BIOBIBLIOGRAPHIE
Vit entre Nice et Andagna (Italie). Auteure d'une trentaine de livres de poèmes, nouvelles, romans, carnets de voyage (Esperluète, Amourier, Tipaza, Gros Textes, Plaine Page, Mango/Dada, Grandir, Belem, DAV, Propos2, Solo ma non troppo…), de plusieurs livres d’artistes (Editions de l’Eau, URDLA, AREA, La canopée…) dans de nombreuses revues et participe à plusieurs catalogues pour des artistes.
Se partage avec la marche entre le littoral méditerranéen, les montagnes du Mercantour et l'Italie. La marche et les paysages constituent des éléments essentiels à la nourriture de l'écriture, traversée par la mémoire et la culture des petits événements de la vie, l'actualité, l'Histoire, les histoires, le quotidien et ce/ceux qui fabriquent l'ordinaire de l'apparente banalité. Le rythme de la marche donne le tempo.qu'il fait à l'extérieur comme à l'intérieur de soi.
• Intervenante en ateliers d'écritures (associations, bibliothèques, médiathèques, Education Nationale, associations, EPAHD, musées, galeries, milieu carcéral, librairies). Rencontres / lectures publiques.
• Critique d'art, membre de l'AICA, pour de nombreux artistes (revue Dada, Verso arts et lettres et Visuelimages.com, L'art aujourd'hui, site AICA), en revues numériques, catalogues et livres d'artistes. Ecrit dans son propre site : http://sophiebragantietdesartistes.art.blog
Littérature
• Silvia Baci, éd. L'Amourier, 2000 (roman)
• Chambres vides, éd.L'Amourier, 2008 (nouvelles)
• Les Moulins, éd. Belem, 2005 (nouvelles).
• Le mois dans la terre, lavis de Gérald Thupinier, éd. Tipaza 2006 (poèmes)
• Les demains d’Almanach, avec P.Joquel, illustré par N.Trovato, éd. Donner à Voir, 2006 (poèmes). Epuisé.
• Comme la joie qui ne sursaute qu'à côté du précipice. Images de J.Coustaury, éd. Thesarus coloris, 2007 (poème)
• K.Otidiennes, In Anthologie Triages/Tarabuste 2010, (poèmes)
• Vrac, éd. Gros Textes, 2010 (poèmes)
• Trac, éd. Gros Textes, 2012 (poèmes)
• Crac, éd. Gros Textes, 2013 (poèmes)
• L'os à la bouche, éditions Plaine Page, 2013 (aphorismes).
• Treize minuscules histoires extraordinaires, fictions, photographies Semblance de Sophie Menuet, 15 tirés à part, éditions Bellodorso 2015
• Bbêtes, éd. Gros Textes, 2016 (poèmes)
• Ginettes, tirage limité avec des dessins de Claudie Guyennon Duchêne, 2017 (poème)
• Avant le lac, éditions Propos2, 2018 (poème)
• Ce que le bleu soulève, Recours au poème, 2018 https://www.recoursaupoeme.fr/sophie-braganti-ce-que-le-bleu-souleve/
• Dalin dalan, illustrations Grazia Restelli, éditions Papiers coupés (ex Grandir), 2018
• Public, dessins de Geneviève Hergott, éditions Solo ma non troppo, 2020
• Parade, dessins de Geneviève Hergott, éditions Solo ma non troppo, 2021
• J'aime (plus) Noël, éditions Esperluète, illustrations Nathalie Trovato, 2022
• L'homme de Skrida, à paraître aux éditions Esperluète.
• L'univers de J.Bosch, Matisse, Van Gogh, Cézanne, Modigliani, Douanier Rousseau, Magritte, Michel-Ange, Collection Grattage-coloriage, éd Flammarion 4, 1996
• Minette et le lézard, illustrations E.Mazet et A.Chéchille, éd. Grandir 2000
• Le chaton et la mouche, illustrations E.Mazet et A.Chéchille, éd.grandir 2000
• Moi, mon métier, illustrations Albert Lemant, éd. Mango, Album Dada, 2000. Epuisé.
• La première fois, illustrations Carole Chaix, éd. Mango, Album Dada, 2002. Epuisé.
