BIOBLIOGRAPHIE
Laure CAMBAU vit à Paris. Pianiste, elle accompagne des chanteurs lyriques,et participe à des lectures poétiques avec improvisations musicales . Elle était invitée au Festival de Poésie Internationale de Trois-Rivières en octobre 2002, à l’Encuentro de Poetas del Mundo Latino à Morelia , au Salon du Livre de Mexico en 2003., au Festival de Struga en aout 2007 , au Festival de Tetovo en octobre 2009 (Macédoine) et dans diverses manifestations poétiques en France et à l’étranger.
Elle a publié “Boulevards Lunatiques” (éditions Brocéliande, 1998), “l’Homme dans la baignoire” suivi de “Nuages des Temps Ordinaires” (éditions de l’Amandier, 2001), “Latifa, la petite fille qui pleurait des mots” (conte musical, musique R.GAGNEUX, éditions Durand, 2000) ,“Et le Pourboire des Anges?”, (éditions de l’Amandier, 2005) , “Le couteau dans l’étreinte” ( juin 2007 éditions Phi ,Luxembourg , coédition “Ecrits des Forges”, Québec) ainsi que des livres d’artistes (avec J. VIMARD, M.CAMBAU…). Ses textes sont présents dans de nombreuses revues et anthologies (Seghers 2008, Anthologie de la poésie amoureuse, 2010, Calendriers de la poésie francophone…) et traduits dans diverses langues..Certains ont été mis en musique.
Son dernier recueil, “Lettres au voyou céleste” vient de sortir aux ed. de l'Amandier juin 2010.
Laure CAMBAU vit à Paris. Pianiste, elle accompagne des chanteurs lyriques,et participe à des lectures poétiques avec improvisations musicales . Elle était invitée au Festival de Poésie Internationale de Trois-Rivières en octobre 2002, à l’Encuentro de Poetas del Mundo Latino à Morelia , au Salon du Livre de Mexico en 2003., au Festival de Struga en aout 2007 , au Festival de Tetovo en octobre 2009 (Macédoine) et dans diverses manifestations poétiques en France et à l’étranger.
Elle a publié “Boulevards Lunatiques” (éditions Brocéliande, 1998), “l’Homme dans la baignoire” suivi de “Nuages des Temps Ordinaires” (éditions de l’Amandier, 2001), “Latifa, la petite fille qui pleurait des mots” (conte musical, musique R.GAGNEUX, éditions Durand, 2000) ,“Et le Pourboire des Anges?”, (éditions de l’Amandier, 2005) , “Le couteau dans l’étreinte” ( juin 2007 éditions Phi ,Luxembourg , coédition “Ecrits des Forges”, Québec) ainsi que des livres d’artistes (avec J. VIMARD, M.CAMBAU…). Ses textes sont présents dans de nombreuses revues et anthologies (Seghers 2008, Anthologie de la poésie amoureuse, 2010, Calendriers de la poésie francophone…) et traduits dans diverses langues..Certains ont été mis en musique.
Son dernier recueil, “Lettres au voyou céleste” vient de sortir aux ed. de l'Amandier juin 2010.
EXTRAITS DE TEXTES
Tu as mis des poissons au mur
et de ta plus belle plume
signé la ligne d'horizon
tu as mis ma culotte pare-balles
dans ta poche côté coeur
puis tu es parti au bout de ma feuille
et depuis je t'écris
------------------
NOUS AURONS DES FINS DE LIT DIFFICILES
Dans le fuseau horaire du lit
les démons sortent par les cheveux
les étoiles tombent des arbres
les pays se mélangent
dans la nuit de ta chemise
il pleut
les pieds du poème reposent
entre tes mains glacées
je sème un caillou
récolte fétiches et vin de pierre
les sexes fument en toute innocence
------------------
Dans ton œil de verre
je vois la forêt dense des diamants électriques
et des guitares légères
qui simulent une avant-dernière extase
je vois des voyous célestes
qui sous-louent des corps secondaires
des marchands de pluie
qui sur-louent des corps secs
la lune est un avion qui se cache
sous la note bleue
un chasseur végétarien me protège
-----------------
Tu parles sur les murs
tu marches sur mes salades
tu bois des salives fermentées
dans les fonds de verre la nuit
quand les enfants sont couchés
et moi
je mange des araignées d’eau
tu avales mes fleurs
et moi
en rêve je visite tes jardins tropicaux intérieurs
j’aime le spectre qui m’habite
je suis à ta taille
tu ne débordes pas
es-tu flou ?
