BIOBIBLIOGRAPHIE
Jean Poncet est né à Marseille en 1949. Méditerranéen tout autant qu’Européen, il partage son temps entre sa ville natale et des terres plus lointaines, en Europe, Asie, Océanie, où il a passé, comme diplomate, plus d’un quart de siècle.
Poète et linguiste, il a publié huit recueils de poésie – dont certains ont été traduits en arabe, espagnol, croate, italien, roumain ou chinois – et il a traduit nombre de poètes roumains et anglophones. Son anthologie consacrée à Lucian Blaga, la plus importante à ce jour en langue française, lui a valu plusieurs prix littéraires en Roumanie. En 1997, il a obtenu le Prix Lucian Blaga pour l’ensemble de son travail sur la poésie roumaine. Il est membre honoris causa de l’Union des écrivains de Roumanie et citoyen d’honneur de la ville de Sebeș. En 2016, il a entamé la publication en édition bilingue de l’œuvre poétique complète de Lucian Blaga, qui comptera 13 volumes.
Il a collaboré à la revue SUD de 1988 à 1997, puis été membre, jusqu’en 2011, du Conseil de rédaction des revues Autre SUD et PHŒNIX, qu’il a contribué à fonder.
Poète invité au Festival de poésie de Sète « Voix Vives – De Méditerranée en Méditerranée » en 2013, il en est un des animateurs depuis 2016 et membre du Comité international de coordination.
Bibliographie
• Poésie
Katiouchka, Éditions du Marais, 1974
Il faut lutter, Maison rhodanienne de poésie, 1991
Chemin de lune, Encres Vives, 1997
Champs d’amour brûlés / Lanuri de dragoste arse, Helicon, 1997
Des lieux et des hommes, Éditions des Moires, 1998
Rythme shetlandais, Encres Vives, 2013
Lumière du silence, Jacques André éditeur, 2013
La Vie profonde, Jacques André éditeur, 2021
Jean Poncet est aussi présent dans plusieurs anthologies en France (ainsi qu’en Espagne, Croatie, Italie, Palestine, Roumanie, Chine) :
Anthologie Sète 2013, Éditions Bruno Doucey, 2013 (également Anthologie Sète 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021)
Poésie de langue française – Anthologie thématique, Jean Orizet, Cherche-Midi, 2013
Les Mains fertiles : 50 poètes en langue des signes, Brigitte Baumier, Éditions Bruno Doucey,
2015
Peinture et poésie, Musée Paul Valéry, Éditions midi-pyrénéennes, 2018
• Collaboration avec des artistes
Chemin de lune, toiles de Michèle Durand, 2005
Lumière du silence, livres-objets de Michèle Durand, 2009
Saint-Symphorien en Luberon, livre pauvre coréalisé avec Marc Rambeau, 2012
En ces lieux d’éternité, livre pauvre coréalisé avec Michèle Durand, 2012
Poèmes gyrovagues, avec des peintures de Daniel Mohen, Éditions Tipaza, 2013
Mer, livre pauvre coréalisé avec Enan Burgos, 2013
sublimée la neige, avec des peintures de Marie Desmée, 2018
• Traduction
• du roumain :
Lucian Blaga ou Le Chant de la terre et des étoiles, SUD, Grand prix du Salon du livre d’Oradea
1996
Lucian Blaga : Poezii / Poésies, Libra, Grand prix de la Ville de Cluj 1997, Prix spécial de la
traduction du Festival Lucian Blaga de Cluj 1998
Voix de Roumanie, SUD, 1997
Ioan Țepelea (1949-2012), Encres Vives, 2012
Mihaela Albu et Dan Anghelescu : Les Revues littéraires de l’exil roumain – Luceafărul (1948-
1949), Institut Culturel Roumain, 2013
Lucian Blaga : Integrala operei poetice / Œuvres poétiques complètes, Editura Școala Ardeleană /
Jacques André éditeur :
Poemele luminii / Les Poèmes de la lumière, 2016 (Prix « Convorbire Literare » de la traduction
2017)
Pașii profetului / Les Pas du prophète, 2017
În marea trecere / Dans le grand passage, 2018 (Grand prix George Coșbuc 2018)
Lauda somnului / Éloge du sommeil, 2020
La cumpăna apelor / Au partage des eaux (à paraître en 2022)
Vasile George Dâncu : Universul Mama / Maman Univers, Jacques André éditeur, 2018
George Vulturescu : Pietrele Nordului / Les Pierres du Nord, avec des encres de Pierre Guimet, Jacques André éditeur, 2018
Cassian Maria Spiridon : Darul lacrimilor / Le Don des larmes, avec des encres de Elena Golub, Jacques André éditeur, 2019
Mihaela Albu : 10 poeme / 10 poèmes, Editura Aius, 2020
Vasile Dâncu : Cântecul satului / Le Chant du village, illustré par Pierre Guimet, Jacques André éditeur, 2021
Diverses traductions de poèmes de Gheorghe Zamfir, Rodica Draghincescu, Cassian Maria Spiridon, Valeriu Stancu, Ioan Ţepelea, Horia Bădescu et Cezar Ivănescu ont aussi paru dans les revues Sud, Autre Sud, Europe et Les Archers.
