BIOBLIOGRAPHIE
Marielle Anselmo est poétesse, enseignante et critique. Elle vit à Paris.
Elle a grandi en Tunisie, dans une famille d'ascendances italiennes, avant de poursuivre des études de Lettres en France, à Aix-en-Provence puis à l'Uni-versité de Paris 8 (où elle se forme, en particulier, auprès d'Hélène Cixous).
Professeure agrégée de lettres modernes, elle enseigne à l’INALCO à Paris. Par ses activités critiques, elle a contribué à plusieurs ouvrages collectifs et dirigé l’ouvrage Traduire le rêve (Université Seinan, Japon, 2010). Ses ar-ticles portent sur Marcel Proust, Hélène Cixous, Dominique Fourcade, Etel Adnan, Kenzaburô Ôé, Édouard Glissant, etc. ainsi que sur l’enseignement de la littérature.
En poésie, elle est l'auteur du livre-poème Une nuit (Editions Les Arêtes, 2007), de livres d’artistes réalisés avec les peintres Colette Deblé et Pierre Zanzucchi, ainsi que de deux recueils : Jardins (Éditions Tarabuste, 2009) et Vers la mer (Editions Unicité, 2022). Ses poèmes sont traduits en anglais, italien, grec, turc, arabe, vietnamien et japonais. Elle en a donné une cinquan-taine de lectures publiques en France, en Tunisie, en Suisse, au Japon, seule ou accompagnée d'autres artistes.
BIBLIOGRAPHIE
Recueils
Une nuit, Les Arêtes, 2007
Jardins, (ouvrage publié avec le concours du CNL), Tarabuste, 2009
Vers la mer, (avec une préface d’Alain Borer), Unicité, 2022
Livres d’artiste
Feu, dessins de Colette Deblé, Cahiers de Peauésie de l’Adour, 2008
28 plumes et un pinceau, Voyage végétal, (collectif), aquarelles de Pierre Zanzucchi, La Feuille de thé, 2018
L’algue, aquarelles de Pierre Zanzucchi, La Feuille de thé, 2021
Ouvrages collectifs et anthologies :
Anthologie du site Terres de femmes, 2009
Voie(es)x de l’autre, Poètes femmes, 19e-21e siècles, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2010
Pas d’ici pas d’ailleurs, Anthologie poétique francophone de voix de femmes contemporaines, Voix d’encre, 2012
Anthologie du Parlement des écrivaines francophones, vol. 3 (à paraître, 2023).
Revues
Apulée, Terre à ciel, Nu(e), Triages, Les Carnets d’Eucharis, Midi, Le Jardin d’essai, etc.
Entretiens
sur le site Le Pan Poétique des Muses (2023) : http://www.pandesmuses.fr/no13/hmarouani-entretien-marielleanselmo
sur le site Terre à ciel (2013 ) : https://www.terreaciel.net/Marielle-Anselmo#.ZBxOZuzMLUo
Extraits de presse à propos de Vers la mer (Unicité, 2022).
