BIOBIBLIOGRAPHIE
Nicole Barrière
Pen Club français
http://nicoletta.over-blog.com/
06 77 33 35 06
01 45 75 70 24
Nicole Barrière est sociologue et poète, membre de la Société des Gens De Lettres, Secrétaire général adjointe du Pen Club français, Co-administratrice de l’Association « du côté du pont Mirabeau », Conseillère littéraire d’Open Asia.
Directrice de la collection « Accent tonique » aux Editions l'Harmattan
Recueils publiés :
Le Maret sauvage 1987. Editions la pensée universelle
La croisée des mots 1993 Editions des Dossiers d'Aquitaine
Courants d’R,, 2000, illustré par Nicole Durand, Editions les presses littéraires.
Longue vie à toi, marcheuse de l’impossible !, poème bilingue français/persan , préface de Philippe Tancelin, Président du Centre International de Créations d’Espaces Poétiques (université Paris 8) , postface de Latif Pedram (poète afghan) 2001,
le bénéfice de la vente de ce livre est reversé aux associations de soutien aux femmes d’Afghanistan.
Réédition en 2002, Grand Prix de la Ville de La Baule Editions les presses littéraires.
Avec le poète afghan Latif Pedram, lancement en novembre 2001 d’un appel à création poétique « Caravanserail , 1001 poèmes pour la paix en Afghanistan » Plus de 1000 poèmes ont été reçus de 45 pays différents :
Les poèmes sélectionnés ont donné lieu à un spectacle en avril 2003 à l’Unesco à Paris et en juin 2003 à Duschanbé au Tadjikistan.
Par ailleurs deux livres des poèmes reçus sont publiés à Kaboul en juin 2003, un est à destination des enfants, l’autre pour les adultes
Les ombres et le feu : Editions L’Harmattan « Collection Poètes des Cinq continents » 2004
Les ombres de Kaboul : récit de voyage humanitaire en Afghanistan, Editions Poèmes en gros et ½ gros 2004
Mamnu’ : Poésie et témoignages sur la condition des femmes afghanes, Editions Poèmes en gros et ½ gros 2005
Ce texte est traduit en serbe par Boris Vesnic , auteur et metteur en scène, mise en scène en mars 2005 au Théâtre National Serbe avec le soutien de l’Union des femmes serbes
Trapèze sur le sable, poèmes d’amour . Editions les presses littéraires. 2006
CD poèmes d'amour « en la belle endormie »
Et si c’était ELLE : Editions L’Harmattan « Collection Poètes des Cinq continents » 2007
Le reposoir des solitudes, la relève dans l'oeuvre poétique de Philippe Tancelin, Editions le Scribe l'Harmattan, 2008
Presqu’iles, poétique de la perte, Editions L’Harmattan « Collection Poètes des Cinq continents » 2009
Travail avec d’autres artistes :
Depuis novembre 2002 mène une recherche de création de vidéo-poésie avec la plasticienne-vidéaste Claire Artemyz.
« Corps des accords » est la création d’une nouvelle forme alliant les images vidéo, la musique et la poésie. Onze vidéo-poèmes ont été réalisés et présentés dans différents lieux : CICEP Université Paris 8, Cinéma l’Ecran à Saint Denis lors du Printemps des Poètes 2003, Galerie « Délire en formation », Festival franco-italien des poètes du Piedmont, Centre culturel international de Cerisy La Salle.
Ces vidéo-poèmes ont été primés au festival international de photo et vidéo de Pin-Yao (Chine) en septembre 2005,
Illustration poétique des cinq saisons du yoga (énergétique chinoise et philosophie tibétaine) d’un CD de yoga avec le professeur Roland Cadoz 2003
Présentation du texte d’exposition des peintures de Louise Cara (peintre française, Lubéron en août 2005)
Septembre 2005 : Et si c’était ELLE, 22 livres d’artistes avec la peintre Augusta de Schucani
Traduction d’autres auteurs de l’anglais en français :
Septembre 2009 : Traduction de l’anglais « Poèmes de l’Himalaya »du poète népalais Yuyutsu RD Sharma
Traduction de l’anglais en cours « Speech of Bells » Nazand Beghikani,( poète kurde)
Publications dans différentes revues de poésie et anthologies
- Arcade (revue québéquoise) et Sisyphe , (site québéquois)
- Polyglotte
- La braise et l’étincelle
- A pierre vue
- Rue des poètes
La porte des poètes(franco-chilienne)
AN+ (Belgique)
Montée des poètes
Moebuis (franco-québécoise)
Anthologie des poètes des PTT
Anthologie 2000 des Dossiers d’Aquitaine.