• de l’anglais :
Desmond Egan : Holocauste de l’automne, Alidades, 1998
Anjum Hasan : Carnets de Bangalore, Encres Vives, 2012
Billy Childish : C’est ça qui me plaît et tant pis pour les emmerdeurs, Gros textes, 2014
• Monographie
Marc Rambeau : Chine, Tahiti, Australie, Nouvelle-Zélande, L’Après-Midi, 2008
Participation à des manifestations poétiques
Préface à la vie, Gênes (Italie), 2010
Voix croisées Croatie-France, Zagreb - Zadar - Varaždin (Croatie), 2010
Festival de poésie Voix vives, de Méditerranée en Méditerranée, Sète, 2013
Festival international du livre Transilvania, Cluj (Roumanie), 2014
Festival Le Mitan du chemin, Camps-la-Source, 2015
Le Printemps des poètes, Rabat (Maroc), 2015
Festival Les Portes de la poésie, Reșița (Roumanie), 2016
Festival de poésie, Voix vives, de Mediterráneo en Mediterráneo, Tolède (Espagne), 2017
Festival de poésie, Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée, Ramallah (Palestine), 2017
Journées de la revue Convorbiri literare, Iași (Roumanie), 2017
Journées culturelles Poesis, Satu Mare (Roumanie), 2018
Festival international Poésie à Iași, Iași (Roumanie), 2021
Festival international de littérature d’Izmir (Turquie), 2021
Poète et linguiste, il a publié huit recueils de poésie – dont certains ont été traduits en arabe, espagnol, croate, italien, roumain ou chinois – et il a traduit nombre de poètes roumains et anglophones. Son anthologie consacrée à Lucian Blaga, la plus importante à ce jour en langue française, lui a valu plusieurs prix littéraires en Roumanie. En 1997, il a obtenu le Prix Lucian Blaga pour l’ensemble de son travail sur la poésie roumaine. Il est membre honoris causa de l’Union des écrivains de Roumanie et citoyen d’honneur de la ville de Sebeș. En 2016, il a entamé la publication en édition bilingue de l’œuvre poétique complète de Lucian Blaga, qui comptera 13 volumes.
Il a collaboré à la revue SUD de 1988 à 1997, puis été membre, jusqu’en 2011, du Conseil de rédaction des revues Autre SUD et PHŒNIX, qu’il a contribué à fonder.
Poète invité au Festival de poésie de Sète « Voix Vives – De Méditerranée en Méditerranée » en 2013, il en est un des animateurs depuis 2016 et membre du Comité international de coordination.