• Paulette, illustration Nathalie Trovato, éditions Papiers coupés (ex Grandir), 2021
Livres d'artistes
• Livres uniques, calligraphies de Lalou : Les yeux bandés, courir. 1991. Cinq petites façons de se sentir. 1992
• Les algues ont la peau dure, lavis de Patrick Lanneau, éd. Yéo, Alin Avila, 1994
• Simples histories de feu, manières noires de Woda, éd. de l'Eau, 1994
• Elle m’apostrophe, gravures de Gérard Serée, éd. Yéo Alin Avila et Gérard Serée livres d'artiste, 1999
• Suite napolitaine, lithographies de Patrice Giorda, éd. de l'URDLA, 1999
• Ile de papier, avec des oeuvres de Leonardo Rosa. 2000
• Les ventres de Soledad, avec Gilbert Lascault, manières noires de Woda, éd. de l'eau, 2001
• Una poesia, illustré par Frédérique Nalbandian et Patrick Lanneau, éd. Pulcinoelefante, 2005
• Pour en découdre avec la mémoire, images de Sophie Menuet, éd. Musée de l'Emperi, 2005
• Carte postale sonore, Eléonore Bak, Jurgen Wassmuth, éditions Ville d'Esch-sur-Alzette (Luxembourg), 2006
• Quand les volets, dessin de Frédérique Nalbandian, édition Isabel des Ligneris, 2015
• Motus, coffret de 6 enveloppes cousues de cheveux par Florence Guillemot, 10 exemplaires, 2019
• Grand vol, peintures de Thierry Le Saëc, éditions de La Canopée, 13 exemplaires, 2021
Revues art et poésie
Les hommes sans épaules, Froissart, Saxifrage n°4/5, Contrevox, La porte, AREA revue, Nu(e) n°55, Europe, Triages N° 17, Triages anthologie Tarabuste2010, Résistances N° 3, Cairn N° 1 et N° 8, revue N 4728 N° 15, Art-Matin / Plaine Page n°5, Revue a-quatre 5 (Solo ma non troppo), Alliage n°70, Teste n°32, La canopée n°31, revue 591 JF Bory n°9, Ouste n°30, La Petite lire, Terracol, n°2, DO.KRE.IS N° 6.
Rédactrice dans Verso arts et lettres , L’art aujourd’hui (n° 7, 16, 19), revue Dada ( du n° 2 au n° 93), CCP / CIPM (jusqu'au n° 11), Neuf de cœur (éd. du Seuil).
Collectifs
• Être femmes (anthologie, poèmes de femmes Québec-France), éd. Le Temps des Cerises, 1999
• 111 rumeurs de villes, éd. Certu, Lyon, 2005
• Par ce Passage Infranchi, co Incidences, DVD, (performance poésie au Frioul) 2007
• Vincent Leray, Oeuvres Vives, Oléron.
• Enfances, regards de poètes, coédition Printemps des Poètes/Bruno Doucey, anthologie établie par Bruno Doucey et Christian Poslaniec, 2012
Catalogues d'artistes
Martin Caminiti (in catalogue Ciac Carros), Jaqueline Gainon, Michel Houssin, Frédérique Nalbandian, Luc Boniface, Sophie Menuet, Patrick Lanneau (in catalogues Galerie de la Marine, Nice), Patrick Lanneau (in monographie Ramsay éd.Paris et CIAC de Carros), Benjamin Lévesque (in Area éd.Paris), Christine Jean (in Area éd.), Eleonore Bak (carte postale sonore CD éd. Esch-sur Azette, Luxembourg), Claudie Guyennon-Duchêne (catalogue Espace Saint-Cyprien, Toulouse), Sophie Menuet (catalogue Villa Tamaris et tiré à part revue Alliages), Frédérique Nalbandian et Patrick Lanneau, (catalogue du CIAC Carros), Les savonnières, éditions Plaines Page, Frédérique Nalbandian, Pavillon de Vendôme 2020, Chiara Mulas (in Espace contraint/Sujet libre - Une image/un son, Mazeto Square, Paris 2020 © PAHLM -Pratiques Artistiques Hors Les Murs, Cazères 2020), Eric Bourret, (in Ecrits d'auteurs1997-2021 Artgo&Cie), Albert Chubac (in Une vie d'artiste, éditions South Art), Denis Gibelin (catalogue Immersion, un trait de rive, Chapelle de la Providence, Nice, 2023).
