BIOBIBLIOGRAPHIE
Françoise Urban-Menninger est poète et nouvelliste. Après des études de lettres et de philosophie à Strasbourg, elle a été enseignante à Munster, puis animatrice culturelle à Thann avant d'être attachée culturelle à Mulhouse. Aujourd'hui elle vit et travaille à Strasbourg. L'auteur a publié une vingtaine de recueils de poèmes et de poésie, la plupart chez Editinter. Son dernier recueil de poèmes a pour titre « De l'autre côté des mots», dans le même temps un ensemble de 30 nouvelles « La Belle Dame » est paru également chez Editinter.
L'auteur est aussi critique d'art dans la revue Transversalles et critique littéraire sur le site « Exigence- littérature ». Françoise Urban-Menninger a été invitée par la Ville d'Izmir en 2006 dans le cadre d'une rencontre internationale de poésie et de la semaine de la francophonie, elle a de surcroît animé des ateliers d'écriture au lycée franco-turc d'Izmir dirigé par l'écrivaine Saime Bircan. Elle a participé dernièrement au colloque « Poésie au féminin » qui s'est tenu à l'Université de Clermont-Ferrand. Les poèmes et nouvelles de Françoise Urban-Menninger sont traduits en allemand, turc, anglais, espagnol...L'auteur est membre de l'Académie rhénane et de « Poetas del Mundo ». Un numéro spécial électronique réalisé par Dina Sahyouni vient d'être mis en ligne sur www.panpoetiquedesmuses.fr
Autres ouvrages:
A hauteur de vague et de parole, Ed. St Germain-des-Prés (1980)
Sur les bords de ma rime (1982)
La confidence des abeilles (1994)
Le temps immobile (1996) Editinter
Lignes d'eau (1997) Editinter
L'âme éclose (1998) Pays d'Herbes
L'or intérieur(1998) Editinter
Les heures bleues, nouvelles (1998) Editinter
Encres marines (1999) Editinter
Fragments d'âmes (2001) Editinter
Le château de vers (2003) Do Bentzinger
Le rire des mandarines (2004) Pierron
L'heure du jardin (2005)
L'arbre aux bras nus (2006) Editinter
La draperie des jours (2008) Editinter
Chair de mémoire (2010) Editinter
Publications diverses anthologies et revues en France et à l'étranger
L'auteur est aussi critique d'art dans la revue Transversalles et critique littéraire sur le site « Exigence- littérature ». Françoise Urban-Menninger a été invitée par la Ville d'Izmir en 2006 dans le cadre d'une rencontre internationale de poésie et de la semaine de la francophonie, elle a de surcroît animé des ateliers d'écriture au lycée franco-turc d'Izmir dirigé par l'écrivaine Saime Bircan. Elle a participé dernièrement au colloque « Poésie au féminin » qui s'est tenu à l'Université de Clermont-Ferrand. Les poèmes et nouvelles de Françoise Urban-Menninger sont traduits en allemand, turc, anglais, espagnol...L'auteur est membre de l'Académie rhénane et de « Poetas del Mundo ». Un numéro spécial électronique réalisé par Dina Sahyouni vient d'être mis en ligne sur www.panpoetiquedesmuses.fr
Autres ouvrages:
A hauteur de vague et de parole, Ed. St Germain-des-Prés (1980)
Sur les bords de ma rime (1982)
La confidence des abeilles (1994)
Le temps immobile (1996) Editinter
Lignes d'eau (1997) Editinter
L'âme éclose (1998) Pays d'Herbes
L'or intérieur(1998) Editinter
Les heures bleues, nouvelles (1998) Editinter
Encres marines (1999) Editinter
Fragments d'âmes (2001) Editinter
Le château de vers (2003) Do Bentzinger
Le rire des mandarines (2004) Pierron
L'heure du jardin (2005)
L'arbre aux bras nus (2006) Editinter
La draperie des jours (2008) Editinter
Chair de mémoire (2010) Editinter
Publications diverses anthologies et revues en France et à l'étranger
EXTRAITS
la coupe de mes lèvres
l’eau ondoie
jusqu’à la coupe de mes lèvres
j’y bois l’œil noyé
de la pluie d’été
et je m’évase
dans le cerne irisé
des paupières de l’ombre
extrait de « Lignes d’eau)
mon père dans le silence s’est couché
corps rigide couleur cire
bout des doigts et des oreilles violets
yeux fermés et peau glacée
mon père dans le silence s’est couché
avec pour dernier mot un soupir
chaque pelletée de terre
jetée sur le cercueil en bois de chêne
creuse son absence et sème
de jeunes pousses de lumière
qui déjà nous éclairent
extrait de « Chair de mémoire)
peau de soleil
sous ma peau de soleil
je retiens le temps
dans le grain de chaque mot
mais la mort est un oiseau
elle picore mon âme
et le grain de ma peau
extrait de « Fragments d’âme »
ma mère au sourire carmin
les roses aux paupières de moire
se ferment le soir
sur l’ombre de ma mémoire
et de lourds parfums
venus de très loin
de l’enfance et de ses confins