- Extrait de la préface d’Alain Borer :
- « Vers la mer se présente d'abord comme un récit de voyage, monologue entre de longs silences (car la parole émerge), littéralement fendus par une détresse intérieure — « derrière le cavalier se tient la noire angoisse », a dit jadis Horace, Post equitem sedet atra cura (Odes, III, 1, 40) ; en le suivant on reconstitue même quelque itinéraire : la ligne Yamanote (qui tourne au-tour de Tokyo), Osaka, centre du bunraku, l’ile de Shikanoshima où fut découvert le sceau du roi, Ohorikohen pour son parc, puis Fukuoka à la pointe nord de l’île de Kyushu… (…) Marielle Anselmo, par ce surgisse-ment du sens dans la solitude, égarée, mise en danger, fragile, sensuelle, érotique…, invente sa propre langue : ce sens complexe, nous pouvons le comprendre comme un idéogramme en langue française : présent est sou-venir, le Port est la langue, le proche lointain, le feu la mer, amour perdu et voyage au loin, solitude et peuple, savoir et perte, disparition et désécri-ture… »
- Extrait d’article d’Angèle Paoli (sur le site Terres de femmes) :
- https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2023/01/marielle-anselmo-vers-la-mer-1.html
« Pourtant avec si peu de mots épars sur la page, c’est bien de poésie que parle Vers la mer. Une poésie au lyrisme assumé, composée sur un rythme bref et qui pourtant perdure et draine avec lui une beauté d’écume proche des larmes. (…) Il pleure et il pleut à plusieurs reprises sur l’avril du Japon. (…) Tout cela énoncé dans une apparente économie de moyens. Et pourtant, tant de poésie contenue en si peu de mots. Et tant d’émouvante beauté dans ces vers. Le poème est pareil à ces minuscules boîtes gigognes dont la plus petite recèle le secret ultime que l’on brûle de découvrir. Le secret, on le sait, est dans l’attente davantage que dans l’objet. »
- Extrait d’article de Sabine Huynh (sur le site Presque dire) :
- http://sabinehuynh.com/2023/01/20/vers-la-mer/
« Les poèmes de Vers la mer constituent peut-être la parole de la délivrance de cette aliénation, une parole ténue – comme toute parole au sortir du mu-tisme –, des vers à la silhouette diaphane, remplis de grands blancs, de longs silences – chagrins, errances, doutes, questionnements et réflexions forment les eaux qui portent des vers qui parviennent à serrer le cœur malgré leur ca-ractère elliptique. Vers la mer, clairement écrit à la lisière du silence, n’est pas sans rappeler le travail de délimitation de l’indicible de Paul Celan. (…) bouts de bois qui flottent, ballottés par la vie ; allumettes qui s’enflamment et scintillent à la lecture : poésie enfantant des îles et des épiphanies. »
- Extrait d’article de Pierre Gondran dit Remoux (sur le site Chemin Po-tier) :
- https://sitedesign.blog/
« Écrire sans écriture : ici est le blanc, le vide. L’interstice. Là où Barthes l’analyse en Occidental tout en empruntant la notion pour ses objectifs propres, il est vécu profondément par Marielle Anselmo. Car ce dénuement, ce peu, devient l’esprit même du poème et expression de l’épuisement par le chagrin. (…) Marielle Anselmo élague son écriture (nulle métaphore ou symbolisme) jusqu’à trouver la forme juste, cette fin du langage — notion qui nous est si étrangère — cernée par Barthes (…). Le paradoxe — et la grande réussite — de l’ouvrage est donc ici : l’étrangère qui va « seule/très silencieuse » approche et fusionne avec cet esprit japonais où économie, tension entre vide et plein, contrainte façonnent la poésie. »
Elle a grandi en Tunisie, dans une famille d'ascendances italiennes, avant de poursuivre des études de Lettres en France, à Aix-en-Provence puis à l'Uni-versité de Paris 8 (où elle se forme, en particulier, auprès d'Hélène Cixous).
Professeure agrégée de lettres modernes, elle enseigne à l’INALCO à Paris. Par ses activités critiques, elle a contribué à plusieurs ouvrages collectifs et dirigé l’ouvrage Traduire le rêve (Université Seinan, Japon, 2010). Ses ar-ticles portent sur Marcel Proust, Hélène Cixous, Dominique Fourcade, Etel Adnan, Kenzaburô Ôé, Édouard Glissant, etc. ainsi que sur l’enseignement de la littérature.
En poésie, elle est l'auteur du livre-poème Une nuit (Editions Les Arêtes, 2007), de livres d’artistes réalisés avec les peintres Colette Deblé et Pierre Zanzucchi, ainsi que de deux recueils : Jardins (Éditions Tarabuste, 2009) et Vers la mer (Editions Unicité, 2022). Ses poèmes sont traduits en anglais, italien, grec, turc, arabe, vietnamien et japonais. Elle en a donné une cinquan-taine de lectures publiques en France, en Tunisie, en Suisse, au Japon, seule ou accompagnée d'autres artistes.