• A fait partie dès le numéro 2 en 1991 du comité de rédaction de la revue Dada (Mango et Seuil).
• 2004, organise Délits à l'oreille, à l'hôtel Windsor à Nice avec Eléonore Bak et 4 poètes (Leonardo Rosa, Katy Rémy, Alain Freixe)
• 2005, 2006, 2007 a organisé des rencontres avec près de 60 poètes et artistes sous forme de duos, Des poètes et des artistes disent… avec le Théâtre de la photographie et de l’image et la BMVR Louis Nucéra de la Ville de Nice.
• 2012 commissaire d'exposition au CIAC (Carros 06) : Sur la piste des éléments, Patrick Lanneau et Frédérique Nalbandian.
• 2018, participe à l'exposition collective Exposition Villa Caméline, Maison abandonnée, d'un poème dans Le cabinet atomique
• 2019 collabore à l'exposition A deux pas des chiens avec des poèmes inclus dans les photographies de Anne Favret et Patrick Manez, à la galerie Sintitulo, lectures publiques avec le compositeur Eric Caligaris et ses créations sonores .A deux pas des chiens
Bourses et résidences :
2003 : Résidence Monastère de Saorge.
2005 : CNL bourse d'écriture.
2007 : Bourse DRAC PACA. Invitation à bord du Marion Dufresne (IPEV Brest). Pacifique, Patagonie Chilienne.
2016 : Résidence interdépartementale DRAC PACA, BDP 04 (Digne, Fonts), 05 (Gap, abbaye de Boscodon), 84 (Vaison-La-Romaine, Malaucène)
2022 : Résidence, l'Antre lieu, Avignon.
Résidence Klaustrid at Skriduklaustur
Se partage avec la marche entre le littoral méditerranéen, les montagnes du Mercantour et l'Italie. La marche et les paysages constituent des éléments essentiels à la nourriture de l'écriture, traversée par la mémoire et la culture des petits événements de la vie, l'actualité, l'Histoire, les histoires, le quotidien et ce/ceux qui fabriquent l'ordinaire de l'apparente banalité. Le rythme de la marche donne le tempo.qu'il fait à l'extérieur comme à l'intérieur de soi.
• Intervenante en ateliers d'écritures (associations, bibliothèques, médiathèques, Education Nationale, associations, EPAHD, musées, galeries, milieu carcéral, librairies). Rencontres / lectures publiques.
• Critique d'art, membre de l'AICA, pour de nombreux artistes (revue Dada, Verso arts et lettres et Visuelimages.com, L'art aujourd'hui, site AICA), en revues numériques, catalogues et livres d'artistes. Ecrit dans son propre site : http://sophiebragantietdesartistes.art.blog
Littérature
• Silvia Baci, éd. L'Amourier, 2000 (roman)
• Chambres vides, éd.L'Amourier, 2008 (nouvelles)
• Les Moulins, éd. Belem, 2005 (nouvelles).
• Le mois dans la terre, lavis de Gérald Thupinier, éd. Tipaza 2006 (poèmes)
• Les demains d’Almanach, avec P.Joquel, illustré par N.Trovato, éd. Donner à Voir, 2006 (poèmes). Epuisé.
• Comme la joie qui ne sursaute qu'à côté du précipice. Images de J.Coustaury, éd. Thesarus coloris, 2007 (poème)
• K.Otidiennes, In Anthologie Triages/Tarabuste 2010, (poèmes)
• Vrac, éd. Gros Textes, 2010 (poèmes)
• Trac, éd. Gros Textes, 2012 (poèmes)
• Crac, éd. Gros Textes, 2013 (poèmes)
• L'os à la bouche, éditions Plaine Page, 2013 (aphorismes).
