BIOBIBLIOGRAPHIE
Régis LEFORT
Professeur agrégé de Lettres modernes
Maître de conférences HDR HC 9ème Section – Aix Marseille Université
Laboratoire de recherche : CIELAM / Aix Marseille Université
POÉSIE
2008-2014 : Publications de poèmes dans les revues Arpa, N4728, Friches, Nu(e), la revue L’intranquille des éditions de L’Atelier de l’Agneau, Recoursaupoème, Secousse des éditions Obsidiane et La Revue des Poètes (Belgique).
2011 : Des matins fous d’étendue de désert et de mer, recueil de poèmes, Nice : éditions Nu(e), collection Poèm(e), 75 pages.
2012 : Chant contre, ensemble de 55 poèmes publiés dans la revue Triages, Anthologie des éditions Tarabuste, juin 2012, pp. 40-59.
2012 : « Ce que je ne dis pas… », Hommage à Bernard Vargaftig, publié sur le site Pierre Jean Jouve.
2012 : « Lettre à Henry Bauchau », hommage publié sur le site de la revue Recoursaupoème et sur le site Pierre Jean Jouve (septembre 2012).
2013 : Onze, recueil de poèmes, Bandol : Éditions de Vallongues, 2013.
2016 : Louve, poèmes, Saint-Benoît-du-Sault : Éditions Tarabuste, 15 novembre 2016.
2016 : « Poèmes », avec des photographies de Cédric Pupat, Numéro spécial Avec Lucrèce, Nice : Revue NU(e), n° 62, 2016.
2019 : D’une, Saint-Benoît-du-Sault : Tarabuste Éditeur, 2019.
2020 : Il, et sa nuit, Paris, Éditions La tête à l’envers, à paraître en 2020.
RÉCIT
- Des tulipes jaunes, je ne saurais jamais pourquoi, Aix-en-Provence : Éditions d’À Côté, 2016.
ESSAIS
- L’originel dans l’œuvre d’Henry Bauchau, Paris : Éditions Honoré Champion, 2007.
- Étude sur la poésie contemporaine. Des affleurements du réel à une philosophie du vivre, Paris : Éditions Classiques Garnier, 2014.
- Bernard Vargaftig, Esthétique du renversement, Leiden : Éditions Brill / Rodopi, 2019.
ACTES DE COLLOQUES
- B. Bonhomme, A. Godfroy R. Lefort, J. Vellet, Articuler danse et poème : enjeux contemporains, Paris : Éditions L’Harmattan, coll. Thyrse, 2019.
DIDACTIQUE DU FRANÇAIS
- Collectif, Mémento du Rédacteur professionnel, Aix-en-Provence : PUP, 2014.
- Collectif, Être enseignant au collège en français, Paris : Éditions Canopé, 2018.
- Collectif, Anthologie de textes pour le lycée, Paris : Éditions Hatier, 2019.
ACTIVITÉS CULTURELLES
2004-2016 : Membre du Comité de lecture de la revue de littérature de jeunesse NVL (Études, recension de livres pour la jeunesse et vie de l’association CRALEJ).
2008 : Membre du BCLF (Bulletin Critique du Livre en Français) : Recension de publications francophones.
2008-2018 : Membre du Comité de rédaction du site JOUVE.
2008-2018 : Membre du Comité de rédaction de la Revue Internationale Henry Bauchau (Fonds Henry Bauchau).
2001-2017 : Partenaire du « Printemps des poètes » : lectures, ateliers d’écriture, entretiens avec des poètes (Jean-Pascal Dubost, Jean-Pierre Siméon, Jean-Michel Espitallier, Michel Besnier, Arno Calleja).
2011-2014 : Membre actif pour la revue Lettres romanes, Louvain-la-Neuve.
2011-2017 : Contributeur à la recension de livres pour la revue CCP (Cahier Critique de Poésie / cipM, Marseille).
2011-2019 : Membre du comité de rédaction de la revue Nu(e), dirigée par Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio.
2012-2018 : Organisation de rencontres d’écrivains à la librairie Maupetit à Marseille (Jeanne Benameur, Joëlle Gardes, Valentine Goby, Lola Lafon, Metin Arditi, Éric Vuillard, Marie Neuser, Jérémy Fel, Didier Castino, Mathieu Riboulet…).
