BIOBIBLIOGRAPHIE
Agrégé de lettres, Michel Azama se forme comme comédien à l’Ecole Internationale Jacques Lecoq, Paris. Dramaturge au Nouveau Théâtre de Bourgogne, Centre Dramatique National Dijon, durant quatre ans, puis rédacteur en chef de la revue « les Cahiers de Prospéro », de la Chartreuse, Centre national des Ecritures du Spectacle, Villeneuve lez Avignon., consacrée aux écritures dramatiques contemporaines. Il est ensuite ,de 2003 à 2006, président des Ecrivains Associés du Théâtre, qui compte trois cent cinquante écrivains.
Il a beaucoup enseigné le théâtre, à l’Ecole Jacques Lecoq, la littérature et le théâtre en lycée, avant d’occuper des fonctions académiques dans l’Académie de Caen. Il se consacre actuellement à l’écriture.
Il a écrit une vingtaine de textes de théâtre qui sont traduits en une quinzaine de langues et créés sur tous les continents.
Il est l’auteur d’une anthologie des écrivains de théâtre francophones contemporains (de 1950 à 2000) en trois volumes intitulée « de Godot à Zucco ».
Il a reçu le prix Beaumarchais pour Zoo de nuit , et le Grand Prix de la Ville de Bourges pour l’ensemble de son œuvre.
Actuellement, son texte, « Croisades » est joué au Théâtre du Soleil, Paris, du 1er juin au 3 juillet, par une compagnie internationale qui compte parmi ses comédiens, des palestiniens et des israéliens. La pièce porte sur les guerres contemporaines, sans citer aucun pays.
Oeuvres publiées:
Aux Editions théâtrales :
Bled / Le sas / Vie et mort de Pier Paolo Pasolini (1 Vol)
Croisades
Iphigénie ou le péché des dieux
Zoo de nuit
Aztèques
Les deux terres d’Akhenaton
Saintes familles (Trilogie : Amours Fous, Saint Amour, Anges du chaos)
Les 120 voyages du Fou (Vol collectif)
Fait Divers (Vol collectif : courtes pièces d’auteurs)
Imbroglio (Vol collectif intitulé : 25 )
Le sas (in Monologues de femmes, Vol collectif Minyana, Kwahulé, Azama)
Aux Editions Lanzmann :
Voyage vers le centre.
Aux Editions Actes Sud papiers :
Amours fous (in Brèves d’auteurs, Vol collectif)
A L’Avant-Scène théâtre :
Bled (N° 752)
Le sas (N°847)
Vie et mort de Pier Paolo Pasolini (N° 789)
Agrégé de lettres, Michel Azama se forme comme comédien à l’Ecole Internationale Jacques Lecoq, Paris. Dramaturge au Nouveau Théâtre de Bourgogne, Centre Dramatique National Dijon, durant quatre ans, puis rédacteur en chef de la revue « les Cahiers de Prospéro », de la Chartreuse, Centre national des Ecritures du Spectacle, Villeneuve lez Avignon., consacrée aux écritures dramatiques contemporaines. Il est ensuite ,de 2003 à 2006, président des Ecrivains Associés du Théâtre, qui compte trois cent cinquante écrivains.
Il a beaucoup enseigné le théâtre, à l’Ecole Jacques Lecoq, la littérature et le théâtre en lycée, avant d’occuper des fonctions académiques dans l’Académie de Caen. Il se consacre actuellement à l’écriture.
Il a écrit une vingtaine de textes de théâtre qui sont traduits en une quinzaine de langues et créés sur tous les continents.
Il est l’auteur d’une anthologie des écrivains de théâtre francophones contemporains (de 1950 à 2000) en trois volumes intitulée « de Godot à Zucco ».
Il a reçu le prix Beaumarchais pour Zoo de nuit , et le Grand Prix de la Ville de Bourges pour l’ensemble de son œuvre.
Actuellement, son texte, « Croisades » est joué au Théâtre du Soleil, Paris, du 1er juin au 3 juillet, par une compagnie internationale qui compte parmi ses comédiens, des palestiniens et des israéliens. La pièce porte sur les guerres contemporaines, sans citer aucun pays.