• Treize minuscules histoires extraordinaires, fictions, photographies Semblance de Sophie Menuet, 15 tirés à part, éditions Bellodorso 2015
• Bbêtes, éd. Gros Textes, 2016 (poèmes)
• Ginettes, tirage limité avec des dessins de Claudie Guyennon Duchêne, 2017 (poème)
• Avant le lac, éditions Propos2, 2018 (poème)
• Ce que le bleu soulève, Recours au poème, 2018 https://www.recoursaupoeme.fr/sophie-braganti-ce-que-le-bleu-souleve/
• Dalin dalan, illustrations Grazia Restelli, éditions Papiers coupés (ex Grandir), 2018
• Public, dessins de Geneviève Hergott, éditions Solo ma non troppo, 2020
• Parade, dessins de Geneviève Hergott, éditions Solo ma non troppo, 2021
• J'aime (plus) Noël, éditions Esperluète, illustrations Nathalie Trovato, 2022
• L'homme de Skrida, à paraître aux éditions Esperluète.
• L'univers de J.Bosch, Matisse, Van Gogh, Cézanne, Modigliani, Douanier Rousseau, Magritte, Michel-Ange, Collection Grattage-coloriage, éd Flammarion 4, 1996
• Minette et le lézard, illustrations E.Mazet et A.Chéchille, éd. Grandir 2000
• Le chaton et la mouche, illustrations E.Mazet et A.Chéchille, éd.grandir 2000
• Moi, mon métier, illustrations Albert Lemant, éd. Mango, Album Dada, 2000. Epuisé.
• La première fois, illustrations Carole Chaix, éd. Mango, Album Dada, 2002. Epuisé.
• Paulette, illustration Nathalie Trovato, éditions Papiers coupés (ex Grandir), 2021
Livres d'artistes
• Livres uniques, calligraphies de Lalou : Les yeux bandés, courir. 1991. Cinq petites façons de se sentir. 1992
• Les algues ont la peau dure, lavis de Patrick Lanneau, éd. Yéo, Alin Avila, 1994
• Simples histories de feu, manières noires de Woda, éd. de l'Eau, 1994
• Elle m’apostrophe, gravures de Gérard Serée, éd. Yéo Alin Avila et Gérard Serée livres d'artiste, 1999
• Suite napolitaine, lithographies de Patrice Giorda, éd. de l'URDLA, 1999
• Ile de papier, avec des oeuvres de Leonardo Rosa. 2000
• Les ventres de Soledad, avec Gilbert Lascault, manières noires de Woda, éd. de l'eau, 2001
• Una poesia, illustré par Frédérique Nalbandian et Patrick Lanneau, éd. Pulcinoelefante, 2005
• Pour en découdre avec la mémoire, images de Sophie Menuet, éd. Musée de l'Emperi, 2005
• Carte postale sonore, Eléonore Bak, Jurgen Wassmuth, éditions Ville d'Esch-sur-Alzette (Luxembourg), 2006
• Quand les volets, dessin de Frédérique Nalbandian, édition Isabel des Ligneris, 2015
• Motus, coffret de 6 enveloppes cousues de cheveux par Florence Guillemot, 10 exemplaires, 2019
• Grand vol, peintures de Thierry Le Saëc, éditions de La Canopée, 13 exemplaires, 2021
Revues art et poésie
Les hommes sans épaules, Froissart, Saxifrage n°4/5, Contrevox, La porte, AREA revue, Nu(e) n°55, Europe, Triages N° 17, Triages anthologie Tarabuste2010, Résistances N° 3, Cairn N° 1 et N° 8, revue N 4728 N° 15, Art-Matin / Plaine Page n°5, Revue a-quatre 5 (Solo ma non troppo), Alliage n°70, Teste n°32, La canopée n°31, revue 591 JF Bory n°9, Ouste n°30, La Petite lire, Terracol, n°2, DO.KRE.IS N° 6.
Rédactrice dans Verso arts et lettres , L’art aujourd’hui (n° 7, 16, 19), revue Dada ( du n° 2 au n° 93), CCP / CIPM (jusqu'au n° 11), Neuf de cœur (éd. du Seuil).
Collectifs
• Être femmes (anthologie, poèmes de femmes Québec-France), éd. Le Temps des Cerises, 1999
• 111 rumeurs de villes, éd. Certu, Lyon, 2005
• Par ce Passage Infranchi, co Incidences, DVD, (performance poésie au Frioul) 2007
• Vincent Leray, Oeuvres Vives, Oléron.
