BIBIBLIOGRAPHIE
Après des études de mathématiques et de musicologie, Patrick Dubost a publié au fil des années une trentaine de livres en poésie (et deux CD) qui, tout en jouant dans les yeux, demandent à être lus à voix haute. Ce travail sur l'oralité l'a conduit vers la performance, mais aussi aux rencontres avec le théâtre, le théâtre d’objets, la marionnette ou les univers musicaux (instrumentistes ou électro-acoustiques). Il intervient régulièrement en lectures publiques (ou lectures / performances) en France mais aussi ces dernières années au Québec (Montréal, Chicoutimi, Québec), ou encore à Tirana, Sidi Bou Saïd, Buenos Aires, Bruxelles, Monza, Genève, Athènes, Londres, Gênes, Beyrouth, Zagreb...
Lien vers des articles :
http://poezibao.typepad.com/poezibao/2016/09/note-de-lecture-patrick-dubost-13-po%C3%A8mes-taill%C3%A9s-dans-la-pierre-par-b%C3%A9atrice-machet.html
http://www.sitaudis.fr/Parutions/le-corps-du-paysage-de-patrick-dubost-.php
http://www.lepoing.net/aujourdhui-cest-poesie-patrick-dubost/
http://www.sitaudis.fr/Parutions/oeuvres-poetiques-ii-de-patrick-dubost.php
Site :
http://patrick.dubost.free.fr
Biblio :
Dernières publications :
— 13 poèmes taillés dans la pierre, Edition La Boucherie Littéraire, 2016
— Juste un mot, Editions Les Lieux Dits, 2015
— Tombeaux perdus, Editions La Rumeur Libre, 2014
— Ego Non Sum Sed Vos Amo, Editions Color Gang, 2014
— Oeuvres poétiques (tome 2), Editions La Rumeur Libre, 2013
— Mélancolie douce, Editions La Rumeur Libre, 2013
Prix J.J. Lerrant des Journées d’auteurs de théâtre
— Oeuvres poétiques (tome 1), Editions La Rumeur Libre, 2012
— ) dans la neige (, Editions La Rumeur Libre, 2011
— Les Neuf Coriaces, Editions Color Gang, 2010
— ) le corps du paysage (, Editions La Rumeur Libre, 2008
— Jonas Orphée, Editions Color Gang, 2007
— Le Manifeste pour un Théâtre Moderne, Editions Color Gang, 2004
Publications CD :
— La parole immobile, avec Bernard Fort, GMVL, mini-CD, 2007
— L’archéologue du futur, Editions GMVL, 2004
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http://www.sitaudis.fr/Parutions/le-corps-du-paysage-de-patrick-dubost-.php
http://www.lepoing.net/aujourdhui-cest-poesie-patrick-dubost/
http://www.sitaudis.fr/Parutions/oeuvres-poetiques-ii-de-patrick-dubost.php
Site :
http://patrick.dubost.free.fr
Biblio :
Dernières publications :
— 13 poèmes taillés dans la pierre, Edition La Boucherie Littéraire, 2016
— Juste un mot, Editions Les Lieux Dits, 2015
— Tombeaux perdus, Editions La Rumeur Libre, 2014
— Ego Non Sum Sed Vos Amo, Editions Color Gang, 2014
— Oeuvres poétiques (tome 2), Editions La Rumeur Libre, 2013
— Mélancolie douce, Editions La Rumeur Libre, 2013
Prix J.J. Lerrant des Journées d’auteurs de théâtre
— Oeuvres poétiques (tome 1), Editions La Rumeur Libre, 2012
— ) dans la neige (, Editions La Rumeur Libre, 2011
— Les Neuf Coriaces, Editions Color Gang, 2010
— ) le corps du paysage (, Editions La Rumeur Libre, 2008
— Jonas Orphée, Editions Color Gang, 2007
— Le Manifeste pour un Théâtre Moderne, Editions Color Gang, 2004
Publications CD :
— La parole immobile, avec Bernard Fort, GMVL, mini-CD, 2007
— L’archéologue du futur, Editions GMVL, 2004
EXTRAITS
Un poème extrait des “Treize poèmes taillés dans la pierre”, édition La Boucherie Littéraire, 2016 :
12
On
existe
un peu
plus
quand
on existe
un peu moins
dit un insecte
occupé à courir
sur ma main on a tous
comme cela des créatures
gravées ici ou là un
corps à peine et des bêtes
qu’on dirait inaudibles elles
nous fabriquent des souvenirs
des films projetés et muets sur nos
mains avec lesquelles
nous éclairons quelque sujet
métaphysique tout en jouant de
douceurs ou d’images à peine formulées
car on existe un peu moins
quand on existe un peu trop
dit un nouvel insecte
qui depuis un moment vole sans but précis.
Un passage de “Juste un mot”, éditions Les Lieux Dits, 2015 :
...