De souffle et de sable
un nuage mou ?
J’aime le spectre qui m’habite
----------------------------
A la paille
je bois dans des fleurs bleues
un mélange indélébile
qui ouvre en mon corps
une fenêtre avec vue
imprenable sur demain
à Port Main Gauche
je prends le premier bateau pour ta bouche
un tsunami m’emporte
à la frontière du manque
évacuée de naissance
j’apprends à nager aux huîtres
dans un quotidien vu de dos
du raki dans la plume
j’écris aux Dieux de passage
quelques mots
quelques gouttes suffiront
pour enivrer l’équipe du corps de nuit
------------------
Il faudrait avaler la plume à s’en perforer l’âme
mais l’ange d’ascenseur a repeint mon cerveau en bleu
intoxiquant au passage mes démons intimes
et c’est encore pire
il dort dans ma montre
et moi je continue ma nuit
te regardant fixement
le sable gratte la pupille
petit à petit le hublot noir se dilate
et m’absorbe
au bout de ta langue
un désert commence
------------------------
CARNETS D'ATTENTE
Tu peux rêver des allumettes
mais la flamme ne s’invente pas
--------
Ne me suis pas
je ne sais pas qui je suis
Il faudrait un plan pour te perdre
-------------
Mais sais-tu qu’aimer dans les toilettes constitue un délit,
que fumer dans le noir ne s’apprend pas
et que parler aux chiens est tombé en désuétude ?
-----------------
Il y a une fuite dans mes rêves
et je n’ai plus d’encre pour la suite
------------
Derrière le bar
un décapsulâme en main
j’attends les mots
***
Je n’ai pas de sexe
mais j’ai beaucoup de portes
c’est pourquoi
quand tu me parles
je suis rarement là
------------
Ton lit est ma fenêtre
je prends mon élan et saute
mais toi mais toi
tu t’éteins après l’amour
------------------------------------
TOMBEAU DE JANIS
En partant tu m’as laissé tes consonnes
en gage d’immortalité
une fenêtre pour ta voix
un blanc pour les baisers
tu m’as laissé une assiette pour tes écailles
une tache sur mon poignet gauche
une étoile assortie aux yeux du dernier amant
et ta première mue
et j’écris à l’envers
protégée par tes peaux de serpents bibliques
les mouches et les vautours attendront au bistro
parce -qu’il pleut et que le vin n’est pas droit
jécris pour retrouver la petite noyée du Southern Comfort
et je remercie Edison
---------------------------
BLANC SANS BLANC
Le miracle ne tient plus qu’à un fil
où tu suspends
d’une rive à l’autre
poissons et têtes
vierges et bergers
une larme alchimique
récoltée sur la joue du clochard
tu ne peux pas t’empêcher
de suspendre la vie à un blanc
-------------------
A qui appartient ce pied sur la toile ?
Et la chaussette est-elle trouée vers l’avenir ?
Rouge comme espoir sang rouge comme ton noir
et les yeux, ouverts ou fermés ?
Les yeux hublots d’outre-tombe
les yeux interdits aux vivants ?
Un pied contre deux têtes
les dés sont pipés
où vont toutes ces têtes
où vont tous ces pieds ?
Vers le blanc sans blanc d’avant l’extase ?