• Enfances, regards de poètes, coédition Printemps des Poètes/Bruno Doucey, anthologie établie par Bruno Doucey et Christian Poslaniec, 2012
Catalogues d'artistes
Martin Caminiti (in catalogue Ciac Carros), Jaqueline Gainon, Michel Houssin, Frédérique Nalbandian, Luc Boniface, Sophie Menuet, Patrick Lanneau (in catalogues Galerie de la Marine, Nice), Patrick Lanneau (in monographie Ramsay éd.Paris et CIAC de Carros), Benjamin Lévesque (in Area éd.Paris), Christine Jean (in Area éd.), Eleonore Bak (carte postale sonore CD éd. Esch-sur Azette, Luxembourg), Claudie Guyennon-Duchêne (catalogue Espace Saint-Cyprien, Toulouse), Sophie Menuet (catalogue Villa Tamaris et tiré à part revue Alliages), Frédérique Nalbandian et Patrick Lanneau, (catalogue du CIAC Carros), Les savonnières, éditions Plaines Page, Frédérique Nalbandian, Pavillon de Vendôme 2020, Chiara Mulas (in Espace contraint/Sujet libre - Une image/un son, Mazeto Square, Paris 2020 © PAHLM -Pratiques Artistiques Hors Les Murs, Cazères 2020), Eric Bourret, (in Ecrits d'auteurs1997-2021 Artgo&Cie), Albert Chubac (in Une vie d'artiste, éditions South Art), Denis Gibelin (catalogue Immersion, un trait de rive, Chapelle de la Providence, Nice, 2023).
• A fait partie dès le numéro 2 en 1991 du comité de rédaction de la revue Dada (Mango et Seuil).
• 2004, organise Délits à l'oreille, à l'hôtel Windsor à Nice avec Eléonore Bak et 4 poètes (Leonardo Rosa, Katy Rémy, Alain Freixe)
• 2005, 2006, 2007 a organisé des rencontres avec près de 60 poètes et artistes sous forme de duos, Des poètes et des artistes disent… avec le Théâtre de la photographie et de l’image et la BMVR Louis Nucéra de la Ville de Nice.
• 2012 commissaire d'exposition au CIAC (Carros 06) : Sur la piste des éléments, Patrick Lanneau et Frédérique Nalbandian.
• 2018, participe à l'exposition collective Exposition Villa Caméline, Maison abandonnée, d'un poème dans Le cabinet atomique
• 2019 collabore à l'exposition A deux pas des chiens avec des poèmes inclus dans les photographies de Anne Favret et Patrick Manez, à la galerie Sintitulo, lectures publiques avec le compositeur Eric Caligaris et ses créations sonores .A deux pas des chiens
Bourses et résidences :
2003 : Résidence Monastère de Saorge.
2005 : CNL bourse d'écriture.
2007 : Bourse DRAC PACA. Invitation à bord du Marion Dufresne (IPEV Brest). Pacifique, Patagonie Chilienne.
2016 : Résidence interdépartementale DRAC PACA, BDP 04 (Digne, Fonts), 05 (Gap, abbaye de Boscodon), 84 (Vaison-La-Romaine, Malaucène)
2022 : Résidence, l'Antre lieu, Avignon.
Résidence Klaustrid at Skriduklaustur
EXTRAITS
Le poème islandais
…
c'est de ouate que je te parle
qui absorbe jusqu'à mon corps
je voudrais rejoindre l'autre rive
mais où se trouve donc le passage
qui le rendrait
à lui-même
que pourrait-il dans la caresse
me menacer ici
il n'y a que mes propres remous
ceux que je m'invente
les films qui me font peur
sur mesure
et qui ferment à double tour
la porte
massive
grince
s'ouvre
sur les étoiles
que j'apprends à lire
toujours
toute vie a ses lumières
ses volcans
et ses glaces
tu peux raconter
écrire
jouer
taire la tienne
on la traine ainsi courant devant la lave
consume chaque seconde
de nos vies
on perd de la vitesse
il arrive que cette lave
bave
arrête sa coulée
qu'elle n'ait qu'un bloc de noirs
endurcis sous le marteau du froid
se couche comme un ventre repu
alors
de la vitesse tu n'as plus
les percussions
le fracas
maintenant que je te ne parle pas
et à toi non plus
je me dis que cette lune
trop longtemps
couverte
je peux l'oublier
la piste d'atterrissage des routes
craque la glace
s'accroche aux herbes aux arbres
la droite ligne avec l'étendue du lac
la chute des cascades
encore
les troncs des arbres
certains ébouriffés
sur des tapis de feuilles
je suis de trop
dans l'équilibre
ou déjà dans le composte
naturel
je ne raconterai rien
dans notre face à face
là où les paroles ronfleraient
dans l'ennui
d'un temps calé
derrière
sans poème
c'est l'aube dans le brouillard
qui m'habille