Oeuvres publiées:
Aux Editions théâtrales :
Bled / Le sas / Vie et mort de Pier Paolo Pasolini (1 Vol)
Croisades
Iphigénie ou le péché des dieux
Zoo de nuit
Aztèques
Les deux terres d’Akhenaton
Saintes familles (Trilogie : Amours Fous, Saint Amour, Anges du chaos)
Les 120 voyages du Fou (Vol collectif)
Fait Divers (Vol collectif : courtes pièces d’auteurs)
Imbroglio (Vol collectif intitulé : 25 )
Le sas (in Monologues de femmes, Vol collectif Minyana, Kwahulé, Azama)
Aux Editions Lanzmann :
Voyage vers le centre.
Aux Editions Actes Sud papiers :
Amours fous (in Brèves d’auteurs, Vol collectif)
A L’Avant-Scène théâtre :
Bled (N° 752)
Le sas (N°847)
Vie et mort de Pier Paolo Pasolini (N° 789)
EXTRAITS DE PRESSE
Le théâtre de Michel Azama : un pari sur la durée de l’humanité.
Par Irène Sadowska-Guillon (Avant-Scène, N° 847) Extraits.
Michel Azama est un homme de théâtre complet : acteur, auteur, metteur en scène, formateur et théoricien de l’art dramatique (Mise en scène, mise en signes, CDN Dijon, 1987) (…)
En même temps que ses pièces se peuplent de plus en plus (le sas, 1 personnage, 2 pour Bled, 4 pour Pasolini, une quinzaine pour Croisades) on décèle dans l’écriture d’Azama, d’une part une évolution vers des formes épîques, baroques et d’autre part, des permanences thématiques obsessionnelles. Ainsi, les personnages qui se trouvent mal là où ils sont, changent de lieu pour se trouver encore plus mal.
Le thème de la mort et de la guerre, toujours présent, contenu en germe dans son premier texte (encore inédit) Géraniums, (les parents du petit garçon sont morts) et dans Bled (le héros apprend la mort du père) développé dans Vie et mort de P. P Pasolini (l’ assassinat du héros) et dans le sas (la pièce démarre par un télégramme annonçant la mort de la mère) atteint son comble dans Croisades, grande pièce épique où il prend toute la place.
(…) Le sas et Croisades se rapprochent par leur côté oratorio. Le sas est l’oratorio d’une femme seule qui chante, pleure et hurle sa douleur, et dans Croisades, les morts qui se relèvent et parlent, développent des oratorios où la langue touche au chant.
(…)
Croisades marque un tournant décisif dans l’œuvre d’Azama : en travaillant sur Les Troyennes d’Euripide, en tant que dramaturge, au CDN de Dijon, je me suis demandé comment on pourrait aujourd’hui parler de la guerre au théâtre. Liban, Irack, Israel, Palestine, Irlande, images de gosses torse-nu brandissant des mitraillettes, ne cessent de faire la une de nos medias. Ces images se sont greffées sur un projet d’écrire à propos de la croisade des enfants qui a eu lieu au Moyen âge.
(…) Cette pièce n’est pas réaliste, mais mythologique, métaphysique, baroque. On y devine l’influence des maîtres du Siècle d’Or : Calderon, Cervantes, mais aussi le jeune Corneille de l’illusion comique, en même temps que Kafka, Heiner Muller ou Edward Bond. (…)
Un théâtre qui ose la traversée des registres et des genres, des époques, organisant le chaos du temps, la traversée des siècles.
Le théâtre de Michel Azama : un pari sur la durée de l’humanité.
Par Irène Sadowska-Guillon (Avant-Scène, N° 847) Extraits.
Michel Azama est un homme de théâtre complet : acteur, auteur, metteur en scène, formateur et théoricien de l’art dramatique (Mise en scène, mise en signes, CDN Dijon, 1987) (…)
En même temps que ses pièces se peuplent de plus en plus (le sas, 1 personnage, 2 pour Bled, 4 pour Pasolini, une quinzaine pour Croisades) on décèle dans l’écriture d’Azama, d’une part une évolution vers des formes épîques, baroques et d’autre part, des permanences thématiques obsessionnelles. Ainsi, les personnages qui se trouvent mal là où ils sont, changent de lieu pour se trouver encore plus mal.
