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09/02/2011



L'invité du mois

PASCAL BOULANGER

BIOBLIOGRAPHIE ET EXTRAITS



BIOBIBLIOGRAPHIE


Pascal Boulanger, né en 1957, est bibliothécaire à Montreuil. Parallèlement à son travail d’écriture, il cherche depuis une vingtaine d’années, à interroger autrement et à resituer historiquement , le champ poétique contemporain qui, pour lui, passe par la prose. Marqué par le travail des telqueliens (notamment Philippe Sollers, Jacques Henric, Marcelin Pleynet et Jacqueline Risset), il a donné de nombreuses rubriques à des revues telles que Action poétique, Artpress, le Cahier critique de poésie, Europe, Formes poétiques contemporaines et La Polygraphe. Il est responsable de la collection Le Corps certain aux éditions Comp’act. Il participe à des lectures, des débats et des conférences en France et à l’étranger et il a mené des ateliers d’écriture dans un lycée de Créteil en 2003 et 2004.

Poésie
Septembre, déjà, Messidor, coll. Europe-Poésie, 1991.
Martingale, Flammarion, 1995.
Le Bel aujourd’hui, Tarabuste, 1998.
Tacite, Flammarion, 2001.
L’Emotion L’Emeute, Tarabuste, 2002.
Jongleur, Comp’Act, 2005
Jamais ne dors, Corridor bleu, 2008.

Prose
Une action poétique de 1950 à aujourd’hui, Flammarion, 1998.
Le Corps certain, Comp’Act, 2001.
Les Horribles travailleurs, in Suspendu au récit…, Comp’Act, 2006.
Fusées & paperoles, L’Act Mem, 2008.


Anthologies :
Histoires, in Le poète d’aujourd’hui par Dominique Grandmont, Maison de la Poésie Rhône-Alpes, 1994.
L’âge d’or, in Poèmes dans le métro, Le temps des cerises, 1995.
Grève argentée, in Une anthologie immédiate par Henri Deluy, Fourbis, 1996.
En point du cœur, in Cent ans passent comme un jour par Marie Etienne, Dumerchez, 1997.
Ça, in 101 poèmes contre le racisme, Le temps des cerises, 1998.
Le bel aujourd’hui (extrait), in L’anniversaire, in’hui/le cri et Jacques Darras, 1998.
L’intime formule, in Mars poetica, Skud (Croatie) et Le temps des cerises, 2003.
Dans l’oubli chanté, in « Les sembles », La Polygraphe n°33/35, 2004.
Jongleur (extrait), in 49 poètes un collectif par Yves di Manno, Flammarion, 2004.

Etudes et entretiens avec des auteurs :
Henri Deluy, un voyage considérable, in Java n°11, printemps/été 1994.
Gérard Noiret, une fresque, in La sape n°36, mai1994.
Marcelin Pleynet, l’expérience de la liberté, in La polygraphe n°9/10, octobre 1999.
Philippe Beck, une fulguration s’est produite, in La polygraphe n°13/14, mai 2000.
Jacques Henric, l’habitation des images, in La polygraphe n°39/40, mars 2007.


EXTRAITS

Le Bel aujourd’hui (extrait)




Il faut porter ce corps
Peau lacérée page écrite
Dans le péché et l’absence et la musique qui sauve tout
Par exemple :
Elle traverse des qualités de matière
Elle est habile en tous jeux
Elle se déshabille lentement
Elle laisse bâiller le linge sur sa peau
J’ai tout mon temps
Je l’invente







Il détache une page il la plie
Les gris sont bleus
Il renonce au repas sanglant
Il écrit : la poésie doit être négation de la négation
Beaucoup de pages restent blanches
Il change souvent de lieus
Il traverse la vie dans un tumulte de livres
Il ferme les yeux
Il devient très grand au-dessus des abîmes
Il écrit contre le temps et l’oubli
Il nomme la mer
Il aime et il chante avec le souvenir de la mer
Il écrit : tout plaisir est de ce monde
Il ne cède pas au désir de mourir
Sa bouche est radieuse comme celle des anges
Il sauve des coquillages












Tacite (extrait)



C’est toujours la même impuissance, l’hébétude habituelle : ils s’endorment, rageurs, et vous entraînent dans leur chute, dans l’hostilité qui les unit, guettant vos défaillances, exigeant réparation. Ils sont heureux de souffrir et sur ces marchent, ils aboient au meurtre et à la guerre.

Ils ne se contentent pas de tuer la proie, mais la saignent.

Les cadavres, exposés là, pour l’exemple, aux regards des passants.








Jongleur (extrait)



Quelque chose s’est perdu dans la chute et sur la mer que n’éclaire aucun phare la déesse à la panse d’hippopotame et au mufle de crocodile blesse la musique.
Une porte de bois dans un châssis de pierres ouvre sur des hameaux suspendus. De pelouses en cascades un ciel s’étend à ras de terre.
Le monde laisse jouer le désordre. Il n’y a jamais qu’une religion, celle de l’art. Toutes les volutes s’y accordent.