Anthologie européenne Charles Baudelaire Edition La Versigliane (Florence - Italie)
Anthologie franco-persanne « Caravane pour la paix »
Anthologie mexicaine « Femmes poètes au pays des nuages »
Anthologie « Poésies de langue française » Editions Seghers 2008
Nicole Barrière
Pen Club français
http://nicoletta.over-blog.com/
06 77 33 35 06
01 45 75 70 24
Nicole Barrière est sociologue et poète, membre de la Société des Gens De Lettres, Secrétaire général adjointe du Pen Club français, Co-administratrice de l’Association « du côté du pont Mirabeau », Conseillère littéraire d’Open Asia.
Directrice de la collection « Accent tonique » aux Editions l'Harmattan
Recueils publiés :
Le Maret sauvage 1987. Editions la pensée universelle
La croisée des mots 1993 Editions des Dossiers d'Aquitaine
Courants d’R,, 2000, illustré par Nicole Durand, Editions les presses littéraires.
Longue vie à toi, marcheuse de l’impossible !, poème bilingue français/persan , préface de Philippe Tancelin, Président du Centre International de Créations d’Espaces Poétiques (université Paris 8) , postface de Latif Pedram (poète afghan) 2001,
le bénéfice de la vente de ce livre est reversé aux associations de soutien aux femmes d’Afghanistan.
Réédition en 2002, Grand Prix de la Ville de La Baule Editions les presses littéraires.
Avec le poète afghan Latif Pedram, lancement en novembre 2001 d’un appel à création poétique « Caravanserail , 1001 poèmes pour la paix en Afghanistan » Plus de 1000 poèmes ont été reçus de 45 pays différents :
Les poèmes sélectionnés ont donné lieu à un spectacle en avril 2003 à l’Unesco à Paris et en juin 2003 à Duschanbé au Tadjikistan.
Par ailleurs deux livres des poèmes reçus sont publiés à Kaboul en juin 2003, un est à destination des enfants, l’autre pour les adultes
Les ombres et le feu : Editions L’Harmattan « Collection Poètes des Cinq continents » 2004
Les ombres de Kaboul : récit de voyage humanitaire en Afghanistan, Editions Poèmes en gros et ½ gros 2004
Mamnu’ : Poésie et témoignages sur la condition des femmes afghanes, Editions Poèmes en gros et ½ gros 2005
Ce texte est traduit en serbe par Boris Vesnic , auteur et metteur en scène, mise en scène en mars 2005 au Théâtre National Serbe avec le soutien de l’Union des femmes serbes
Trapèze sur le sable, poèmes d’amour . Editions les presses littéraires. 2006
CD poèmes d'amour « en la belle endormie »
Et si c’était ELLE : Editions L’Harmattan « Collection Poètes des Cinq continents » 2007
Le reposoir des solitudes, la relève dans l'oeuvre poétique de Philippe Tancelin, Editions le Scribe l'Harmattan, 2008
Presqu’iles, poétique de la perte, Editions L’Harmattan « Collection Poètes des Cinq continents » 2009
Travail avec d’autres artistes :
Depuis novembre 2002 mène une recherche de création de vidéo-poésie avec la plasticienne-vidéaste Claire Artemyz.
« Corps des accords » est la création d’une nouvelle forme alliant les images vidéo, la musique et la poésie. Onze vidéo-poèmes ont été réalisés et présentés dans différents lieux : CICEP Université Paris 8, Cinéma l’Ecran à Saint Denis lors du Printemps des Poètes 2003, Galerie « Délire en formation », Festival franco-italien des poètes du Piedmont, Centre culturel international de Cerisy La Salle.
Ces vidéo-poèmes ont été primés au festival international de photo et vidéo de Pin-Yao (Chine) en septembre 2005,
Illustration poétique des cinq saisons du yoga (énergétique chinoise et philosophie tibétaine) d’un CD de yoga avec le professeur Roland Cadoz 2003
Présentation du texte d’exposition des peintures de Louise Cara (peintre française, Lubéron en août 2005)
Septembre 2005 : Et si c’était ELLE, 22 livres d’artistes avec la peintre Augusta de Schucani
Traduction d’autres auteurs de l’anglais en français :
Septembre 2009 : Traduction de l’anglais « Poèmes de l’Himalaya »du poète népalais Yuyutsu RD Sharma
Traduction de l’anglais en cours « Speech of Bells » Nazand Beghikani,( poète kurde)
Publications dans différentes revues de poésie et anthologies
- Arcade (revue québéquoise) et Sisyphe , (site québéquois)
- Polyglotte
- La braise et l’étincelle
- A pierre vue
- Rue des poètes
La porte des poètes(franco-chilienne)
AN+ (Belgique)
Montée des poètes
Moebuis (franco-québécoise)
Anthologie des poètes des PTT
Anthologie 2000 des Dossiers d’Aquitaine.