Le thème de la mort et de la guerre, toujours présent, contenu en germe dans son premier texte (encore inédit) Géraniums, (les parents du petit garçon sont morts) et dans Bled (le héros apprend la mort du père) développé dans Vie et mort de P. P Pasolini (l’ assassinat du héros) et dans le sas (la pièce démarre par un télégramme annonçant la mort de la mère) atteint son comble dans Croisades, grande pièce épique où il prend toute la place.
(…) Le sas et Croisades se rapprochent par leur côté oratorio. Le sas est l’oratorio d’une femme seule qui chante, pleure et hurle sa douleur, et dans Croisades, les morts qui se relèvent et parlent, développent des oratorios où la langue touche au chant.
(…)
Croisades marque un tournant décisif dans l’œuvre d’Azama : en travaillant sur Les Troyennes d’Euripide, en tant que dramaturge, au CDN de Dijon, je me suis demandé comment on pourrait aujourd’hui parler de la guerre au théâtre. Liban, Irack, Israel, Palestine, Irlande, images de gosses torse-nu brandissant des mitraillettes, ne cessent de faire la une de nos medias. Ces images se sont greffées sur un projet d’écrire à propos de la croisade des enfants qui a eu lieu au Moyen âge.
(…) Cette pièce n’est pas réaliste, mais mythologique, métaphysique, baroque. On y devine l’influence des maîtres du Siècle d’Or : Calderon, Cervantes, mais aussi le jeune Corneille de l’illusion comique, en même temps que Kafka, Heiner Muller ou Edward Bond. (…)
Un théâtre qui ose la traversée des registres et des genres, des époques, organisant le chaos du temps, la traversée des siècles.
EXTRAITS D'OUVRAGES
Quatrième de couverture de CROISADES (Ed Théâtrales, 1989)
L’humanité saisie par des convulsions de pure bestialité ; entre guerre et enfance, vivants et morts, Histoire et individus, passé, présent, et futur de l’humanité, Michel Azama a voulu que les morts, contrairement à ceux des faits divers, nous touchent. Qu’ils ressuscitent devant nous et livrent leur dernier message. Que ça donne des contractions de la chair et de la tête. Que l’humour et la tendresse colorent l’horreur et que ce chant de catastrophe ait, malgré tout, une incontestable santé.
Ces « croisades » sont bien évidemment les nôtres, et pas seulement celles du passé ou celles du Moyen Orient actuel. Elles s’adressent à notre sensibilité et notre intelligence dans un théâtre qui renoue avec le sens et l’Histoire.
Croisades a été écrite e)à la Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon, en 1988, au cours de la première résidence d’écritures théâtrales, organisée par le CIRCA et Théâtrales, Editions.
Quatre autres pièces y iont vu le jour : Terres promises de Roland Fichet, Où vas-tu Jérémie ? de Philippe Minyana, Désert, désert, de Jean Pierre Renault, La tentation d’Antoine, d’Yves Reynaud. Elles sont toutes publiées aux Editions Théâtrales.
EXTRAITS DU TEXTE CROISADES
No se puede mirar
Ca ne peut pas se regarder.
Yo lo vi
Je l’ai vu.
Goya.
Prologue de la pièce :
La petite fille et le petit garçon sont dans un espace vide entouré d’obscurité.
La petite fille : -Tchac ! Ma poupée a perdu un bras dans un bombardement (elle arrache un bras de sa poupée)
Le petit garçon : - Vite ! Il faut brûler la blessure pour que ça saigne pas.
La petite fille : -T’es bête. C’est une poupée, ça saigne pas.
Le petit garçon : -Il faut brûler quand même, c’est comme ça qu’on fait. Il brule l’épaule de la poupée avec une allumette. Ah ça pue, le plastique pue exactement comme les gens quand on les brûle.