2012-2016 : Contribution à la revue en ligne Recoursaupoème, notamment recension du livre de Pascal Commère Tashuur. Un anneau de poussière, celui de Philippe Raymond-Thimonga, Brusquement sans prudence, ou celui de Stéphane Sangral, Ombres à n dimensions, Soixante-dix variations autour du Je.
2016 : Printemps des poètes au Marché de la poésie de Bordeaux (invité pour Onze, recueil de poèmes et pour mon essai Étude sur la poésie contemporaine. Des affleurements du réel à une philosophie du vivre) : lectures, entretien et animation d’un atelier d’écriture.
2017 : Rédaction de la préface du roman de Jeanne Lafargue, De l’autre côté des barreaux, publié aux éditions d’À Côté, en mai 2017.
2017 : Printemps des poètes au Marché de la poésie de Bordeaux (invité pour Louve et pour l’essai en attente d’édition Bernard Vargaftig, Inversement le signe. Animation d’un atelier d’écriture à la Librairie Olympique (Bordeaux, Chartrons).
2017 : Animation d’un atelier d’écriture poétique auprès de l’association ADMEP, Marseille, mai 2017.
Professeur agrégé de Lettres modernes
Maître de conférences HDR HC 9ème Section – Aix Marseille Université
Laboratoire de recherche : CIELAM / Aix Marseille Université
POÉSIE
2008-2014 : Publications de poèmes dans les revues Arpa, N4728, Friches, Nu(e), la revue L’intranquille des éditions de L’Atelier de l’Agneau, Recoursaupoème, Secousse des éditions Obsidiane et La Revue des Poètes (Belgique).
2011 : Des matins fous d’étendue de désert et de mer, recueil de poèmes, Nice : éditions Nu(e), collection Poèm(e), 75 pages.
2012 : Chant contre, ensemble de 55 poèmes publiés dans la revue Triages, Anthologie des éditions Tarabuste, juin 2012, pp. 40-59.
2012 : « Ce que je ne dis pas… », Hommage à Bernard Vargaftig, publié sur le site Pierre Jean Jouve.
2012 : « Lettre à Henry Bauchau », hommage publié sur le site de la revue Recoursaupoème et sur le site Pierre Jean Jouve (septembre 2012).
2013 : Onze, recueil de poèmes, Bandol : Éditions de Vallongues, 2013.
2016 : Louve, poèmes, Saint-Benoît-du-Sault : Éditions Tarabuste, 15 novembre 2016.
2016 : « Poèmes », avec des photographies de Cédric Pupat, Numéro spécial Avec Lucrèce, Nice : Revue NU(e), n° 62, 2016.
2019 : D’une, Saint-Benoît-du-Sault : Tarabuste Éditeur, 2019.
2020 : Il, et sa nuit, Paris, Éditions La tête à l’envers, à paraître en 2020.
RÉCIT
- Des tulipes jaunes, je ne saurais jamais pourquoi, Aix-en-Provence : Éditions d’À Côté, 2016.
ESSAIS
- L’originel dans l’œuvre d’Henry Bauchau, Paris : Éditions Honoré Champion, 2007.
- Étude sur la poésie contemporaine. Des affleurements du réel à une philosophie du vivre, Paris : Éditions Classiques Garnier, 2014.
- Bernard Vargaftig, Esthétique du renversement, Leiden : Éditions Brill / Rodopi, 2019.
ACTES DE COLLOQUES
- B. Bonhomme, A. Godfroy R. Lefort, J. Vellet, Articuler danse et poème : enjeux contemporains, Paris : Éditions L’Harmattan, coll. Thyrse, 2019.
DIDACTIQUE DU FRANÇAIS
- Collectif, Mémento du Rédacteur professionnel, Aix-en-Provence : PUP, 2014.
- Collectif, Être enseignant au collège en français, Paris : Éditions Canopé, 2018.
- Collectif, Anthologie de textes pour le lycée, Paris : Éditions Hatier, 2019.
ACTIVITÉS CULTURELLES
2004-2016 : Membre du Comité de lecture de la revue de littérature de jeunesse NVL (Études, recension de livres pour la jeunesse et vie de l’association CRALEJ).