Bibliographie
• Poésie
Katiouchka, Éditions du Marais, 1974
Il faut lutter, Maison rhodanienne de poésie, 1991
Chemin de lune, Encres Vives, 1997
Champs d’amour brûlés / Lanuri de dragoste arse, Helicon, 1997
Des lieux et des hommes, Éditions des Moires, 1998
Rythme shetlandais, Encres Vives, 2013
Lumière du silence, Jacques André éditeur, 2013
La Vie profonde, Jacques André éditeur, 2021
Jean Poncet est aussi présent dans plusieurs anthologies en France (ainsi qu’en Espagne, Croatie, Italie, Palestine, Roumanie, Chine) :
Anthologie Sète 2013, Éditions Bruno Doucey, 2013 (également Anthologie Sète 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021)
Poésie de langue française – Anthologie thématique, Jean Orizet, Cherche-Midi, 2013
Les Mains fertiles : 50 poètes en langue des signes, Brigitte Baumier, Éditions Bruno Doucey,
2015
Peinture et poésie, Musée Paul Valéry, Éditions midi-pyrénéennes, 2018
• Collaboration avec des artistes
Chemin de lune, toiles de Michèle Durand, 2005
Lumière du silence, livres-objets de Michèle Durand, 2009
Saint-Symphorien en Luberon, livre pauvre coréalisé avec Marc Rambeau, 2012
En ces lieux d’éternité, livre pauvre coréalisé avec Michèle Durand, 2012
Poèmes gyrovagues, avec des peintures de Daniel Mohen, Éditions Tipaza, 2013
Mer, livre pauvre coréalisé avec Enan Burgos, 2013
sublimée la neige, avec des peintures de Marie Desmée, 2018
• Traduction
• du roumain :
Lucian Blaga ou Le Chant de la terre et des étoiles, SUD, Grand prix du Salon du livre d’Oradea
1996
Lucian Blaga : Poezii / Poésies, Libra, Grand prix de la Ville de Cluj 1997, Prix spécial de la
traduction du Festival Lucian Blaga de Cluj 1998
Voix de Roumanie, SUD, 1997
Ioan Țepelea (1949-2012), Encres Vives, 2012
Mihaela Albu et Dan Anghelescu : Les Revues littéraires de l’exil roumain – Luceafărul (1948-
1949), Institut Culturel Roumain, 2013
Lucian Blaga : Integrala operei poetice / Œuvres poétiques complètes, Editura Școala Ardeleană /
Jacques André éditeur :
Poemele luminii / Les Poèmes de la lumière, 2016 (Prix « Convorbire Literare » de la traduction
2017)
Pașii profetului / Les Pas du prophète, 2017
În marea trecere / Dans le grand passage, 2018 (Grand prix George Coșbuc 2018)
Lauda somnului / Éloge du sommeil, 2020
La cumpăna apelor / Au partage des eaux (à paraître en 2022)
Vasile George Dâncu : Universul Mama / Maman Univers, Jacques André éditeur, 2018
George Vulturescu : Pietrele Nordului / Les Pierres du Nord, avec des encres de Pierre Guimet, Jacques André éditeur, 2018
Cassian Maria Spiridon : Darul lacrimilor / Le Don des larmes, avec des encres de Elena Golub, Jacques André éditeur, 2019
Mihaela Albu : 10 poeme / 10 poèmes, Editura Aius, 2020
Vasile Dâncu : Cântecul satului / Le Chant du village, illustré par Pierre Guimet, Jacques André éditeur, 2021
Diverses traductions de poèmes de Gheorghe Zamfir, Rodica Draghincescu, Cassian Maria Spiridon, Valeriu Stancu, Ioan Ţepelea, Horia Bădescu et Cezar Ivănescu ont aussi paru dans les revues Sud, Autre Sud, Europe et Les Archers.