Anthologie européenne Charles Baudelaire Edition La Versigliane (Florence - Italie)
Anthologie franco-persanne « Caravane pour la paix »
Anthologie mexicaine « Femmes poètes au pays des nuages »
Anthologie « Poésies de langue française » Editions Seghers 2008
EXTRAITS
Poèmes
1-INEDITS
Extrait de mémoire
Extraire de la mémoire la voix nue de la cloche
A l’heure du tocsin
Un souvenir plein des frissons
Le son angoissé de l’émotion du monde
Dans l’averse sauvage des bombes
Pourquoi cet appel d’angoisse s’est-il tu ?
Pourquoi cet appel aux vivants n’a-t-il pas retenti
Pourquoi dans le tout dire du journal autant de silence face aux crimes ?
Pourquoi entre l’encre sèche des lignes aucune trace des larmes ?
Pourquoi ?
Quel ballet d’avions bombardiers fallait-il
Pour que les fuselages d’acier résonnent et alertent
Quel voyage de représailles fallait-il
Pour que les cris et protestations fassent lumière ?
Quel nuit? quel brouillard fallait-il répéter pour effacer l’étoile?
Dans le ciel rouge de feu du pays
Les morts solitaires portent la signature des lâches
Quel rivage reste t-il au courage?
Quel désir solidaire s’enlace au cou des remords?
Quel exil de l’homme pénètre jusqu’à sa porte?
Quel champ ouvre au ciel un semblant d’espoir?
Quels mots restent vrais après tant d’absence?
Quels gestes pour reste t-il pour le courage?
La terre cuit et recuit son silence
Sentence mortelle au cri des saisons
Le pain a perdu le goût du blé
Il moisit dans la farine de la haine
Le regard se perd entre les lignes du fleuve Litani
Un cône de cèdre, toujours le même au creux des mains.
La lune s’égrène dans la mémoire, mordue par trop de loups hurlants.
Les mots se refusent à nos silences de sable
avec le monde meurtri , le cèdre est à bout
dans les cendres barbares.
Qui a brûlé les camps et écrasé les villes
l’odeur brûle chaque nuit
les traces habitent le sang
Il faut écrire encore, l’ouie pleine des messages de honte
Le souffle de l’arbre solitaire.
Le seuil du ciel à nettoyer.
Pourtant, l’enfance est la même saison fragile
Du jeu de vagues et des envies de lire
Des odeurs de sucre et des interdits
Exil des mots
Déchirement des fruits cachés au fond d’un après midi d’attente
Au fonds lumineux des orages
Les choses simples basculent dans la fatigue.
Longtemps, extraire de la mémoire le goût lointain et terrible des guerres
Extraire cette lie humaine et barbare
Vivre
Vivre avec la part d’effroi qui reste
Vivre avec la part cachée de notre honte
Avec cette autre voix de la conscience
Faire croître la nouvelle
Ouvrir le rêve à la vie
Vivre libres
Vivre et reconquérir nos visages de paix
Avec la couleur éternelle d’aimer
***
Travail de poésie
parole dans le temps
comme un très vieil arbre et l’ombre porte fraîcheur
au peuple déraciné
racines, terre ingrate, l’âpre mélancolie des sombres solitudes !
de la douleur des guerres
coupé des sources vives, poète aux poings serrés et de folle passion
besoin de paix, à Paris ou ailleurs.
Tout est déchirure et combat fratricide envers la femme, l’amante, la soeur, la poésie
Élans ardents du juste
Vérité jusqu’au cri, tout en soi est contraire, exigence, déchirure
qui fait œuvre de vie.
On connaît la fuite qui fera mourir, la nuit dans un froid wagon,
un cimetière fleuri
ou une boîte à lettres par-delà le néant,
la liberté toute entière
arc tendu de soleil des blessures anciennes
des fleuves,
des amours et l’oubli des mots simples en chemin.
et nos pas,
et nos traces sur la mer,voyageur semblable au flux de la marée,
l’amour intense
l'exil avec sa bouche d'ombres et toutes les questions de la mélancolie
les lettres des braves gens qui rêvent
le peuple qui travaille, avance en terre humaine,
sans nier les souffrances
qui se méfie des cuistres et des imposteurs
Ces hommes pris dans des quêtes impossibles
Et semblent se cacher derrière l’ombre des mots
semblent noués à la terre,
à des passions obscures que connaissent les pierres
colère et dignité des poèmes de guerre
in-tranquille est l’être de conscience vigilante
vision de l'essentiel et souci de transmettre
Ecrire pour le peuple une langue d’espoir
L’utopie belle et noble
impatiente et inquiète
le temps des révélations :la terre et ses senteurs
au bord des chemins de la vie, l’enfance d’un verger lumineux :
Poésie
source claire et complice pour éveiller les âmes
argile sacrée du pain et du savoir des choses
après l'usure, l'errance,l'ordre extrême, la nuit
rude terre irriguée
d'amour et de courage,
champs rugueux jusque dans le corps des hommes.