2008 : Membre du BCLF (Bulletin Critique du Livre en Français) : Recension de publications francophones.
2008-2018 : Membre du Comité de rédaction du site JOUVE.
2008-2018 : Membre du Comité de rédaction de la Revue Internationale Henry Bauchau (Fonds Henry Bauchau).
2001-2017 : Partenaire du « Printemps des poètes » : lectures, ateliers d’écriture, entretiens avec des poètes (Jean-Pascal Dubost, Jean-Pierre Siméon, Jean-Michel Espitallier, Michel Besnier, Arno Calleja).
2011-2014 : Membre actif pour la revue Lettres romanes, Louvain-la-Neuve.
2011-2017 : Contributeur à la recension de livres pour la revue CCP (Cahier Critique de Poésie / cipM, Marseille).
2011-2019 : Membre du comité de rédaction de la revue Nu(e), dirigée par Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio.
2012-2018 : Organisation de rencontres d’écrivains à la librairie Maupetit à Marseille (Jeanne Benameur, Joëlle Gardes, Valentine Goby, Lola Lafon, Metin Arditi, Éric Vuillard, Marie Neuser, Jérémy Fel, Didier Castino, Mathieu Riboulet…).
2012-2016 : Contribution à la revue en ligne Recoursaupoème, notamment recension du livre de Pascal Commère Tashuur. Un anneau de poussière, celui de Philippe Raymond-Thimonga, Brusquement sans prudence, ou celui de Stéphane Sangral, Ombres à n dimensions, Soixante-dix variations autour du Je.
2016 : Printemps des poètes au Marché de la poésie de Bordeaux (invité pour Onze, recueil de poèmes et pour mon essai Étude sur la poésie contemporaine. Des affleurements du réel à une philosophie du vivre) : lectures, entretien et animation d’un atelier d’écriture.
2017 : Rédaction de la préface du roman de Jeanne Lafargue, De l’autre côté des barreaux, publié aux éditions d’À Côté, en mai 2017.
2017 : Printemps des poètes au Marché de la poésie de Bordeaux (invité pour Louve et pour l’essai en attente d’édition Bernard Vargaftig, Inversement le signe. Animation d’un atelier d’écriture à la Librairie Olympique (Bordeaux, Chartrons).
2017 : Animation d’un atelier d’écriture poétique auprès de l’association ADMEP, Marseille, mai 2017.
EXTRAITS
Régis Lefort, extrait de « Compte le jour », Onze,
Éditions de Vallongues, 2012, p. 94.
090105
Paysage qu’ombre ta chevelure. Là, tu te tiens. Dans la hampe du jour. Dans le domaine incertain. Dans le glacis des rivières. Là. Dans le cercle. Dans la vérité. Dans l’ensauvagement.
Jambes et courbes et enlacements et toi. Un manteau de nos corps. Ventres en une même peau. Ta respiration. Nos souffles. Retenus. Serrement du plus fort.
Croisées. Nos doigts. Phalanges affamées. Paume contre paume. Un signe dans l’avalanche. Enfouissement des yeux. Sable dans lequel, peu à peu, le sommeil nous révèle.
Ainsi. Maintenant. Encore. Ton ventre sous ma main. Ton corps arrière soulevé. Tes jambes. Mes jambes. Enroulée l’aine sous le creux. Ma lèvre. Ton cou. Et le souffle. Presque.
Noués. Inversés. Sel et aube. Ma nuit. Ta nuit. Mante de qui le corps. Quelque chose en nous se penche. Vertige. Oubli. Chaîne dans les ormes du toit.