j'ai mis mon costume de gouttes
les oies se parlent
un cygne qui serait vieux
dans sa voie de garage
dans mon oreille aveugle
les chevaux ont une frange
et mes bonjours
que leurs mâchoires avides
laissent
ruminer
ils les rendent
la peinture des bandes
des horizontales de bruns et de neige
des aplats de paille détrempée
et des verts qui ânonnent
sur les plateaux rampent
des lumières
où les brouillards enflent
j'ai comme une rivière à la place du cœur
des feutres dans le sang
les bruits me parviennent
par des bribes de radio
des voix de l'Ukraine
et de tout le monde
comme dans un sac
que faire de la conscience de la boue
des surchauffes délétères
la faille s'ouvre
malgré moi
entre deux plaques
de silence
…
Extrait, Skriduklaustur, 2023
***
TRAC
Avant on ne disait pas les humains font ceci ou cela mais on disait les Hommes l’homme de Néandertal rien à voir avec le néant avant on disait il y a tant d’hommes sur la planète tant d’hommes dans tel pays que les hommes sont des mammifères hommes d’état grand homme brave homme homme à femmes tiens les voilà et tout ce qu’ils peuvent dire l’homme parle de sa moitié ce que peuvent faire les hommes font l’amour les animaux copulent dans ces hommes il fallait prélever une certaine quantité d’hommes qui en fait étaient des femmes ça englobait les filles les femelles les meufs les nanas les bonnes femmes les mères les sardines les morues les reines les princesses les anges les salopes c’était un peu comme dans ce livre inventé par des hommes où on a prélevé une partie d’Adam pour faire Eve Adam n’a plus été entier on comprend qu’il ait encore à ce jour une dent contre elle puis quand est arrivée la psychanalyse on a distingué la femme par le pénis qu’elle n’avait plus entier alors la femme n’a plus été entière alors Adam court après le manque de sa côte et Eve le manque de son pénis pour finir c’est avec tout ça que la femme depuis le droit de vote en France en 1944 ne s’appelle plus un homme en plus elle pense elle pense je pense donc je compense tout de suite faut citer Sartre on n’est pas un homme tant qu’on n’a pas trouvé quelque chose pour quoi on accepterait de mourir moi j’ai trouvé quelque chose j’ai accepté de mourir pour des hommes je dis « des » car à partir de deux on dit « des » ce qui logiquement fait de moi un homme mais comme la mort c’est un truc d’homme elle n’a pas voulu de moi qui suis une femme parmi les hommes qu’on appelle humains et qui donne la vie et qui donne la vie à tous ceux qui veulent pas mourir qu’une seule fois avec la langue aussi
**
Médiathèque de l’arrière-pays niçois toute belle et moderne toute neuve toute vide plus grande que la mairie avec deux chefs en compétition pour présenter des projets avec des écrivains qu’elles ne liront jamais là une réalisatrice-de-Paris assez connue qui ne serait pas venue se perdre ici si elle n’avait pas quelques liens affectifs locaux en suspension présente deux documentaires sur Duras dans la salle il y avait vingt femmes et un homme une majorité de femmes comme aux conférences lectures ateliers toutes disciplines confondues parmi cette vingtaine on compte six dormeuses trois dodelinantes en bonne voie quatre avachies une en chaussettes les chaussures couchées sous son siège quelques résistantes aux bras de Morphée des dures à cuire des durassophiles de la première heure mais l’homme le seul était parti au milieu de la projection quatorze heures c’était l’heure de la sieste je me demande pourquoi ces femmes endormies et moi qui lutte pour ne pas céder je me demande si elles sont trop fatiguées par leur vie couteau suisse ou bien si le film les ennuie mais qu’elles n’osent pas partir vous comprenez c’est comme on a appris à toujours finir son assiette je me demande si c’est juste un effet de la digestion d’un repas trop lourd justement là encore faut finir son assiette alors que le pantalon veut partir en vadrouille ou bien si les conditions de calme de chaleur de la salle de lenteur des images les voix qui bercent dans l’obscurité je me demande si les femmes se cachent encore pour dormir comme d’autres pour lire