BIBLIOGRAPHIE
Recueils
Une nuit, Les Arêtes, 2007
Jardins, (ouvrage publié avec le concours du CNL), Tarabuste, 2009
Vers la mer, (avec une préface d’Alain Borer), Unicité, 2022
Livres d’artiste
Feu, dessins de Colette Deblé, Cahiers de Peauésie de l’Adour, 2008
28 plumes et un pinceau, Voyage végétal, (collectif), aquarelles de Pierre Zanzucchi, La Feuille de thé, 2018
L’algue, aquarelles de Pierre Zanzucchi, La Feuille de thé, 2021
Ouvrages collectifs et anthologies :
Anthologie du site Terres de femmes, 2009
Voie(es)x de l’autre, Poètes femmes, 19e-21e siècles, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2010
Pas d’ici pas d’ailleurs, Anthologie poétique francophone de voix de femmes contemporaines, Voix d’encre, 2012
Anthologie du Parlement des écrivaines francophones, vol. 3 (à paraître, 2023).
Revues
Apulée, Terre à ciel, Nu(e), Triages, Les Carnets d’Eucharis, Midi, Le Jardin d’essai, etc.
Entretiens
sur le site Le Pan Poétique des Muses (2023) : http://www.pandesmuses.fr/no13/hmarouani-entretien-marielleanselmo
sur le site Terre à ciel (2013 ) : https://www.terreaciel.net/Marielle-Anselmo#.ZBxOZuzMLUo
Extraits de presse à propos de Vers la mer (Unicité, 2022).
- Extrait de la préface d’Alain Borer :
- « Vers la mer se présente d'abord comme un récit de voyage, monologue entre de longs silences (car la parole émerge), littéralement fendus par une détresse intérieure — « derrière le cavalier se tient la noire angoisse », a dit jadis Horace, Post equitem sedet atra cura (Odes, III, 1, 40) ; en le suivant on reconstitue même quelque itinéraire : la ligne Yamanote (qui tourne au-tour de Tokyo), Osaka, centre du bunraku, l’ile de Shikanoshima où fut découvert le sceau du roi, Ohorikohen pour son parc, puis Fukuoka à la pointe nord de l’île de Kyushu… (…) Marielle Anselmo, par ce surgisse-ment du sens dans la solitude, égarée, mise en danger, fragile, sensuelle, érotique…, invente sa propre langue : ce sens complexe, nous pouvons le comprendre comme un idéogramme en langue française : présent est sou-venir, le Port est la langue, le proche lointain, le feu la mer, amour perdu et voyage au loin, solitude et peuple, savoir et perte, disparition et désécri-ture… »
- Extrait d’article d’Angèle Paoli (sur le site Terres de femmes) :
- https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2023/01/marielle-anselmo-vers-la-mer-1.html
« Pourtant avec si peu de mots épars sur la page, c’est bien de poésie que parle Vers la mer. Une poésie au lyrisme assumé, composée sur un rythme bref et qui pourtant perdure et draine avec lui une beauté d’écume proche des larmes. (…) Il pleure et il pleut à plusieurs reprises sur l’avril du Japon. (…) Tout cela énoncé dans une apparente économie de moyens. Et pourtant, tant de poésie contenue en si peu de mots. Et tant d’émouvante beauté dans ces vers. Le poème est pareil à ces minuscules boîtes gigognes dont la plus petite recèle le secret ultime que l’on brûle de découvrir. Le secret, on le sait, est dans l’attente davantage que dans l’objet. »
- Extrait d’article de Sabine Huynh (sur le site Presque dire) :
- http://sabinehuynh.com/2023/01/20/vers-la-mer/
« Les poèmes de Vers la mer constituent peut-être la parole de la délivrance de cette aliénation, une parole ténue – comme toute parole au sortir du mu-tisme –, des vers à la silhouette diaphane, remplis de grands blancs, de longs silences – chagrins, errances, doutes, questionnements et réflexions forment les eaux qui portent des vers qui parviennent à serrer le cœur malgré leur ca-ractère elliptique. Vers la mer, clairement écrit à la lisière du silence, n’est pas sans rappeler le travail de délimitation de l’indicible de Paul Celan. (…) bouts de bois qui flottent, ballottés par la vie ; allumettes qui s’enflamment et scintillent à la lecture : poésie enfantant des îles et des épiphanies. »