matins d’insomnie,
sang répandu sur les pierres
chemins recouverts de sommeil noir
exil qui pressent la mort
aussi vieux que le sommeil de la terre
"travailler" disait-il
exil exporté comme un fruit mûr,
comme le rendez-vous des convois de proscrits,
de halte provisoire
Sans bagages dans le froid
En silence, se laisser dissoudre en terre étrangère?
griffonner quelques mots au hasard des papiers
une valise de pauvre
perdue, sans laisser de traces
des jours bleus de l’enfance
***
Espagne
A bord d’un train à grande vitesse
Le voyage a glissé derrière l’horizon
L’inexploré du soleil
à bord d’un train à la vitesse de la lumière
On rêve de la tiédeur des céramiques
Sous la morsure des murs peints à la chaux
on exulte dans le regard des maisons
qui dansent sur la corde d’un dimanche.
Sur la ligne des crêtes de la montagne
S’étire un poème de Lorca
Et le ciel plonge dans la mémoire d’une fontaine
Une balle traverse l’histoire.
***
Krach des silences
Fragments : les discours de la paresse
non dire des nymphes de l’effroi
Gousse amère de l’imaginaire
Phonèmes rouges de la révolte !
refuser monnaies, finances et capitaux
refuser les injonctions absolues du CAC de la misère
la faim
la peur
la dictature
la guerre
les greniers de violence
l’exécutif de haine
au profond du puits, les singuliers dialogues avec le diable
Travaillez le dimanche
collectionneurs de points !
Points de mire dans l’œil mécanique du Cyclope Argent
2 POÈMES PUBLIÉS
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
Seule, l'apaisée
Il fait nuit, tout le monde dort, enfin presque...tout au bout de la nuit quelqu'un hurle. Mais ce cri ne dérange personne car il est aussi fréquent que le carillon de l’horloge égrenant les heures.
Je profite de la nuit sombre pour écrire. Vu le peu de lumière éclairant mes pages chiffonnées, je vois mal les lignes que je trace, mais il ne faudrait pas croire à l'éclat des mots au revers du poème.
***
Sagesse
La facette secrète du diamant
L'impossible vérité
L'intime du souffle
L'encre figée.
La présence
Le silence
A l'instant de mourir
Etrangers
De se perdre dans le tourment d'une antique parole
J’ai rêvé l'émerveillement du soleil sur la pierre blanche
Et l’eau de lune enveloppée de nuit
Sur le carreau bourdonne une libellule
Devenir
Le silence
Le repos
Le passage
L’exil
L’ombre commune
Le malheur commun
L’errance
La soif
L’absolu
Le désert de l'âme
La source
La joie
L’amer
L'infini
Le grain de sable
L’étoile
Les mots, corps célestes
L’interrogation éternelle de la mort
L’absence du visage
Avec pour exil, le même mot
Avec pour voyage le regard de la même eau
Avec pour bagage l’amour du même feu.
(poème édité dans l’anthologie des poètes francophones Seghers 2008)
***
Presqu'îles
Ils parlent la langue sans voix où pointent des grammaires naissantes
Dans le bruissement de l’actualité, l’incandescence du futur
Ils ne disent rien du bruit de leurs pas, ni de la souffrance archaïque
Ils demeurent assis
Pour être l’épicentre d’un observatoire commun
Proches de leur insomnie.
Ils abordent cette place pour un geste simple
Dans le souvenir de semblables futurs
Ils apparaissent entre les arbres,
Oiseaux simples
indestructibles.
Ils mêlent les larmes aux cendres
Ils couvrent les mots de l'abat-jour ancien
Ils se cachent dans l'encre violette de l'être.
***
Le bonheur
Dans les conjonctions heureuses des étoiles
Sous la croûte obscure de la langue
Près de la roche percée sur l’île,
On raconterait la beauté dans la nuit
Les mots défailleraient pour dire la rencontre du soleil et du rideau de pluie
La langue saignerait le silence de ses éclats
De ses désirs précipités, un jour de fête des mots
Le paysage et l'air auraient la substance même du bonheur, avec la vocation de l'amour
Un jour de comète éblouie,
On resterait muet, incapable de se déclarer, gauche et embarrassé de soi,
Si intime
On confierait le poème au vent, aux roseaux jaseurs, aux hirondelles rassemblées sur les fils électriques,
Dans le calice des fleurs ou sur la pierre.
On en parlerait à tout ce qui existe
On inventerait pour dire, ce qui n'existe pas : la fable du désir
De bouche en bouche, on la murmurerait à l’amant, on la réciterait comme un enfant avant de s’endormir
On garderait la main sur l'épaule pour y préserver l'amour,
On toucherait le merveilleux du bout de ses doigts.