**
Non dice che mai piscerai nella chiesa perché doppo ci cacherai anche ne dis pas que tu ne pisseras jamais dans une église parce qu’après aussi tu y et là il manque un mot que je laisse à votre image ou traduction et que ma mère à 72 ans s’amuse à dire avec une insistance malice plaisir forcément ce dicton a siégé dans une chapelle de Città di Castello ou de Monterchi là où est née ma famille dans l’Ombrie et la Toscane frontalières où elle marchait dans les traces de Piero della Francesca disant lui-même peut-être dans un dialecte haut en couleur il ne faut jamais dire Fontaine comme le disent les Français
**
Ecrire c’est pas possible en voyage dès que je pars à peine le dos tourné à ma ville je suis toute absorbée par les nouveaux mondes je regarde je suis toute dans les paysages les gens les choses n’importe quoi qui m’étonne en émulsion alors après j’écrirai bientôt plus tard c’est sûr quand le pointu des émotions sera poli par le ressac des souvenirs c’est écrit vous voyez je vire lyrique rien que d’en parler c’est peut-être ça toujours qu’on attend du poète enfin là-bas non faut pas faut pas écrire suis trop en prise avec ce qui s’engouffre en moi je ne fais que ça absorber je ne m’appartiens plus je sors de moi je n’ai besoin de rien d’autre que de ce qui se déroule sous mon pas et dans mon œil tous mes sens furètent je ne veux que me laisser remplir me laisser glisser sans rien produire trop occupée à découvrir je n’ai rien à dire c’est de cela que je parle je ne sais pas encore de quoi je suis faite pour dire pour vous dire hier demain
**
Ne te paye pas ma tête aujourd’hui c’est la mienne demain ce sera la tienne ma mère met en garde elle répète les aphorismes de ma grand-mère que je traduis en italien alors que c’était dit en perugin non ti ridi della mia bua perché oggi è la mia domani la tua celui-là elle le sortait en parlant d’une amie qui se moquait d’une autre amie dont le mari cavalait disait-elle car ma mère se moquait sous cape à son tour avec ces mots qui déconseillaient de se moquer on s’amusait beaucoup dans l’art du trait non pas que ça donnait un air de supériorité on taillait des costumes à l’œil on s’en taillait aussi sur mesure on savait qu’ogni bel tempo arriva e passa que le beau temps arrive et passe c’est si simple à dire
**
Le seul lieu où Bible Coran Torah cohabitent toujours en paix c’est sur une étagère de la bibliothèque dans une verticalité qui ne se heurte qu’à l’étagère céleste du dessus et qui ne montera pas plus haut
**
Rien n’est parfait
Moi encore moins
**
Nul n’est parfait
Moi encore plus
**
Rien les chemins les sentiers les raccourcis à Nice plus rien de mes lieux d'errenfance n'a survécu à la voracité spéculative immobilière devenus voies privées tous mes escaliers boisés de collines maîtrisés par des barrières ils sont tristes droits dans leurs bottes macadam aux camélias les cheminschiens les sentiergenêts les raccourciseaux ils n'existent que de loin dans un sac à mots
**
Les seins de glace jusqu’à l’année dernière je croyais que c’était les dernières pointes gelées de l’hiver qui se dressaient dans le printemps titubant une crainte dans la bouche des jardiniers une image grivoise mais aussi un oxymore du calendrier la tiédeur des rondeurs féminines lactogènes avec leur petite pointe dure comme des perce-neiges et que les bourgeons terminaux fusant telles de petites lances donneraient à l’hiver un goût d’éternité avant que mai ne décide de se lover ferme dans les tiédeurs tendres de ces vertes collines mais c’est bien à d’autres images pieuses et à d’autres saints qui laissent de glace à d’autres saints qu’il faut se vouer du nom de Mamert Servais Pancrace