- Extrait d’article de Pierre Gondran dit Remoux (sur le site Chemin Po-tier) :
- https://sitedesign.blog/
« Écrire sans écriture : ici est le blanc, le vide. L’interstice. Là où Barthes l’analyse en Occidental tout en empruntant la notion pour ses objectifs propres, il est vécu profondément par Marielle Anselmo. Car ce dénuement, ce peu, devient l’esprit même du poème et expression de l’épuisement par le chagrin. (…) Marielle Anselmo élague son écriture (nulle métaphore ou symbolisme) jusqu’à trouver la forme juste, cette fin du langage — notion qui nous est si étrangère — cernée par Barthes (…). Le paradoxe — et la grande réussite — de l’ouvrage est donc ici : l’étrangère qui va « seule/très silencieuse » approche et fusionne avec cet esprit japonais où économie, tension entre vide et plein, contrainte façonnent la poésie. »
EXTRAITS D'OUVRAGE
- 1
tombe la nuit
et
je tombe
dans la tristesse
solitude
d’Énée
sur sa barque
sept ans
je te
porte encore
en moi
j’étais
ton visage
ta légèreté virile
et jeune
animale
gracieuse
dans ma poitrine
comme un souffle
s’est perdu
- 2
mon cœur
voyant la côte
s’est apaisé
dans ce paysage
comme si c’était
ma maison la plus ancienne
voyant les îles
et la mer nue
autour
oliviers
et mer des oliviers
j’ai vu
le nageur nu
plonger
ne
pas
revenir
- 3
jetée
dans l’étrangeté nue
de la vie
amour
agneau et loup
qui fais en moi
le jour et la nuit
j’étais
et plus que tout
perdue
fauve
doux
et carnassier
me regarde
qui confond
douleur et colère
qui te parle d’amour
ne te parle pas
attachée
à ce pays
comme l’enfant
à la mère
ego ime
c’est moi
ta seule manière
de dire
dans l’âpre langue
et fière
le premier regard
doux
aimant
lui dire
oui
car
il fait beau
partout
sauf en moi
au jour
des adieux
sans adieux
ta lèvre
ne me mord plus
comme la mer
s’est retirée
aux jours lents
de la désolation
je vais
vers l’île
la plus lointaine
dans ma maison
seule
cherchant l’avenir
solitude
force née
je vais
là où la langue
étoiles
se fait rare
derrière moi
les pays
où sont mes morts
où je ne suis plus
avec qui
trouver la beauté
maintenant
Extraits de Vers la mer (Unicité, 2022)
tombe la nuit
et
je tombe
dans la tristesse
solitude
d’Énée
sur sa barque
sept ans
je te
porte encore
en moi
j’étais
ton visage
ta légèreté virile
et jeune
animale
gracieuse
dans ma poitrine
comme un souffle
s’est perdu
- 2
mon cœur
voyant la côte
s’est apaisé
dans ce paysage
comme si c’était
ma maison la plus ancienne
voyant les îles
et la mer nue
autour
oliviers
et mer des oliviers
j’ai vu
le nageur nu
plonger
ne
pas
revenir
- 3
jetée
dans l’étrangeté nue
de la vie
amour
agneau et loup
qui fais en moi
le jour et la nuit
j’étais
et plus que tout
perdue
fauve
doux
et carnassier
me regarde
qui confond
douleur et colère
qui te parle d’amour
ne te parle pas
attachée
à ce pays
comme l’enfant
à la mère
ego ime
c’est moi
ta seule manière
de dire
dans l’âpre langue
et fière
le premier regard
doux
aimant
lui dire
oui
car
il fait beau
partout
sauf en moi
au jour
des adieux
sans adieux
ta lèvre
ne me mord plus
comme la mer
s’est retirée
aux jours lents
de la désolation
je vais
vers l’île
la plus lointaine
dans ma maison
seule
cherchant l’avenir
solitude
force née
je vais
là où la langue
étoiles
se fait rare
derrière moi
les pays
où sont mes morts
où je ne suis plus
avec qui
trouver la beauté
maintenant
Extraits de Vers la mer (Unicité, 2022)