se posent dans mon jardin
où ma mère au sourire carmin
m’attend sur mon chemin
extrait de « La confidence des abeilles »
je t’offre Apollinaire
je t’offre Apollinaire
ces colchiques amers
que j’ai cueillis hier
à l’ombre des paupières
ils sont de cette saison
sans rime ni raison
où la mort est poison
et la vie déraison
je t’offre Apollinaire
la langueur monotone
de ces fleurs d’automne
qui empoisonnent mes vers
extrait de « La confidence des abeilles »
les simples
rien n’est simple
dit le simplet
même pas moi
et il s’en retourna
tout simplement
cueillir des simples
extrait de « La confidence des abeilles »
L’heure du jardin
le mot jardin
promène son chemin
dans sa robe de parfum
tel un encensoir
il soulève sous la moire
les pétales de mémoire
enfant je renais
dans ce petit carré
de terre retournée
où ravie je plantais
les germes d’une sérénité
aujourd’hui retrouvée
sarcler bêcher biner
vocabulaire tant aimé
des poèmes premiers
les graines semées
les pousses apprivoisées
le cœur réjoui j’attendais
les petites têtes vertes
des laitues en goguette
annonçaient la fête
roses ou noirs les radis
à queue de souris
faisaient leur entrée dans ma vie
tous les soirs j’arrosais
les petits protégés
de mon humble potager
les plantes envahissaient
les allées de mes pensées
où terre et ciel s’embrassaient
je courais danser la capucine
avec la fleur coquine
parée de sa pelure sanguine
je connaissais les secrets
des blancs muguets
dont les clochettes en silence tintaient
la grande famille
de mes sœurs les jonquilles
m’accueillaient comme leur fille
les humbles violettes
d’ordinaire si discrètes
sortaient de leur cachette
chaque nouveau printemps
versait dans mes rires d’enfant
la rime limpide de son chant
le poème de l’azur
jetait sur moi sa parure
tout en vers et en verdure
avec les herbes folles
j’entrais dans la farandole
de ma nouvelle carmagnole
dans le ciel l’été
laissait monter
l’ivresse des rosiers
les roses tout empourprées
la bouche ensoleillée
dans la lumière m’éblouissaient
ma mère les suivait
avec dans son tablier
un sécateur pour les tailler
le soleil dans son écrin bleu
sertissait ce temps heureux
de sa couronne de feu
mon père dès qu’il rentrait
en bleu de travail se changeait
pour s’en aller jardiner
les raisins fleuraient
un arôme sucré
dont les abeilles raffolaient
sur les pierres en grès
des lézards posaient
l’œil immobile d’un rivet
le temps creusait ses sillons
entre les rangées d’oignons
et les jeunes potirons
dans ce grand jeu de patience
où chaque plante en présence
répond au silence
grand-mère parfois arrive
du bout de l’autre rive
le rouge aux joues avive
le jour qui poudroie
autour d’elle les oies
parlent toutes à la fois
campée dans ses sabots
elle crie des mots
qui se perdent dans l’enclos
dans l’évier de la cuisine
l’eau s’écoule dans une bassine
qui chuinte dans ma rime
pour rejaillir plus claire
dans une fontaine de pierre
enserrée dans le lierre
c’est dans une boîte en fer blanc
que j’ai enterré mon âme d’enfant
sous le cerisier blanc
où grand-père sur un banc
est devenu ce revenant
qui regarde sans voir et attend
ouvrez la porte aux oiseaux
de ma cage aux mots
et vous aurez le plus beau
cette suprême magie
qui efface l’oubli
de mes jaunes soucis
volez volez papillons
de mes derniers brouillons
je ne suis qu’un tourbillon
dans ce joyeux fouillis
du jardin enfoui
dans ma mémoire sans puits
racines d’eau et de ciel
sur les bords de la margelle
où boivent les tourterelles
la coupe de mes mains
retient les lendemains
qui chantent mon chemin
le jardin n’est pas loin
déjà il me retient
et m’embaume de son parfum
ce jardin soulève en moi
les pétales de l’émoi
jusqu’à ce moi
où les roses coupées
ont des têtes de poupées
j’entends leurs mélopées
s’échapper du linceul
où ma mère toute seule
gît dans son cercueil
ce jardin refleurit
tous les jours de ma vie
chaque fois que j’écris
ses ramilles à ma rime
dans mon corps s’enracinent
pour m’insuffler cet hymne
où je ne suis
que le prolongement du cri
qui traverse ma nuit
l’eau ondoie
jusqu’à la coupe de mes lèvres
j’y bois l’œil noyé
de la pluie d’été
et je m’évase
dans le cerne irisé
des paupières de l’ombre
extrait de « Lignes d’eau)
mon père dans le silence s’est couché
corps rigide couleur cire
bout des doigts et des oreilles violets
yeux fermés et peau glacée
mon père dans le silence s’est couché
avec pour dernier mot un soupir
chaque pelletée de terre
jetée sur le cercueil en bois de chêne
creuse son absence et sème