On trouverait les passerelles du songe vers les plus hautes contrées
On irait vers la lumière
On allumerait une étoile, sans savoir où conduisent ses fils d'or
On éprouverait de la joie
On ferait en soi de la place pour quelque chose de très simple et de très doux,
On laisserait glisser sa tête contre l'épaule comme un enfant qui s'endort
On désarmerait la cruauté de l'histoire pour ouvrir une brèche à l'amour.
Personne sur la terre ne se rendrait compte que c’est arrivé
Peut-être rien ne serait changé
Sans bruit, cela ressemblerait à l’imprévisible aux lèvres désirables et dont le cœur bat juste
On traverserait la forêt en empruntant le chemin des écoliers
Jusqu’à croiser le souvenir d'un paradis furtif, les doigts tachées d'encre bleue
Ce serait la vie réelle et délicieuse
Qui reviendrait ensuite quand on serait seul
Ou avant de s'endormir
Ou quand on verrait la vie s'éloigner au large
On se souviendrait de l'amour, le temps de la vie la plus entière, la plus exacte
Quand il suffit de prendre et de se laisser prendre pour retrouver le désir, les gestes, les parfums, les mots
On patienterait sous la pluie pour sauver son âme, en scrutant les horloges,
On cueillirait les fleurs dans le jardin
On explorerait les coins de chambre les plus intimes
On revêtirait l’amour d'habits légers
On lui donnerait des noms,
On écrirait des phrases, les paumes tendues vers une ombre,
On se laisserait conduire par elle
On vivrait sans bavardages, pour ne penser qu'à l’Autre
On occuperait son absence par le soleil, les jours de pluie
On deviendrait transparent avec juste l'invisible palpitation de l'amour.
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
***
Trouées
Ecriture intime, la préserver de la tentation de l’anecdote, la tentative d’expulser, d'exciser l’écriture de soi qui serait prolifération sans ordre, éploration vaine : s’écrire dans la conscience du deuil et la dispersion du fantasme qui exige son dû.
***
Presqu'îles
Sur l'écorce des arbres
L'empreinte de vivre
Jusqu’à rompre les racines
La hâte des mots trouble les phrases rongées de peur
Etrange solitude cloîtrée de poésie
Les mains agiles avec les mots
Noirs, posés au bord du temps
La mort tourne autour de ma plume
Sous l’arête du poème
La feuille impassible.
Insulaires de hasard
Nous tenons le journal de l’exil
Aux frontières de la nuit
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
***
Cris
A l’heure vide, un rectangle de la fenêtre luit
J’ignore quel inconnu veille à cette heure,
Le vieillard travaillé d’insomnie ou les amoureux enchâssés dans la nuit.
Ils ont les mêmes mains qui tremblent de l’attente
Et les mêmes regards
L’un se souvient de l’autre et de sa chevelure,
Les autres tissent l’inquiétude de l’aube.
Ils inventent les plis du rêve,
L’appel monte,
Vertige du temps des dérobades,
Le sablier agile apaise les sens
Draps humides de fièvre, embaumés d’éternel.
A l’horizon, le visage apparaît
«Dis-moi la vérité».
Terrible appel, entre la poussière des pieds et l’errance des pas.
Haletant intervalle des répétitions
Du prononcé au cri
Du cri asphyxié au silence
Qui dévaste sans cesse
L’enfant
Fragile
Comme l'oiseau contre la mort
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
c’est la voix de l’enfant.
***
Deuil
On dirait l'eau
Le rivage
Il ferait beau
On apercevrait les galets au fond du lit
Les pierres lisses rondes et dures
Et les jours noyés de larmes
On dirait
Le visage
Les lèvres blanches feraient silence
On promènerait une forme d'espoir
Entre le matin fatigué, l'insomnie
La nuit et sa tunique d'attente
On dirait qu'il va pleuvoir
Une pluie de larmes battrait les jours entiers
On chercherait dans la clarté
L’étincelle
Ou la plainte nue
Où l'espace dense
Ou l'odeur ténèbre
Ou la pierre dévastée
Ou le rêve tressé de lumière
Ou le cri à gorge déployée
Ou l'enfance
Ou l'instant perdu
Où la place nue
Où le sang veine à veine
Rêve à rêve
Écrasé de futur
Derrière la porte fermée
Quelqu’un parle
On se souvient de l'esquisse d'un geste
Qui échappe
On dit les mots embrassés de murmures
Et des mots enlacés de secrets
On dit ce qu'il reste des yeux, déjà le regard vide
On dit ce qu'il reste des mains, et le geste se perd
On dit ce qu'il reste d'amour et déjà rode la mort
On dit attends, il reste quelques jours
On maraude le temps
On dit tu te souviens ?
Tu te souviens ?
Oui
Je me souviens.