La petite fille : - C’est une poupée bien. Attention, elle a pris un éclat d’obus. Une jambe et l’autre bras.
Le petit garçon :- T’exagères tu vas finir par la tuer.
La petite fille : - On peut tout enlever, tant qu’on enlève pas la tête elle est pas morte. Oh, regarde ! Un petit parachute tombe des cintres
C’est à moi !
-Non, à moi, à moi, à moi… ils se battent et s’arrachent le paquet l’un à l’autre.
Le petit garçon : - C’est moi le plus fort
La petite fille : -T’es bête. D’abord, un garçon c’est bête. Je parie qu’il n’y a rien de bien dans ce paquet. Des médicaments, des bêtises comme ça.
Le petit garçon : -T’es jalouse.
La petite fille : -Non.
Le petit garçon : - Si. Bon alors si t’es pas jalouse pourquoi tu pleures ? J’ouvre le paquet ?
La petite fille : - Je m’en fiche. Je soigne ma poupée sinon elle va devenir toute noire comme mon cousin quand il avait perdu son bras.
Le petit garçon : - Ecoute. Sois pas fâchée. Je mets le camion là. Tout près de moi. Et je te donne ça. C’est pour téléguider. Tu appuieras sur ce bouton et le camion viendra vers toi. D’accord ? T’es plus fâchée ? tu joues avec moi ?
La petite fille : - Bon oui donne.
Le petit garçon est à plusieurs mètres de la petite fille. Elle appuie sur la télécommande, le camion explose. Le petit garçon fait un vol plané et retombe inerte.
Qu’est-ce que tu fais ? C’est pas un bon jouet dis ? Qu’est-ce que c’est que ce jouet dis ? T’es pas mort dis ?
Elle s’approche du petit garçon.
Il est mort. Comme mon petit frère, comme mon oncle et mon oncle Jérémie.
A sa poupée :
C’est de ta faute, salope. C’est parce qu’on était fâchés à cause de toi, salope. Tiens, un voilà ce qui arrive aux poupées comme toi, un jour elles font pas attention, elles passent sur une mine, et hop ! leur tête vole au-dessus des maisons.
Elle pleure. Le petit garçon mort se relève et parle.
Le petit garçon : -pas la peine de pleuerer. J’ai pas souffert et j’ai décédé. C’est la meilleure façon il paraît alors tu vois. Quand j’ai décédé j’aivu une grande lumière et j’ai compris que je venais de décéder.
La petite fille : - C’est comment décéder ?
Le petit garçon : - C’est bien.
La petite fille : - C’est bien, c’est tout ?
Le petit garçon : - C’est mieux que jouer à la poupée.
La petite fille : - Je veux décéder moi aussi.
Le petit garçon :- Ca se décide pas de décéder. On décède ou on décède pas, mais on décide pas de décéder.
Les autres personnages de la pièce :
Maman Poule, 800 ans.
Ismail, 20 ans
Bella, 20 ans.
Krim, 20 ans.
Les petits vieux qui ramassent les morts.
Zack, trafiquant d’armes américain.
Quatrième de couverture de CROISADES (Ed Théâtrales, 1989)
L’humanité saisie par des convulsions de pure bestialité ; entre guerre et enfance, vivants et morts, Histoire et individus, passé, présent, et futur de l’humanité, Michel Azama a voulu que les morts, contrairement à ceux des faits divers, nous touchent. Qu’ils ressuscitent devant nous et livrent leur dernier message. Que ça donne des contractions de la chair et de la tête. Que l’humour et la tendresse colorent l’horreur et que ce chant de catastrophe ait, malgré tout, une incontestable santé.
Ces « croisades » sont bien évidemment les nôtres, et pas seulement celles du passé ou celles du Moyen Orient actuel. Elles s’adressent à notre sensibilité et notre intelligence dans un théâtre qui renoue avec le sens et l’Histoire.
Croisades a été écrite e)à la Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon, en 1988, au cours de la première résidence d’écritures théâtrales, organisée par le CIRCA et Théâtrales, Editions.