de jeunes pousses de lumière
qui déjà nous éclairent
extrait de « Chair de mémoire)
peau de soleil
sous ma peau de soleil
je retiens le temps
dans le grain de chaque mot
mais la mort est un oiseau
elle picore mon âme
et le grain de ma peau
extrait de « Fragments d’âme »
ma mère au sourire carmin
les roses aux paupières de moire
se ferment le soir
sur l’ombre de ma mémoire
et de lourds parfums
venus de très loin
de l’enfance et de ses confins
se posent dans mon jardin
où ma mère au sourire carmin
m’attend sur mon chemin
extrait de « La confidence des abeilles »
je t’offre Apollinaire
je t’offre Apollinaire
ces colchiques amers
que j’ai cueillis hier
à l’ombre des paupières
ils sont de cette saison
sans rime ni raison
où la mort est poison
et la vie déraison
je t’offre Apollinaire
la langueur monotone
de ces fleurs d’automne
qui empoisonnent mes vers
extrait de « La confidence des abeilles »
les simples
rien n’est simple
dit le simplet
même pas moi
et il s’en retourna
tout simplement
cueillir des simples
extrait de « La confidence des abeilles »
L’heure du jardin
le mot jardin
promène son chemin
dans sa robe de parfum
tel un encensoir
il soulève sous la moire
les pétales de mémoire
enfant je renais
dans ce petit carré
de terre retournée
où ravie je plantais
les germes d’une sérénité
aujourd’hui retrouvée
sarcler bêcher biner
vocabulaire tant aimé
des poèmes premiers
les graines semées
les pousses apprivoisées
le cœur réjoui j’attendais
les petites têtes vertes
des laitues en goguette
annonçaient la fête
roses ou noirs les radis
à queue de souris
faisaient leur entrée dans ma vie
tous les soirs j’arrosais
les petits protégés
de mon humble potager
les plantes envahissaient
les allées de mes pensées
où terre et ciel s’embrassaient
je courais danser la capucine
avec la fleur coquine
parée de sa pelure sanguine
je connaissais les secrets
des blancs muguets
dont les clochettes en silence tintaient
la grande famille
de mes sœurs les jonquilles
m’accueillaient comme leur fille
les humbles violettes
d’ordinaire si discrètes
sortaient de leur cachette
chaque nouveau printemps
versait dans mes rires d’enfant
la rime limpide de son chant
le poème de l’azur
jetait sur moi sa parure
tout en vers et en verdure
avec les herbes folles
j’entrais dans la farandole
de ma nouvelle carmagnole
dans le ciel l’été
laissait monter
l’ivresse des rosiers
les roses tout empourprées
la bouche ensoleillée
dans la lumière m’éblouissaient
ma mère les suivait
avec dans son tablier
un sécateur pour les tailler
le soleil dans son écrin bleu
sertissait ce temps heureux
de sa couronne de feu
mon père dès qu’il rentrait
en bleu de travail se changeait
pour s’en aller jardiner
les raisins fleuraient
un arôme sucré
dont les abeilles raffolaient
sur les pierres en grès
des lézards posaient
l’œil immobile d’un rivet
le temps creusait ses sillons
entre les rangées d’oignons
et les jeunes potirons
dans ce grand jeu de patience
où chaque plante en présence
répond au silence
grand-mère parfois arrive
du bout de l’autre rive
le rouge aux joues avive
le jour qui poudroie
autour d’elle les oies
parlent toutes à la fois
campée dans ses sabots
elle crie des mots
qui se perdent dans l’enclos
dans l’évier de la cuisine
l’eau s’écoule dans une bassine
qui chuinte dans ma rime
pour rejaillir plus claire
dans une fontaine de pierre
enserrée dans le lierre
c’est dans une boîte en fer blanc
que j’ai enterré mon âme d’enfant
sous le cerisier blanc
où grand-père sur un banc
est devenu ce revenant
qui regarde sans voir et attend
ouvrez la porte aux oiseaux
de ma cage aux mots
et vous aurez le plus beau
cette suprême magie
qui efface l’oubli
de mes jaunes soucis
volez volez papillons
de mes derniers brouillons
je ne suis qu’un tourbillon
dans ce joyeux fouillis
du jardin enfoui
dans ma mémoire sans puits
racines d’eau et de ciel
sur les bords de la margelle
où boivent les tourterelles
la coupe de mes mains
retient les lendemains
qui chantent mon chemin
le jardin n’est pas loin
déjà il me retient
et m’embaume de son parfum
ce jardin soulève en moi
les pétales de l’émoi
jusqu’à ce moi
où les roses coupées
ont des têtes de poupées
j’entends leurs mélopées
s’échapper du linceul
où ma mère toute seule
gît dans son cercueil
ce jardin refleurit
tous les jours de ma vie
chaque fois que j’écris
ses ramilles à ma rime
dans mon corps s’enracinent
pour m’insuffler cet hymne
où je ne suis
que le prolongement du cri
qui traverse ma nuit