• de l’anglais :
Desmond Egan : Holocauste de l’automne, Alidades, 1998
Anjum Hasan : Carnets de Bangalore, Encres Vives, 2012
Billy Childish : C’est ça qui me plaît et tant pis pour les emmerdeurs, Gros textes, 2014
• Monographie
Marc Rambeau : Chine, Tahiti, Australie, Nouvelle-Zélande, L’Après-Midi, 2008
Participation à des manifestations poétiques
Préface à la vie, Gênes (Italie), 2010
Voix croisées Croatie-France, Zagreb - Zadar - Varaždin (Croatie), 2010
Festival de poésie Voix vives, de Méditerranée en Méditerranée, Sète, 2013
Festival international du livre Transilvania, Cluj (Roumanie), 2014
Festival Le Mitan du chemin, Camps-la-Source, 2015
Le Printemps des poètes, Rabat (Maroc), 2015
Festival Les Portes de la poésie, Reșița (Roumanie), 2016
Festival de poésie, Voix vives, de Mediterráneo en Mediterráneo, Tolède (Espagne), 2017
Festival de poésie, Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée, Ramallah (Palestine), 2017
Journées de la revue Convorbiri literare, Iași (Roumanie), 2017
Journées culturelles Poesis, Satu Mare (Roumanie), 2018
Festival international Poésie à Iași, Iași (Roumanie), 2021
Festival international de littérature d’Izmir (Turquie), 2021
EXTRAITS D'OUVRAGES
je suis le silence des mots
chaque silence de ma voix
Jean Digot
LES PELERINS DE CONQUES
soudain
l'herme pierreux
a rejoint le silence
du calcaire
ardente blancheur de la draille
où chaque pas se nourrit
d'espérance
et de courage
*
trempe ta foi
au regard de l'homme
point n'est mirage
le champ de l'étoile
le corps seul
et non le songe
saigne
aux ronces de l'ombre
*
l
es troupeaux bruissent encore
obscurément
passées les clarines
de l'estive
à jamais
demeure la sainte lumière
dont le noir de houille éclaire
l'âme des pèlerins
sublimée la neige
s'élève en
parfaite lumière
sur l'adret du temps aboli
l'aveugle s'obstine à
chercher le cristal
même fané
d'un oiseau à jamais
envolé
va
ceci est le chemin de l’esprit
de matines à complies
plus haut
toujours
va
de l’écheveau du fleuve
qui aspire au dégel
par un bosquet d’argousiers
puis un maquis de chênes verts
tu gravis
recru d’épines
des lacets indécis
jusqu’au vaste pierrier
là
résonne un silence
où
toute vie
élude le regard
vois pourtant
le ciel
caresse le front
du néant
immémorial
le vent du Nord
qui mugit
sous un ciel de cristal
et s'acharne au flanc du mont
tu foules les os
blanchis
de la terre
et sous ton pas oblique et obstiné
ce désert
impavide au labeur des hommes
engendre
des fleurs de silence
tu marches dans le monde
car il n’est point d’ailleurs
d’autre richesse n’as
ni nul désir
de posséder la terre
– qu’elle accueille ton corps
il suffira
*
d’abord il fallut trouver le gué
pour franchir la rivière
du temps
polisseur de vie
autant que de galets
et depuis tu gravis les sentes
qui sinuent
vers la cime du mont
– folle pourtant serait la certitude
que s’y débonde le ciel
plus tard
– de cela seul es-tu sûr –
le chant du rossignol
proclamera le pur
LE TEMPS DE LA VIE PROFONDE
infini flux de mort
est le temps du monde
entre passé révolu
et futur toujours à venir
aussitôt né
le présent se dissout
la vie profonde
suit le cours du temps de l’âme
où l’être à chaque instant
coagule
et renaît
tu n’écris pas des poèmes
tu cherches le mot
que tu n’as pas entendu
ou que tu as oublié
le mot qui dit
le temps et l’espace
sans commencement et sans fin
le rien qui emplit le tout
le néant qui se fait être
tu n’écris pas des poèmes
tu cherches le mot
du silence
la nuit de ton sort
approche silencieuse
à pas de chat
tu n’as toujours pas trouvé
le mot
mais il est encore temps
– il est toujours temps –
de dire que tu le cherches
ton sort
inconnaissable
n’a d’autre valeur que
ta quête
jusqu’à la tombée de la nuit
quand pour toi
tout sera accompli
il ne restera rien
que tes mots
qui dureront ce qu’ont duré
les papyrus d’Alexandrie
ou les parchemins d’Éphèse
à peine moins éphémères
que toi
il restera l’amour
que tu donnas aux hommes
et qui perdurera
aussi longtemps que vivront leurs souvenirs
et la leçon d’amour
qui reverdira
à chaque saison du sang
mais le sang
tarira
le mot
seul
demeurera
dans l’infini
du néant
Certains de ces poèmes ont été publies, sous une forme parfois différente, dans Lumière du silence (Jacques André éditeur, 2013) et dans La Vie profonde (Jacques André éditeur, 2021), d’autres sont inédits.