Quatre autres pièces y iont vu le jour : Terres promises de Roland Fichet, Où vas-tu Jérémie ? de Philippe Minyana, Désert, désert, de Jean Pierre Renault, La tentation d’Antoine, d’Yves Reynaud. Elles sont toutes publiées aux Editions Théâtrales.
EXTRAITS DU TEXTE CROISADES
No se puede mirar
Ca ne peut pas se regarder.
Yo lo vi
Je l’ai vu.
Goya.
Prologue de la pièce :
La petite fille et le petit garçon sont dans un espace vide entouré d’obscurité.
La petite fille : -Tchac ! Ma poupée a perdu un bras dans un bombardement (elle arrache un bras de sa poupée)
Le petit garçon : - Vite ! Il faut brûler la blessure pour que ça saigne pas.
La petite fille : -T’es bête. C’est une poupée, ça saigne pas.
Le petit garçon : -Il faut brûler quand même, c’est comme ça qu’on fait. Il brule l’épaule de la poupée avec une allumette. Ah ça pue, le plastique pue exactement comme les gens quand on les brûle.
La petite fille : - C’est une poupée bien. Attention, elle a pris un éclat d’obus. Une jambe et l’autre bras.
Le petit garçon :- T’exagères tu vas finir par la tuer.
La petite fille : - On peut tout enlever, tant qu’on enlève pas la tête elle est pas morte. Oh, regarde ! Un petit parachute tombe des cintres
C’est à moi !
-Non, à moi, à moi, à moi… ils se battent et s’arrachent le paquet l’un à l’autre.
Le petit garçon : - C’est moi le plus fort
La petite fille : -T’es bête. D’abord, un garçon c’est bête. Je parie qu’il n’y a rien de bien dans ce paquet. Des médicaments, des bêtises comme ça.
Le petit garçon : -T’es jalouse.
La petite fille : -Non.
Le petit garçon : - Si. Bon alors si t’es pas jalouse pourquoi tu pleures ? J’ouvre le paquet ?
La petite fille : - Je m’en fiche. Je soigne ma poupée sinon elle va devenir toute noire comme mon cousin quand il avait perdu son bras.
Le petit garçon : - Ecoute. Sois pas fâchée. Je mets le camion là. Tout près de moi. Et je te donne ça. C’est pour téléguider. Tu appuieras sur ce bouton et le camion viendra vers toi. D’accord ? T’es plus fâchée ? tu joues avec moi ?
La petite fille : - Bon oui donne.
Le petit garçon est à plusieurs mètres de la petite fille. Elle appuie sur la télécommande, le camion explose. Le petit garçon fait un vol plané et retombe inerte.
Qu’est-ce que tu fais ? C’est pas un bon jouet dis ? Qu’est-ce que c’est que ce jouet dis ? T’es pas mort dis ?
Elle s’approche du petit garçon.
Il est mort. Comme mon petit frère, comme mon oncle et mon oncle Jérémie.
A sa poupée :
C’est de ta faute, salope. C’est parce qu’on était fâchés à cause de toi, salope. Tiens, un voilà ce qui arrive aux poupées comme toi, un jour elles font pas attention, elles passent sur une mine, et hop ! leur tête vole au-dessus des maisons.
Elle pleure. Le petit garçon mort se relève et parle.
Le petit garçon : -pas la peine de pleuerer. J’ai pas souffert et j’ai décédé. C’est la meilleure façon il paraît alors tu vois. Quand j’ai décédé j’aivu une grande lumière et j’ai compris que je venais de décéder.
La petite fille : - C’est comment décéder ?
Le petit garçon : - C’est bien.
La petite fille : - C’est bien, c’est tout ?
Le petit garçon : - C’est mieux que jouer à la poupée.
La petite fille : - Je veux décéder moi aussi.
Le petit garçon :- Ca se décide pas de décéder. On décède ou on décède pas, mais on décide pas de décéder.
Les autres personnages de la pièce :
Maman Poule, 800 ans.
Ismail, 20 ans
Bella, 20 ans.
Krim, 20 ans.
Les petits vieux qui ramassent les morts.
Zack, trafiquant d’armes américain.