-------------------
BERGÈRE
J'ai rêvé tu me peignais
et moi j'avais peur dans le blanc de la toile
je n'ai pas rêvé tu me peignais
j'avais peur dans le blanc de ta toile
alors je suis sortie faire le tour du pâté de maison
te laissant ma tête en souvenir de moi
-----------------------
Tu es né avec la neige
loin d’ici
dans un village disputé entre deux pays
tu es né avec la neige
c’est ta mère qui te l’a dit
tu es né avec la neige
mais quand ils t’ont demandé
une date pour naître
tu as rempli le formulaire avec des cinq
comme si tu avais trouvé la formule magique
pour naître et puis renaître encore
tu n’as pas de signe
tu n’as que la neige
tu es né avec la neige
c’est ta mère qui te l’a dit
et puis un jour
tu es parti avec la neige
loin d’ici
et maintenant
il fait nuit dans les têtes
et j’ai peur
et je veux du raki
ni peinture ni poésie
je veux du raki whisky des poètes
du raki et de la neige
pour ouvrir les têtes
--------------------
GOYA
Ici pas de lumière
de l’éclairage
tu t’enlises dans une boue cosmique
limon jaune limon rouge des hauts-fonds
ce n’est pas la nuit ce n’est pas le ciel
ce n’est pas la lumière
ce n’est que l’éclairage du théâtre de pantins
anges charnus chouettes à chignons
éros jouets mortels hommes mangeurs de poireaux vinaigrette
échoués sur la toile
fous par erreur hiboux loques
vieilles femmes coupées à la scie
cherchant à jamais leur moitié vide
ici pas de lumière
de l’éclairage
du préau des fous
un chien s’envole
ici pas de lumière
juste le regard cru de l’avaleur de feu et de sabres
je m’éclaire à la lanterne magique
des visions sauvages du voyant sans oreille
qui ne peut plus être assourdi
ici pas de lumière
de l’éclairage
ils sont tous là
dans la magie de l’ambiance
brûlant dans les mains d’un Dieu trop humain
tous se rassemblent car tous se ressemblent
lumineux sans lumière
sombres sans ombres
ombres sans hommes
élevés sans hauteur
perdus sans labyrinthe
aveugle à la guitare
et sourd aux pinceaux
tentant chacun son tour
la conversion des spectres sauvages.
Les poèmes de BLANC SANS BLANC ont été écrits pour le peintre Omer KALESI (avec de
légères variantes) et inspirés par ses toiles.
Tu as mis des poissons au mur
et de ta plus belle plume
signé la ligne d'horizon
tu as mis ma culotte pare-balles
dans ta poche côté coeur
puis tu es parti au bout de ma feuille
et depuis je t'écris
------------------
NOUS AURONS DES FINS DE LIT DIFFICILES
Dans le fuseau horaire du lit
les démons sortent par les cheveux
les étoiles tombent des arbres
les pays se mélangent
dans la nuit de ta chemise
il pleut
les pieds du poème reposent
entre tes mains glacées
je sème un caillou
récolte fétiches et vin de pierre
les sexes fument en toute innocence
------------------
Dans ton œil de verre
je vois la forêt dense des diamants électriques
et des guitares légères
qui simulent une avant-dernière extase
je vois des voyous célestes
qui sous-louent des corps secondaires
des marchands de pluie
qui sur-louent des corps secs
la lune est un avion qui se cache
sous la note bleue
un chasseur végétarien me protège
-----------------
Tu parles sur les murs
tu marches sur mes salades
tu bois des salives fermentées
dans les fonds de verre la nuit
quand les enfants sont couchés
et moi
je mange des araignées d’eau
tu avales mes fleurs
et moi
en rêve je visite tes jardins tropicaux intérieurs
j’aime le spectre qui m’habite
je suis à ta taille
tu ne débordes pas
es-tu flou ?
De souffle et de sable
un nuage mou ?
J’aime le spectre qui m’habite
----------------------------
A la paille
je bois dans des fleurs bleues
un mélange indélébile
qui ouvre en mon corps
une fenêtre avec vue
imprenable sur demain
à Port Main Gauche
je prends le premier bateau pour ta bouche
un tsunami m’emporte
à la frontière du manque
évacuée de naissance
j’apprends à nager aux huîtres
dans un quotidien vu de dos
du raki dans la plume
j’écris aux Dieux de passage
quelques mots
quelques gouttes suffiront
pour enivrer l’équipe du corps de nuit
------------------
Il faudrait avaler la plume à s’en perforer l’âme
mais l’ange d’ascenseur a repeint mon cerveau en bleu
intoxiquant au passage mes démons intimes
et c’est encore pire
il dort dans ma montre
et moi je continue ma nuit
te regardant fixement
le sable gratte la pupille
petit à petit le hublot noir se dilate
et m’absorbe
au bout de ta langue
un désert commence
------------------------
CARNETS D'ATTENTE
Tu peux rêver des allumettes
mais la flamme ne s’invente pas
--------
Ne me suis pas
je ne sais pas qui je suis
Il faudrait un plan pour te perdre
-------------
Mais sais-tu qu’aimer dans les toilettes constitue un délit,
que fumer dans le noir ne s’apprend pas
et que parler aux chiens est tombé en désuétude ?