chaque silence de ma voix
Jean Digot
LES PELERINS DE CONQUES
soudain
l'herme pierreux
a rejoint le silence
du calcaire
ardente blancheur de la draille
où chaque pas se nourrit
d'espérance
et de courage
*
trempe ta foi
au regard de l'homme
point n'est mirage
le champ de l'étoile
le corps seul
et non le songe
saigne
aux ronces de l'ombre
*
l
es troupeaux bruissent encore
obscurément
passées les clarines
de l'estive
à jamais
demeure la sainte lumière
dont le noir de houille éclaire
l'âme des pèlerins
sublimée la neige
s'élève en
parfaite lumière
sur l'adret du temps aboli
l'aveugle s'obstine à
chercher le cristal
même fané
d'un oiseau à jamais
envolé
va
ceci est le chemin de l’esprit
de matines à complies
plus haut
toujours
va
de l’écheveau du fleuve
qui aspire au dégel
par un bosquet d’argousiers
puis un maquis de chênes verts
tu gravis
recru d’épines
des lacets indécis
jusqu’au vaste pierrier
là
résonne un silence
où
toute vie
élude le regard
vois pourtant
le ciel
caresse le front
du néant
immémorial
le vent du Nord
qui mugit
sous un ciel de cristal
et s'acharne au flanc du mont
tu foules les os
blanchis
de la terre
et sous ton pas oblique et obstiné
ce désert
impavide au labeur des hommes
engendre
des fleurs de silence
tu marches dans le monde
car il n’est point d’ailleurs
d’autre richesse n’as
ni nul désir
de posséder la terre
– qu’elle accueille ton corps
il suffira
*
d’abord il fallut trouver le gué
pour franchir la rivière
du temps
polisseur de vie
autant que de galets
et depuis tu gravis les sentes
qui sinuent
vers la cime du mont
– folle pourtant serait la certitude
que s’y débonde le ciel
plus tard
– de cela seul es-tu sûr –
le chant du rossignol
proclamera le pur
LE TEMPS DE LA VIE PROFONDE
infini flux de mort
est le temps du monde
entre passé révolu
et futur toujours à venir
aussitôt né
le présent se dissout
la vie profonde
suit le cours du temps de l’âme
où l’être à chaque instant
coagule
et renaît
tu n’écris pas des poèmes
tu cherches le mot
que tu n’as pas entendu
ou que tu as oublié
le mot qui dit
le temps et l’espace
sans commencement et sans fin
le rien qui emplit le tout
le néant qui se fait être
tu n’écris pas des poèmes
tu cherches le mot
du silence
la nuit de ton sort
approche silencieuse
à pas de chat
tu n’as toujours pas trouvé
le mot
mais il est encore temps
– il est toujours temps –
de dire que tu le cherches
ton sort
inconnaissable
n’a d’autre valeur que
ta quête
jusqu’à la tombée de la nuit
quand pour toi
tout sera accompli
il ne restera rien
que tes mots
qui dureront ce qu’ont duré
les papyrus d’Alexandrie
ou les parchemins d’Éphèse
à peine moins éphémères
que toi
il restera l’amour
que tu donnas aux hommes
et qui perdurera
aussi longtemps que vivront leurs souvenirs
et la leçon d’amour
qui reverdira
à chaque saison du sang
mais le sang
tarira
le mot
seul
demeurera
dans l’infini
du néant
Certains de ces poèmes ont été publies, sous une forme parfois différente, dans Lumière du silence (Jacques André éditeur, 2013) et dans La Vie profonde (Jacques André éditeur, 2021), d’autres sont inédits.