Poème écrit à Philippe Tancelin lors du départ de sa sœur Geneviève Clancy
Extraits du dernier recueil Presqu’îles, poétique de la perte
Editions l’Harmattan, collection poètes des cinq continents, 2009
]b
Poèmes
1-INEDITS
Extrait de mémoire
Extraire de la mémoire la voix nue de la cloche
A l’heure du tocsin
Un souvenir plein des frissons
Le son angoissé de l’émotion du monde
Dans l’averse sauvage des bombes
Pourquoi cet appel d’angoisse s’est-il tu ?
Pourquoi cet appel aux vivants n’a-t-il pas retenti
Pourquoi dans le tout dire du journal autant de silence face aux crimes ?
Pourquoi entre l’encre sèche des lignes aucune trace des larmes ?
Pourquoi ?
Quel ballet d’avions bombardiers fallait-il
Pour que les fuselages d’acier résonnent et alertent
Quel voyage de représailles fallait-il
Pour que les cris et protestations fassent lumière ?
Quel nuit? quel brouillard fallait-il répéter pour effacer l’étoile?
Dans le ciel rouge de feu du pays
Les morts solitaires portent la signature des lâches
Quel rivage reste t-il au courage?
Quel désir solidaire s’enlace au cou des remords?
Quel exil de l’homme pénètre jusqu’à sa porte?
Quel champ ouvre au ciel un semblant d’espoir?
Quels mots restent vrais après tant d’absence?
Quels gestes pour reste t-il pour le courage?
La terre cuit et recuit son silence
Sentence mortelle au cri des saisons
Le pain a perdu le goût du blé
Il moisit dans la farine de la haine
Le regard se perd entre les lignes du fleuve Litani
Un cône de cèdre, toujours le même au creux des mains.
La lune s’égrène dans la mémoire, mordue par trop de loups hurlants.
Les mots se refusent à nos silences de sable
avec le monde meurtri , le cèdre est à bout
dans les cendres barbares.
Qui a brûlé les camps et écrasé les villes
l’odeur brûle chaque nuit
les traces habitent le sang
Il faut écrire encore, l’ouie pleine des messages de honte
Le souffle de l’arbre solitaire.
Le seuil du ciel à nettoyer.
Pourtant, l’enfance est la même saison fragile
Du jeu de vagues et des envies de lire
Des odeurs de sucre et des interdits
Exil des mots
Déchirement des fruits cachés au fond d’un après midi d’attente
Au fonds lumineux des orages
Les choses simples basculent dans la fatigue.
Longtemps, extraire de la mémoire le goût lointain et terrible des guerres
Extraire cette lie humaine et barbare
Vivre
Vivre avec la part d’effroi qui reste
Vivre avec la part cachée de notre honte
Avec cette autre voix de la conscience
Faire croître la nouvelle
Ouvrir le rêve à la vie
Vivre libres
Vivre et reconquérir nos visages de paix
Avec la couleur éternelle d’aimer
***
Travail de poésie
parole dans le temps
comme un très vieil arbre et l’ombre porte fraîcheur
au peuple déraciné
racines, terre ingrate, l’âpre mélancolie des sombres solitudes !
de la douleur des guerres
coupé des sources vives, poète aux poings serrés et de folle passion
besoin de paix, à Paris ou ailleurs.
Tout est déchirure et combat fratricide envers la femme, l’amante, la soeur, la poésie
Élans ardents du juste
Vérité jusqu’au cri, tout en soi est contraire, exigence, déchirure
qui fait œuvre de vie.
On connaît la fuite qui fera mourir, la nuit dans un froid wagon,
un cimetière fleuri
ou une boîte à lettres par-delà le néant,
la liberté toute entière
arc tendu de soleil des blessures anciennes
des fleuves,
des amours et l’oubli des mots simples en chemin.
et nos pas,
et nos traces sur la mer,voyageur semblable au flux de la marée,
l’amour intense
l'exil avec sa bouche d'ombres et toutes les questions de la mélancolie
les lettres des braves gens qui rêvent
le peuple qui travaille, avance en terre humaine,
sans nier les souffrances
qui se méfie des cuistres et des imposteurs
Ces hommes pris dans des quêtes impossibles
Et semblent se cacher derrière l’ombre des mots
semblent noués à la terre,
à des passions obscures que connaissent les pierres
colère et dignité des poèmes de guerre
in-tranquille est l’être de conscience vigilante
vision de l'essentiel et souci de transmettre
Ecrire pour le peuple une langue d’espoir
L’utopie belle et noble
impatiente et inquiète
le temps des révélations :la terre et ses senteurs
au bord des chemins de la vie, l’enfance d’un verger lumineux :
Poésie
source claire et complice pour éveiller les âmes
argile sacrée du pain et du savoir des choses
après l'usure, l'errance,l'ordre extrême, la nuit
rude terre irriguée
d'amour et de courage,
champs rugueux jusque dans le corps des hommes.