***
Inédits
à Béatrice Bonhomme
même ne dit rien
et même ne dit rien
et même ne dis rien
rien ne dit et même
il y a comme une clandestinité
ou une forme d’évidence
dans ton retrait
il y a ta force d’évidence
sans parvenir à brûler la brûlure
quelque chose prolonge
malgré soi
malgré la lumière malgré sauvage
regarde cœur à cœur
ce que je ne dis pas
regarde cœur à cœur nu(e)
notre clandestinité
la beauté penche tout penche
front regard corps volonté
ou se recroqueville
même rien
je ne dis rien
je ne dis rien que
l’assentiment
avec maladroit mon poème
tu ouvres la main les ailes de ta main
les ailes et seulement
et seulement toi
en toi où tout renaît
***
5 poèmes extraits de Détroit, inédit
Des genêts heurtent les jambes. C’est la lande et son chemin. On avance. Ça craque de bois sous le pied. La mer au loin. On l’entend qui ricoche, déroule sa vague, ouvre ses bras et revient à l’assaut. Cercles d’écume depuis le centre de la marche. Cercles dans la tête. On enroule de la pensée. Le vent soulève du sable. Des nuages cognent à la dune. Le corps glisse, délaisse. Magnifique de ce qui vit en lui. Vivant. À l’intérieur de lui. Mais inquiet. De la chair, des mains d’acier et la zone noire de l’équilibre. Face au néant. On est tremblé dans le regard. On lutte. Pur vertige debout. Seul.
Du sable sous les ongles à pelleter l’espoir. On cligne des yeux. On regarde devant soi qui décline. C’est face contre soleil couchant. Mourant. On résiste avec le cœur atteint. On n’a plus de joie à partager. La mer remonte. On remonte avec elle. On s’assoit plus loin, plus libre, plus bref à penser les choses. Les mots sont écarlates du jour qui s’éteint. Devant l’ampleur, on sent la vague dans son corps. On sent la vie. La vie qui part, qui vient, qui mange la mémoire. C’est par le fond que tout recommence. Le temps fait sa roue dans les poches des yeux. Un sourire n’a plus le cœur. Mais est là. Seul.
Des traits blancs qu’étirent jusqu’à la pâleur des liserés parme orangé. Une presque dissolution, désintégration, absence déjà. Le corps parallèle plaqué contre la terre, en multitude. Des nuages tombent. Dernière poussière. Dernier sentiment. On se sent rien aussi. On a fait tempête. Rien ne s’en va que l’inutile aux joues. Rien que l’inutile. Entre le ciel et le sable, entre l’absence et le rouge, la honte de vivre. On rassemble ses pieds. On rassemble son corps. Face à l’incompressible, on fait la nuit dedans. Il est tard. De guerre lasse. On s’unit. Seul.
En dévalant la dune, on donne la main. On descend. Il y a comme un effacement à tire-d’aile. On a glissé jusqu’à l’eau. On a cru qu’un soubassement cédait, s’en allait. Ce n’était que du chagrin. On a pourtant cru à la première fin. Ferré le soleil, réduit de moitié, jeté à la mer, mouillé ses rayons. Désormais la terre pour que rien ne pousse. L’ordalie par le feu éteint. On se consume. Qu’en dis-tu ? On est venu là le corps acide. On revient sans cesse. Peut-on changer sans le deuil ? Sans reprendre à l’absence ? La mer taillade les roches. L’âme sans un homme. Seul.
Des stries paradoxales comme la parallèle impossible. On a poussé un peu de soi dans le ciel. Des traces qui n’appartiennent pas. Dans ce qui manque, rien ne se remplace pas. On a transformé du bleu. On a transformé du temps. On n’a rien transformé. On a isolé un peu de soi au-dessus de la mer. On attend le vent. On éventre par raclements. Le sable colle et ses grains sous les ongles. On remue du silence. Ça peut prendre du temps. Ça peut prendre. On ne sait faire que ça, le silence. Comme une agitation nocturne. On ne voit pas venir ses marées. On est submergé. Seul.
Éditions de Vallongues, 2012, p. 94.
090105
Paysage qu’ombre ta chevelure. Là, tu te tiens. Dans la hampe du jour. Dans le domaine incertain. Dans le glacis des rivières. Là. Dans le cercle. Dans la vérité. Dans l’ensauvagement.
Jambes et courbes et enlacements et toi. Un manteau de nos corps. Ventres en une même peau. Ta respiration. Nos souffles. Retenus. Serrement du plus fort.
Croisées. Nos doigts. Phalanges affamées. Paume contre paume. Un signe dans l’avalanche. Enfouissement des yeux. Sable dans lequel, peu à peu, le sommeil nous révèle.
Ainsi. Maintenant. Encore. Ton ventre sous ma main. Ton corps arrière soulevé. Tes jambes. Mes jambes. Enroulée l’aine sous le creux. Ma lèvre. Ton cou. Et le souffle. Presque.