Faut-il descendre dans la parole, avec des outils de jardinier ou de sculpteur, pour trouver un jour ce mot au centre de tous les mots ?
Ce mot qui fait silence au cœur des images.
Ce mot qui n’a toujours pas de nom.
Qui ne trouvera jamais son nom.
Ce mot qui n’est le nom d’aucun mot.
Ce nom qui n’est le mot d’aucun nom.
Ce mot sans nom.
Sans histoire.
Sans rien à glisser sous l’image.
Sans faire d’histoire.
Sans rien de poétique.
Il le dit lui-même.
Sans même une sonorité.
Ce mot sans même la musique.
Quand on en serait encore à chercher la musique sous l’image, se disant que plus tard, peut-être.
Se disant que plus tard on aura encore la seconde moitié d’une vie pour chercher plus loin.
Dans un cimetière aux mille portraits.
Un fatras dans lequel tout finit par s’entendre.
Un fatras qu’il nous faut ramener en deux dimensions.
Une partition, confuse, dont le texte explicatif est perdu.
Flottante un peu comme un souvenir dont le texte est perdu.
Les allées d’un cimetière qui s’entremêlent indéfiniment jusqu’à se confondre sur l’horizon.
J’ai perdu la partition d’une vie.
Avec certains de mes souvenirs, tombés de mes poches, en marchant.
J’ai perdu toute une vie à tenter de l’écrire en partition.
Mais je n’ai rien perdu à tenter d’écrire ma vie.
J’ai écrit ma vie entre les silences.
J’ai sculpté une vie étayée de silences.
J’ai fait de ma vie un grand silence.
Sculpté.
Bien défini.
Parfois bruyant.
J’ai fait de ma vie un seul mot tout en silence.
...
Un extrait de “Tombeaux perdus”, éditions La Rumeur Libre, 2014 :
...
Ai-je lutté pendant des siècles contre la folie ? Avec du sang dans les bronches ? Du sang dans les yeux ? Du sang dans les oreilles ?
Suis-je celui qui écoute ou celui qui parle ? Suis-je comme deux hommes en un seul ? Ou quatre hommes qui font deux ? Suis-je comme la multitude en un seul ? Suis-je celui qui écoute, avec étonnement, toujours, celui – ou ceux ? – qui parlent au sortir de sa bouche ?
Suis-je celui qui habite avec sa vieille mort dans le jardin du fond des os ?
Suis-je celui qui joue avec trois os au fond du jardin ?
Suis-je celui qui restitue ce qui se dit de la fin des temps doucement dans les os de son oreille interne ?
Qui me dira le nombre de mes bouches ?
En ai-je au moins deux ? Qui me dira si j'ai autant – ou plus ? – ou moins ? – de bouches que d’oreilles ?
1. Est-ce ? Est-ce que ? Est-ce que l’avenir ? Est-ce que l'avenir s'arrête ? Est-ce que l'avenir s'arrête un jour ?
Un extrait de “Mélancolie douce”, Editions La Rumeur Libre, 2013 :
... La parole qui nous est donnée est une parole théâtrale mais comptée bizarrement et coupée tout de travers. Nos corps aussi nous les couperons de travers et compterons avec eux les rythmes syncopés d’une mélancolie douce. Nous serons des personnages peut-être du bout des doigts ou d’un bout de la voix tandis qu’à l’autre bout nous oublierons tout de ce qui nous fait parler comme une seule entité. Nous irons d’une seule voix tout en étant plusieurs et jamais ne perdrons notre vouloir intime. Je souffle dans l’oreille de celle qui me suit qui elle-même soufflera dans d’oreille de celle qui la suivra et de fil en aiguille jusqu’au bout de tout au bout de la nuit qui fait suite à la nuit. Quelle est donc cette voix qui se démultiplie et dit à plusieurs voix ce que dit par une seule ? ... Un extrait de “EGO NON SUM SED VOS AMO”, aux éditions Color Gang, 2007 : ... J'ai la chance d'avoir un crâne avec une fenêtre. Elle ouvre sur la mer. J'ai mis des rideaux. Je laisse entrer la lumière. Parfois, je ne réfléchis plus, j'écarte les rideaux. J'ouvre la fenêtre et j'entends la mer. Parfois, je sors par la fenêtre. Je m'éloigne en marchant sur la mer. Puis je me retourne. J'aperçois alors au lointain la fenêtre béante et le vent qui secoue les rideaux. Le bruit de la mer est partout. C'est ainsi que l'on pense : toujours un peu éloigné de soi. ...
12
On
existe
un peu
plus
quand
on existe
un peu moins
dit un insecte
occupé à courir
sur ma main on a tous
comme cela des créatures
gravées ici ou là un
corps à peine et des bêtes
qu’on dirait inaudibles elles
nous fabriquent des souvenirs
des films projetés et muets sur nos
mains avec lesquelles
nous éclairons quelque sujet
métaphysique tout en jouant de
douceurs ou d’images à peine formulées
car on existe un peu moins
quand on existe un peu trop
dit un nouvel insecte
qui depuis un moment vole sans but précis.