matins d’insomnie,
sang répandu sur les pierres
chemins recouverts de sommeil noir
exil qui pressent la mort
aussi vieux que le sommeil de la terre
"travailler" disait-il
exil exporté comme un fruit mûr,
comme le rendez-vous des convois de proscrits,
de halte provisoire
Sans bagages dans le froid
En silence, se laisser dissoudre en terre étrangère?
griffonner quelques mots au hasard des papiers
une valise de pauvre
perdue, sans laisser de traces
des jours bleus de l’enfance
***
Espagne
A bord d’un train à grande vitesse
Le voyage a glissé derrière l’horizon
L’inexploré du soleil
à bord d’un train à la vitesse de la lumière
On rêve de la tiédeur des céramiques
Sous la morsure des murs peints à la chaux
on exulte dans le regard des maisons
qui dansent sur la corde d’un dimanche.
Sur la ligne des crêtes de la montagne
S’étire un poème de Lorca
Et le ciel plonge dans la mémoire d’une fontaine
Une balle traverse l’histoire.
***
Krach des silences
Fragments : les discours de la paresse
non dire des nymphes de l’effroi
Gousse amère de l’imaginaire
Phonèmes rouges de la révolte !
refuser monnaies, finances et capitaux
refuser les injonctions absolues du CAC de la misère
la faim
la peur
la dictature
la guerre
les greniers de violence
l’exécutif de haine
au profond du puits, les singuliers dialogues avec le diable
Travaillez le dimanche
collectionneurs de points !
Points de mire dans l’œil mécanique du Cyclope Argent
2 POÈMES PUBLIÉS
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
Seule, l'apaisée
Il fait nuit, tout le monde dort, enfin presque...tout au bout de la nuit quelqu'un hurle. Mais ce cri ne dérange personne car il est aussi fréquent que le carillon de l’horloge égrenant les heures.
Je profite de la nuit sombre pour écrire. Vu le peu de lumière éclairant mes pages chiffonnées, je vois mal les lignes que je trace, mais il ne faudrait pas croire à l'éclat des mots au revers du poème.
***
Sagesse
La facette secrète du diamant
L'impossible vérité
L'intime du souffle
L'encre figée.
La présence
Le silence
A l'instant de mourir
Etrangers
De se perdre dans le tourment d'une antique parole
J’ai rêvé l'émerveillement du soleil sur la pierre blanche
Et l’eau de lune enveloppée de nuit
Sur le carreau bourdonne une libellule
Devenir
Le silence
Le repos
Le passage
L’exil
L’ombre commune
Le malheur commun
L’errance
La soif
L’absolu
Le désert de l'âme
La source
La joie
L’amer
L'infini
Le grain de sable
L’étoile
Les mots, corps célestes
L’interrogation éternelle de la mort
L’absence du visage
Avec pour exil, le même mot
Avec pour voyage le regard de la même eau
Avec pour bagage l’amour du même feu.
(poème édité dans l’anthologie des poètes francophones Seghers 2008)
***
Presqu'îles
Ils parlent la langue sans voix où pointent des grammaires naissantes
Dans le bruissement de l’actualité, l’incandescence du futur
Ils ne disent rien du bruit de leurs pas, ni de la souffrance archaïque
Ils demeurent assis
Pour être l’épicentre d’un observatoire commun
Proches de leur insomnie.
Ils abordent cette place pour un geste simple
Dans le souvenir de semblables futurs
Ils apparaissent entre les arbres,
Oiseaux simples
indestructibles.
Ils mêlent les larmes aux cendres
Ils couvrent les mots de l'abat-jour ancien
Ils se cachent dans l'encre violette de l'être.
***
Le bonheur
Dans les conjonctions heureuses des étoiles
Sous la croûte obscure de la langue
Près de la roche percée sur l’île,
On raconterait la beauté dans la nuit
Les mots défailleraient pour dire la rencontre du soleil et du rideau de pluie
La langue saignerait le silence de ses éclats
De ses désirs précipités, un jour de fête des mots
Le paysage et l'air auraient la substance même du bonheur, avec la vocation de l'amour
Un jour de comète éblouie,
On resterait muet, incapable de se déclarer, gauche et embarrassé de soi,
Si intime
On confierait le poème au vent, aux roseaux jaseurs, aux hirondelles rassemblées sur les fils électriques,
Dans le calice des fleurs ou sur la pierre.
On en parlerait à tout ce qui existe
On inventerait pour dire, ce qui n'existe pas : la fable du désir
De bouche en bouche, on la murmurerait à l’amant, on la réciterait comme un enfant avant de s’endormir
On garderait la main sur l'épaule pour y préserver l'amour,
On toucherait le merveilleux du bout de ses doigts.
On trouverait les passerelles du songe vers les plus hautes contrées
On irait vers la lumière
On allumerait une étoile, sans savoir où conduisent ses fils d'or
On éprouverait de la joie
On ferait en soi de la place pour quelque chose de très simple et de très doux,
On laisserait glisser sa tête contre l'épaule comme un enfant qui s'endort
On désarmerait la cruauté de l'histoire pour ouvrir une brèche à l'amour.