Parmi les esclaves de statues et le commerce strict, il voit des dentelles de musique suspendues dans la lumière.
Il voit des robes – longues, ballantes – dans le passager hasard. Des perruques blanches dans l’éclat des chandeliers. Mille cascades s’avancent sur des terrasses enchantées bénissant l’or des bouches, mille chevaux roux embrasent les plaines jusqu’au fleuve qui coule à l’envers.
Il s’enchante d’évènements inouïs, d’aventures fictives, d’indices inconnus.





C’est fini de la foule et de la mort, un tapis d’eau illumine le ciel, des vagues rugissent en passant de l’autre côté du mur.
Il a rendez-vous sur la route, près d’un bassin aux poissons d’or. Une femme l’attend.
Il faut longer les pierres du torrent, d’un bout du monde jusqu’à l’autre et sur-le-champ, baiser cette bouche qui est la source et la sortie du souffle.
Tout va s’effacer dans l’imprévu qui l’emporte.







Maintenant
des hommes et des chevaux meurent en tas.
Les herbes s’appuient sur les murs comme des mains rouges.
L’aimée est seule au monde.











L’Emotion L’Emeute (extrait)


Merveilles endormies
l’herbe ?
le marbre posée sur l’herbe ?

Je m’éveille
brusquement agrandi
ou dans un puits

jeté dans le monde parmi les autres
sans le secours de ce qui n’existe pas

dans la vie
qui glorifie l’œil
ou le déchire

dans la stupeur
& la gloire

soudain
sans remords
sans pardon
contre les prêtres masqués
joyeux de toutes les joies
le rire par-dessus tout.








Qui sait
l’ivresse exacte
le plaisir ramassé dans l’air pur ?

Du cœur
qui n’est qu’un dessin
je dis
un collage peut bouleverser le paysage
d’ailleurs
un torrent se tient debout
dans une chambre
une robe s’approche
de plus en plus nue
près de moi

le ciel
se donne à la crinière des sables.









Toujours la même foule de miroirs
au-dessus des terrasses
la parole parlante
sauvagement présente
la beauté seule
les livres par milliers

c’est beaucoup de choses
l’émotion l’émeute
le mauve accentué autour du tilleul
ne rien dire
dire oui.







Tels qu’ils se rêvent
la bouche pourrie les yeux arrachés
mais nous, notre ordre est une seule parole,
lisse ou brutale
il est rapide comme un clin d’œil.






Question de méthode
silence
oubli
manteau d’or sur les chemins

Le monde se lève en son présent
une voix descend des terrasses
toutes les langues résonnent
dans l’enfance & le génie

Jeu du temps
rien n’est changé
tout est autre

Une lampe éclaire le travail de nuit
le fou est celui qui erre
sur la route encombrée
l’œil aveuglé par la foudre

Connaissance immédiate
retrait
reflets du soleil sur les champs de la mer







Jamais ne dors (inédits)



Touchant l’étoffe qui sépare
- je ne veux plus que la mémoire humaine passe en moi -

dans l’humide des pourrissements
dans la vengeance du ressentiment

Je suis grand et souffrant comme le siècle auquel j’appartiens
suis-je idole de la caverne,
idiot et faible me vantant de mon idiotie et de ma faiblesse ?

J’ai des amours pour que la vérité ne me fasse pas périr







Regard
sauvegarde
méthode sans méthode

Je m’arrange ici-bas
dans le jour et l’heure
parmi les herbes et les fleurs

Avec cette outre d’excréments
comme là-haut
yeux fixés au-dessus du ciel

Le cœur consumant
l’amour incendiant
le manteau bleu livré aux fauves
le cou de Flore d’où jaillissent des lys







Ta voix me réveille
je lui reste fidèle dans le départ

« on ne vas à l’amour sans arrachement et sans perte »

Qui parle d’abandon ?
l’abondance sur la ville fait mes délices
les livres par milliers m’avalent dans le clair-obscur

Je reste ici et j’attends
que tu ouvres la porte et la pousses

Qu’une parole m’atteigne
et je renais à la parole







Prenant le risque
de la plus folle des franchises

je m’arrache
jusqu’à l’épuisement des possibles
à mon destin

pour un destin plus sombre encore

qui dressera
- devant moi, derrière moi -
un mur noir

Dimanche 3 Février 2008
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ANTHOLOGIES ET PUBLICATIONS COLLECTIVES

Revue Cités N°73,
Effraction/ diffraction/
mouvement,
la place du poète
dans la Cité,
mars 2018.

Pour avoir vu un soir
la beauté passer

Anthologie du Printemps
des poètes,
Castor Astral, 2019

La beauté, éphéméride
poétique pour chanter la vie
,
Anthologie
Editions Bruno Doucey, 2019.

Le désir aux couleurs du poème,
anthologie éd
Bruno Doucey 2020.







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