Maïa BRAMI

Depuis un premier roman pour adolescents, Vis ta vie Nina (Grasset Jeunesse) couronné du Prix Chronos 2002, Maïa Brami a publié plus d'une dizaine de livres, parmi lesquels romans — Norma (Folies d’encre, Prix du festival du Premier Roman 2007) —, livres jeunesse, nouvelles et poésie.
Elle mène également des ateliers d'écriture en milieu scolaire et au Mémorial de la Shoah, anime la collection "Arts en résonance" (Caractères) qui met en écho mots, images et musique, et collabore au mensuel culturel en ligne BSC News.
Elle est à l’origine de la première édition parisienne en novembre 2011 du nouveau festival berlinois Zeitkunst, organisée par la Bpi (Bibliothèque Publique d’Information), qui ouvre un dialogue entre compositeurs, écrivains, poètes et musiciens.
À paraître : La vie refusée (collection "A bout Portant", ed. de L’Ixcéa, sept 2012)
Site web : www.maiabrami.fr

BIBLIOGRAPHIE

Pour la Jeunesse :

Vis ta vie Nina, coll. « Lampe de Poche 12 ans et + » (Grasset Jeunesse 2000) Prix Chronos 2002

Les pères aussi ont leurs secrets, coll. « Lampe de Poche 11 ans et + », (Grasset Jeunesse 2002)

Mon arbre ami, album Duculot illustré par Ingrid Monchy. (Casterman, 2005)

En avant la musique !, « Mes premiers J’aime Lire », Bayard Presse, numéro d’octobre 2005.

Ne me parlez plus de Noël !, collection « Nathan Poche 11ans et + » (Nathan 2005)

Goûte au moins !, album illustré par Barroux. (Circonflexe, 2005) Prix Matti Chiva 2005

En rentrant de l’école, album illustré par Yann Autret, (Grasset Jeunesse 2006)

Serpent à lunettes, collection « Nathan Poche 6-8 ans ». (Nathan 2006)


Pour adultes :

Norma, roman. (Folie d’encre 2006) Prix du Festival du Premier Roman 2007

9 mois par moi, carnet de grossesse, illustré par Karine Daisay. (Aubanel 2007)

Karma Sutra, 30 positions à fantasmer (Magellan & Co 2008)

Pour qu’il advienne, poèmes (éditions Caractères 2010)

Passages, recueil de nouvelles, (Océan éditions 2010)

Le sang des cerises, récit (éditions Rhubarbe, 2010)

Dans le ventre des femmes, anthologie en mots et en images (BSC Publishing, 2012)

Collectif :

Enfances, anthologie poétique (Ed. Bruno Doucey, 2012)

Pas d'ici, pas d'ailleurs, anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines (Ed Voix d'Encre, sept 2012)

"Je suis retournée dans la salle d’attente, la grande. Elle était presque vide. L’horloge marquait 11h. J’avais soif. Je me suis dirigée vers la fontaine et j’ai bu au moins quatre verres d’eau glacée. Je voulais me vider vite et rentrer chez moi. La douleur a commencé. J’ai couru dehors et j’ai appelé l’homme de ma vie, celui duquel la même semaine, j’avais transporté le sperme dans un thermos prêté par l’hôpital, un thermos rempli d’azote liquide. Ce que je n’avais pas compris au début, c’est qu’il me faudrait dans la même journée, une fois finies mes ablutions matinales avec les infirmières, prendre deux bus, puis une ligne de métro entière pour arriver à la clinique parisienne où il avait émis sa précieuse semence, attendre qu’on me prépare les paillettes et refaire le chemin inverse pour arriver avant 16h30 à l’hôpital, 16h30 dernier délai pour ne pas me retrouver dehors, porte du pavillon fermée, le thermos sur les bras. Je me souviendrai de cette journée. De la tête du chauffeur de bus qui refusait de me laisser monter me prenant pour une terroriste, que j’ai dû supplier car il n’y avait aucun autre moyen de transport pour quitter la non-zone, où même les taxis se perdent. Je me suis assise au fond. Deux stations plus loin, un de ses collègues est monté. J’ai vu qu’ils parlaient de moi. Le chauffeur me lançait des regards inquiets dans le rétroviseur. Ce jour-là, plus tard, en sortant de la clinique avec la vie de ma précieuse moitié dans un thermos rempli d’azote liquide, qui ressemblait à un pot de ferme en ferraille et pesait bien 3kg, ce jour-là, je me suis pris la chaussure dans une grille sur le trottoir, elle est restée coincée dedans et j’ai failli tomber et perdre les précieuses paillettes. J’ai posé mon pied nu à terre, sur le bitume dégueulasse de Paris comme si c’était du gazon fraîchement coupé, et je me suis penchée pour débloquer mon escarpin. Le talon est resté dans la grille. Il était 15h30, j’ai hélé un taxi clopin-clopant, le thermos contre moi et une fois assise à l’intérieur, le type m’a annoncé qu’il y avait des problèmes de circulation." extrait de La vie refusée, collection "A bout portant", édition de L'Ixcéa, septembre 2012.