( … )
J’imagine ici une origine au monde et non celui-là qui est mais l’autre
auquel j’aspire
et l’origine est de feu et de glace où bien malin qui démêle
et les éléments et les règnes et les rêves et les ruines
Et vous qui croyez que nous sommes au bout de nos peines que tout
échoue sans cesse et qu’il est vain de faire face aux vents que vivre
n’est jamais qu’attendre de ne plus vivre avez-vous jamais jeté les
dés
Cette comédie des absences sait-elle le poids de l’ombre sur l’eau quand
un soleil froid roule dans les courants belle cette escorte d’abeilles
à tes cheveux et de quelle promenade rêvée j’évoque un simple
passage lorsqu’il fallait pencher la tête sous les branches
Un refuge d’hirondelles et voici qu’on s’inquiète de ses chapeaux quand
la porte cochère soupçonne une aventure
Je passe entre toutes les mains qui déroulent les trottoirs et jamais ne me
viendrait l’idée que je me suis perdu et surtout celle de m’en
plaindre
Où l’on ne peut prétendre revenir car il n’y a pas encore de traces et
pourtant à cet exercice je me livre autant que je peux dans un hiver
où toujours je neige pour peindre la page qu’enfin je pourrai
marquer de mes pas
Ainsi j’attends qu’une voix me transporte où je ne suis pas mais ce n’est
pas tant l’inconnu qui m’attarde et me tente si fugace et si peu
étrange qu’un œil déjà l’éclipse il suffirait que cette voix tremble
dans l’air pour que je craigne l’avenir et ce futur que je ne conjugue
jamais une voix dans laquelle je pourrais simplement murmurer
pourquoi faudrait-il que la phrase ait une fin comme aux bras
camisole
( … )
J’imagine ici une origine au monde et non celui-là qui est mais l’autre
auquel j’aspire
et l’origine est de feu et de glace où bien malin qui démêle
et les éléments et les règnes et les rêves et les ruines
Et vous qui croyez que nous sommes au bout de nos peines que tout
échoue sans cesse et qu’il est vain de faire face aux vents que vivre
n’est jamais qu’attendre de ne plus vivre avez-vous jamais jeté les
dés
De feu et de glace d’orage et de grêle c’est ainsi l’origine où l’on déchire
les images c’est ainsi la danse où tout verse et je dirai la loutre et le
venin
Qu’est-ce donc vivre si ce n’est rien comprendre si ce n’est rien dessiner
et dessiner c’est l’énigme de la voix où je parle et rien qu’humaine
C’est ainsi l’origine on y perd le nord et les doigts de la main
et qu’importe que l’on perde qu’importe
quand le monde a rempli de baisers ma bouche
Ma bouche n’est pas ma voix et que fabrique ici cet hippocampe qui
promène son interrogation dans l’écume des vitrines et des bou-
levards dont l’œil reflète cet envers des lettres que je ne lirai pas
quand tout se déplace le tranchant de la main divise la mer
Et disais l’horizon n’est pas ma fin mais moloch la gueule de qui règne le
sang de tout un peu l’idole y fait sa part qui sécrète les plaies
décrète les mondes un ciel de feu déchire l’œil et rien qui guette
en sa tombe
( … )
Ici le monde ploie sous le dôme des parasols
au bordel de la plage chacun s’occupe à paraître
prendre du plaisir
Un officier de marine veille
accompagne l’écume à l’autel
ses lèvres bavent son curriculum et ses prétentions
bravache la nation lui fait crédit
Chacun meurt comme il peut
mais il n’est pas pressé
c’est aux vivants que la gloire imprime ses timbres
et la gerbe lui garde ses dents
Mais voici que l’océan soulève ses épaules
Sous quels coups la terre succombe et le ciel où vous crachez vos prières
cimetières gémissent les chiens les grilles tiennent leurs promesses
dont les barreaux laissent le vent siffler le refrain de ses tempêtes
Cimetières les chiens soufflent sur la neige y fondent leurs truffes en deux
reflets dont l’inquiétude mord le givre perdu le nord tourne en
rond installe ses quartiers
( … )
Où la main saigne chaque fois qu’elle va coudre
et déplier ses doigts sous le hachoir des machines et
des froideurs
et défroisser les étoffes et gainer les tissus
et rouler dérouler rouler dérouler
de quoi s’édicte un silence comme boire du lait pour le plomb cli-
quetis des signes et des fils l’espace entier pris
dans les rets la respiration des percolateurs
où la main saigne le monde à l’amende
rien que de perdre sitôt pierre lancée
les yeux sous la herse des doigts qui guettent un moment les
traces
ou derrière les vitres le jeu des stores que toujours les doigts
écartent
l’horizon tient dans notre main les doigts coiffent notre monde
( … )
Sa pâleur endormie
à ton domaine donne
sereine apesanteur
la solitude immergée
de ta simple silhouette
enfin oiseau posé
sur ta bague
sans autre message
que ses ailes
l’exergue tarde qui s’annonce
et tu crains que son appel
ne brise ce doux déséquilibre où
[ tu tombes
tu entends la voix que tu ne prononces pas
et qui t’ouvre un monde
dont ton corps simple portée résonne
une ellipse te glisse
un filet
entre les mains
Nous ne sommes
pas loin
du bleu