-----------------
Il y a une fuite dans mes rêves
et je n’ai plus d’encre pour la suite
------------
Derrière le bar
un décapsulâme en main
j’attends les mots
***
Je n’ai pas de sexe
mais j’ai beaucoup de portes
c’est pourquoi
quand tu me parles
je suis rarement là
------------
Ton lit est ma fenêtre
je prends mon élan et saute
mais toi mais toi
tu t’éteins après l’amour
------------------------------------
TOMBEAU DE JANIS
En partant tu m’as laissé tes consonnes
en gage d’immortalité
une fenêtre pour ta voix
un blanc pour les baisers
tu m’as laissé une assiette pour tes écailles
une tache sur mon poignet gauche
une étoile assortie aux yeux du dernier amant
et ta première mue
et j’écris à l’envers
protégée par tes peaux de serpents bibliques
les mouches et les vautours attendront au bistro
parce -qu’il pleut et que le vin n’est pas droit
jécris pour retrouver la petite noyée du Southern Comfort
et je remercie Edison
---------------------------
BLANC SANS BLANC
Le miracle ne tient plus qu’à un fil
où tu suspends
d’une rive à l’autre
poissons et têtes
vierges et bergers
une larme alchimique
récoltée sur la joue du clochard
tu ne peux pas t’empêcher
de suspendre la vie à un blanc
-------------------
A qui appartient ce pied sur la toile ?
Et la chaussette est-elle trouée vers l’avenir ?
Rouge comme espoir sang rouge comme ton noir
et les yeux, ouverts ou fermés ?
Les yeux hublots d’outre-tombe
les yeux interdits aux vivants ?
Un pied contre deux têtes
les dés sont pipés
où vont toutes ces têtes
où vont tous ces pieds ?
Vers le blanc sans blanc d’avant l’extase ?
-------------------
BERGÈRE
J'ai rêvé tu me peignais
et moi j'avais peur dans le blanc de la toile
je n'ai pas rêvé tu me peignais
j'avais peur dans le blanc de ta toile
alors je suis sortie faire le tour du pâté de maison
te laissant ma tête en souvenir de moi
-----------------------
Tu es né avec la neige
loin d’ici
dans un village disputé entre deux pays
tu es né avec la neige
c’est ta mère qui te l’a dit
tu es né avec la neige
mais quand ils t’ont demandé
une date pour naître
tu as rempli le formulaire avec des cinq
comme si tu avais trouvé la formule magique
pour naître et puis renaître encore
tu n’as pas de signe
tu n’as que la neige
tu es né avec la neige
c’est ta mère qui te l’a dit
et puis un jour
tu es parti avec la neige
loin d’ici
et maintenant
il fait nuit dans les têtes
et j’ai peur
et je veux du raki
ni peinture ni poésie
je veux du raki whisky des poètes
du raki et de la neige
pour ouvrir les têtes
--------------------
GOYA
Ici pas de lumière
de l’éclairage
tu t’enlises dans une boue cosmique
limon jaune limon rouge des hauts-fonds
ce n’est pas la nuit ce n’est pas le ciel
ce n’est pas la lumière
ce n’est que l’éclairage du théâtre de pantins
anges charnus chouettes à chignons
éros jouets mortels hommes mangeurs de poireaux vinaigrette
échoués sur la toile
fous par erreur hiboux loques
vieilles femmes coupées à la scie
cherchant à jamais leur moitié vide
ici pas de lumière
de l’éclairage
du préau des fous
un chien s’envole
ici pas de lumière
juste le regard cru de l’avaleur de feu et de sabres
je m’éclaire à la lanterne magique
des visions sauvages du voyant sans oreille
qui ne peut plus être assourdi
ici pas de lumière
de l’éclairage
ils sont tous là
dans la magie de l’ambiance
brûlant dans les mains d’un Dieu trop humain
tous se rassemblent car tous se ressemblent
lumineux sans lumière
sombres sans ombres
ombres sans hommes
élevés sans hauteur
perdus sans labyrinthe
aveugle à la guitare
et sourd aux pinceaux
tentant chacun son tour
la conversion des spectres sauvages.
Les poèmes de BLANC SANS BLANC ont été écrits pour le peintre Omer KALESI (avec de
légères variantes) et inspirés par ses toiles.