Noués. Inversés. Sel et aube. Ma nuit. Ta nuit. Mante de qui le corps. Quelque chose en nous se penche. Vertige. Oubli. Chaîne dans les ormes du toit.
***
Inédits
à Béatrice Bonhomme
même ne dit rien
et même ne dit rien
et même ne dis rien
rien ne dit et même
il y a comme une clandestinité
ou une forme d’évidence
dans ton retrait
il y a ta force d’évidence
sans parvenir à brûler la brûlure
quelque chose prolonge
malgré soi
malgré la lumière malgré sauvage
regarde cœur à cœur
ce que je ne dis pas
regarde cœur à cœur nu(e)
notre clandestinité
la beauté penche tout penche
front regard corps volonté
ou se recroqueville
même rien
je ne dis rien
je ne dis rien que
l’assentiment
avec maladroit mon poème
tu ouvres la main les ailes de ta main
les ailes et seulement
et seulement toi
en toi où tout renaît
***
5 poèmes extraits de Détroit, inédit
Des genêts heurtent les jambes. C’est la lande et son chemin. On avance. Ça craque de bois sous le pied. La mer au loin. On l’entend qui ricoche, déroule sa vague, ouvre ses bras et revient à l’assaut. Cercles d’écume depuis le centre de la marche. Cercles dans la tête. On enroule de la pensée. Le vent soulève du sable. Des nuages cognent à la dune. Le corps glisse, délaisse. Magnifique de ce qui vit en lui. Vivant. À l’intérieur de lui. Mais inquiet. De la chair, des mains d’acier et la zone noire de l’équilibre. Face au néant. On est tremblé dans le regard. On lutte. Pur vertige debout. Seul.
Du sable sous les ongles à pelleter l’espoir. On cligne des yeux. On regarde devant soi qui décline. C’est face contre soleil couchant. Mourant. On résiste avec le cœur atteint. On n’a plus de joie à partager. La mer remonte. On remonte avec elle. On s’assoit plus loin, plus libre, plus bref à penser les choses. Les mots sont écarlates du jour qui s’éteint. Devant l’ampleur, on sent la vague dans son corps. On sent la vie. La vie qui part, qui vient, qui mange la mémoire. C’est par le fond que tout recommence. Le temps fait sa roue dans les poches des yeux. Un sourire n’a plus le cœur. Mais est là. Seul.
Des traits blancs qu’étirent jusqu’à la pâleur des liserés parme orangé. Une presque dissolution, désintégration, absence déjà. Le corps parallèle plaqué contre la terre, en multitude. Des nuages tombent. Dernière poussière. Dernier sentiment. On se sent rien aussi. On a fait tempête. Rien ne s’en va que l’inutile aux joues. Rien que l’inutile. Entre le ciel et le sable, entre l’absence et le rouge, la honte de vivre. On rassemble ses pieds. On rassemble son corps. Face à l’incompressible, on fait la nuit dedans. Il est tard. De guerre lasse. On s’unit. Seul.
En dévalant la dune, on donne la main. On descend. Il y a comme un effacement à tire-d’aile. On a glissé jusqu’à l’eau. On a cru qu’un soubassement cédait, s’en allait. Ce n’était que du chagrin. On a pourtant cru à la première fin. Ferré le soleil, réduit de moitié, jeté à la mer, mouillé ses rayons. Désormais la terre pour que rien ne pousse. L’ordalie par le feu éteint. On se consume. Qu’en dis-tu ? On est venu là le corps acide. On revient sans cesse. Peut-on changer sans le deuil ? Sans reprendre à l’absence ? La mer taillade les roches. L’âme sans un homme. Seul.
Des stries paradoxales comme la parallèle impossible. On a poussé un peu de soi dans le ciel. Des traces qui n’appartiennent pas. Dans ce qui manque, rien ne se remplace pas. On a transformé du bleu. On a transformé du temps. On n’a rien transformé. On a isolé un peu de soi au-dessus de la mer. On attend le vent. On éventre par raclements. Le sable colle et ses grains sous les ongles. On remue du silence. Ça peut prendre du temps. Ça peut prendre. On ne sait faire que ça, le silence. Comme une agitation nocturne. On ne voit pas venir ses marées. On est submergé. Seul.