Un passage de “Juste un mot”, éditions Les Lieux Dits, 2015 :
...
Faut-il descendre dans la parole, avec des outils de jardinier ou de sculpteur, pour trouver un jour ce mot au centre de tous les mots ?
Ce mot qui fait silence au cœur des images.
Ce mot qui n’a toujours pas de nom.
Qui ne trouvera jamais son nom.
Ce mot qui n’est le nom d’aucun mot.
Ce nom qui n’est le mot d’aucun nom.
Ce mot sans nom.
Sans histoire.
Sans rien à glisser sous l’image.
Sans faire d’histoire.
Sans rien de poétique.
Il le dit lui-même.
Sans même une sonorité.
Ce mot sans même la musique.
Quand on en serait encore à chercher la musique sous l’image, se disant que plus tard, peut-être.
Se disant que plus tard on aura encore la seconde moitié d’une vie pour chercher plus loin.
Dans un cimetière aux mille portraits.
Un fatras dans lequel tout finit par s’entendre.
Un fatras qu’il nous faut ramener en deux dimensions.
Une partition, confuse, dont le texte explicatif est perdu.
Flottante un peu comme un souvenir dont le texte est perdu.
Les allées d’un cimetière qui s’entremêlent indéfiniment jusqu’à se confondre sur l’horizon.
J’ai perdu la partition d’une vie.
Avec certains de mes souvenirs, tombés de mes poches, en marchant.
J’ai perdu toute une vie à tenter de l’écrire en partition.
Mais je n’ai rien perdu à tenter d’écrire ma vie.
J’ai écrit ma vie entre les silences.
J’ai sculpté une vie étayée de silences.
J’ai fait de ma vie un grand silence.
Sculpté.
Bien défini.
Parfois bruyant.
J’ai fait de ma vie un seul mot tout en silence.
...
Un extrait de “Tombeaux perdus”, éditions La Rumeur Libre, 2014 :
...
Ai-je lutté pendant des siècles contre la folie ? Avec du sang dans les bronches ? Du sang dans les yeux ? Du sang dans les oreilles ?
Suis-je celui qui écoute ou celui qui parle ? Suis-je comme deux hommes en un seul ? Ou quatre hommes qui font deux ? Suis-je comme la multitude en un seul ? Suis-je celui qui écoute, avec étonnement, toujours, celui – ou ceux ? – qui parlent au sortir de sa bouche ?
Suis-je celui qui habite avec sa vieille mort dans le jardin du fond des os ?
Suis-je celui qui joue avec trois os au fond du jardin ?
Suis-je celui qui restitue ce qui se dit de la fin des temps doucement dans les os de son oreille interne ?
Qui me dira le nombre de mes bouches ?
En ai-je au moins deux ? Qui me dira si j'ai autant – ou plus ? – ou moins ? – de bouches que d’oreilles ?
1. Est-ce ? Est-ce que ? Est-ce que l’avenir ? Est-ce que l'avenir s'arrête ? Est-ce que l'avenir s'arrête un jour ?
Un extrait de “Mélancolie douce”, Editions La Rumeur Libre, 2013 :
... La parole qui nous est donnée est une parole théâtrale mais comptée bizarrement et coupée tout de travers. Nos corps aussi nous les couperons de travers et compterons avec eux les rythmes syncopés d’une mélancolie douce. Nous serons des personnages peut-être du bout des doigts ou d’un bout de la voix tandis qu’à l’autre bout nous oublierons tout de ce qui nous fait parler comme une seule entité. Nous irons d’une seule voix tout en étant plusieurs et jamais ne perdrons notre vouloir intime. Je souffle dans l’oreille de celle qui me suit qui elle-même soufflera dans d’oreille de celle qui la suivra et de fil en aiguille jusqu’au bout de tout au bout de la nuit qui fait suite à la nuit. Quelle est donc cette voix qui se démultiplie et dit à plusieurs voix ce que dit par une seule ? ... Un extrait de “EGO NON SUM SED VOS AMO”, aux éditions Color Gang, 2007 : ... J'ai la chance d'avoir un crâne avec une fenêtre. Elle ouvre sur la mer. J'ai mis des rideaux. Je laisse entrer la lumière. Parfois, je ne réfléchis plus, j'écarte les rideaux. J'ouvre la fenêtre et j'entends la mer. Parfois, je sors par la fenêtre. Je m'éloigne en marchant sur la mer. Puis je me retourne. J'aperçois alors au lointain la fenêtre béante et le vent qui secoue les rideaux. Le bruit de la mer est partout. C'est ainsi que l'on pense : toujours un peu éloigné de soi. ...