Personne sur la terre ne se rendrait compte que c’est arrivé
Peut-être rien ne serait changé
Sans bruit, cela ressemblerait à l’imprévisible aux lèvres désirables et dont le cœur bat juste
On traverserait la forêt en empruntant le chemin des écoliers
Jusqu’à croiser le souvenir d'un paradis furtif, les doigts tachées d'encre bleue
Ce serait la vie réelle et délicieuse
Qui reviendrait ensuite quand on serait seul
Ou avant de s'endormir
Ou quand on verrait la vie s'éloigner au large
On se souviendrait de l'amour, le temps de la vie la plus entière, la plus exacte
Quand il suffit de prendre et de se laisser prendre pour retrouver le désir, les gestes, les parfums, les mots
On patienterait sous la pluie pour sauver son âme, en scrutant les horloges,
On cueillirait les fleurs dans le jardin
On explorerait les coins de chambre les plus intimes
On revêtirait l’amour d'habits légers
On lui donnerait des noms,
On écrirait des phrases, les paumes tendues vers une ombre,
On se laisserait conduire par elle
On vivrait sans bavardages, pour ne penser qu'à l’Autre
On occuperait son absence par le soleil, les jours de pluie
On deviendrait transparent avec juste l'invisible palpitation de l'amour.
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
***
Trouées
Ecriture intime, la préserver de la tentation de l’anecdote, la tentative d’expulser, d'exciser l’écriture de soi qui serait prolifération sans ordre, éploration vaine : s’écrire dans la conscience du deuil et la dispersion du fantasme qui exige son dû.
***
Presqu'îles
Sur l'écorce des arbres
L'empreinte de vivre
Jusqu’à rompre les racines
La hâte des mots trouble les phrases rongées de peur
Etrange solitude cloîtrée de poésie
Les mains agiles avec les mots
Noirs, posés au bord du temps
La mort tourne autour de ma plume
Sous l’arête du poème
La feuille impassible.
Insulaires de hasard
Nous tenons le journal de l’exil
Aux frontières de la nuit
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
***
Cris
A l’heure vide, un rectangle de la fenêtre luit
J’ignore quel inconnu veille à cette heure,
Le vieillard travaillé d’insomnie ou les amoureux enchâssés dans la nuit.
Ils ont les mêmes mains qui tremblent de l’attente
Et les mêmes regards
L’un se souvient de l’autre et de sa chevelure,
Les autres tissent l’inquiétude de l’aube.
Ils inventent les plis du rêve,
L’appel monte,
Vertige du temps des dérobades,
Le sablier agile apaise les sens
Draps humides de fièvre, embaumés d’éternel.
A l’horizon, le visage apparaît
«Dis-moi la vérité».
Terrible appel, entre la poussière des pieds et l’errance des pas.
Haletant intervalle des répétitions
Du prononcé au cri
Du cri asphyxié au silence
Qui dévaste sans cesse
L’enfant
Fragile
Comme l'oiseau contre la mort
Entendre,
Dans l'haletant intervalle des répétitions
Ce cri asphyxié du silence
c’est la voix de l’enfant.
***
Deuil
On dirait l'eau
Le rivage
Il ferait beau
On apercevrait les galets au fond du lit
Les pierres lisses rondes et dures
Et les jours noyés de larmes
On dirait
Le visage
Les lèvres blanches feraient silence
On promènerait une forme d'espoir
Entre le matin fatigué, l'insomnie
La nuit et sa tunique d'attente
On dirait qu'il va pleuvoir
Une pluie de larmes battrait les jours entiers
On chercherait dans la clarté
L’étincelle
Ou la plainte nue
Où l'espace dense
Ou l'odeur ténèbre
Ou la pierre dévastée
Ou le rêve tressé de lumière
Ou le cri à gorge déployée
Ou l'enfance
Ou l'instant perdu
Où la place nue
Où le sang veine à veine
Rêve à rêve
Écrasé de futur
Derrière la porte fermée
Quelqu’un parle
On se souvient de l'esquisse d'un geste
Qui échappe
On dit les mots embrassés de murmures
Et des mots enlacés de secrets
On dit ce qu'il reste des yeux, déjà le regard vide
On dit ce qu'il reste des mains, et le geste se perd
On dit ce qu'il reste d'amour et déjà rode la mort
On dit attends, il reste quelques jours
On maraude le temps
On dit tu te souviens ?
Tu te souviens ?
Oui
Je me souviens.
Poème écrit à Philippe Tancelin lors du départ de sa sœur Geneviève Clancy
Extraits du dernier recueil Presqu’îles, poétique de la perte
Editions l’Harmattan, collection poètes des cinq continents, 2009
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