**
Mes monstres de poches la nuit ils me font peur l'insomnie les réveille cette nuit avec des suées sous le drap peur de me lever et d'aller là où vous savez quand on a peur dans le noir à peine fendu par l'orange d'un réverbère j'en ai vu un qui cachait sous un chiffon blanc recouvrant une partie du crâne ce qui était un visage avant d'être une forme au vitriol il me parlait mais je n'entendais rien Pocket monsters il faut que je les garde pour les jours où on m'embête et que je les sorte comme des jokers hier encore j'aurais pu tendre mon Pokemon Oursbruni au gendarme qui m'a verbalisée pour rien traitée en délinquante de la route pour rien j'aurais pu dresser Chiendacier et dire même pas mal
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Puisque tu n’es pas parfait
pourquoi ton fils ta fille le seraient
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Mais non je ne suis pas nostalgique je n'ai pas envie de venir ici vous lire mon histoire accompagnée d'un âne et d'un bonnet et de vous chanter O la miéu bella Nissa Regina de li flou li tiéu viehi taulissa iéu canterai toujou canterai li mountagna lu tiéu tant ric decor li tiéu verdi campagna lou tiéu gran soulèu d’or pas plus que de m'allonger sur les galets de la plage des Voiliers et de me relever les pieds de mes 6 ans plein de cambouis il fallait emporter le dissolvant dans le sac à côté du pan bagnat non j'aime Nice comme on peut aimer cette ville tout en la détestant ici comme le paysage rien ne se dit en demi mesure les promoteurs ont juste massacré mon jardin et mes terrains de jeu pour des nèfles sont allés chez Monsieur Pauvrichon et chez Monsieur Vénal et chez Madame Paysanasse z’ont mis l’argent sur la table et ça faisait beaucoup d’un coup pour eux tant comme ils avaient jamais vu mais quand même avec ses trois monts pelés autour et cette grande bassine bleue qui me soude à l'Afrique ce sera toujours mon triangle des bermudas à moi
Editions Gros textes, 2011, extraits
ENTRÉES MARITIMES
Si je te dis serpent auras-tu peur aurais-tu peur d'avancer peur de lire ?
Mon serpent prend naissance dans la Méditerranée.
Il s'élève sur une zone de miroirs où se cognent quelques gloires d'automne, où peu de pêcheurs embarquent.
Personne ne rame.
La mer accueille les dupes.
Quelques voiles de couleur singent les mouettes.
Les flèches des scooters dorment au sec sur un coussin de silence.
Les filets presque pleins et les mains se frottent quand les paniers ne sont pas percés.
Panier à tri. Sélectif.
A l'eau les poissons trop petits, ceux qui ne feront pas partie de la soupe ou de la gastronomie locale.
Les déchets à l'eau.
Les filets de nylon au bout de l'hameçon.
Il flotte. Se prépare à ramper.
Dans les lointains planent avec le souvenir des ferries de l'été, quelques porte-conteneurs croisant des fantômes d'acier tankers pour Gênes ou Marseille. Tanger.
Les hommes mêlés à la graisse et au pétrole font corps avec l'obscurité des salles des machines. Aux sons assourdissants ils ne risquent plus de paroles. On ne distingue que leur invisibilité.
Plus bas, en bas de botte, en bas vers les îles, une île cernée, on n'entend pas les bruits sourds et mats des moteurs enroués matés par la brume, et que sur les plages quelques pneumatiques échoués s'avachissent sur les rochers telles les méduses flasques d'avant-hier. Dans les anfractuosités acérées, des sandales et des tongs célibataires, des lambeaux de sacs en plastique et des papiers qui ont servi de serviette forment un inventaire de choses que personne ne veut ramasser à l'excepté de la furie des vagues qui s'en empareront dans leurs rouleaux. En bas sur l'île on plante la tente. Les tentes poussent. On tente de restaurer les tentes comme les humains. Tentaculaires.
On va trier les déchets.
Evacuer les déchets.
En haut de la botte avec des résilles dans lesquels des doigts se faufilent, une lapalissade. Les pièces dorées n'accostent jamais ici avec leurs cling-cling avec leurs bling-bling. Juste à côté des sacs poubelles et des cacas, un nouveau petit port exprès pour elles, des yachts rutilants et quelques arrangements fiscaux. A deux rames du Rocher c'est le bout de l'Italie. Ça sonne ça coule dans les machines à sous de San Remo jusqu'à Monaco, bite émergée de l'iceberg bit coin.
Et ce coin de plage de Vintimille, cette bande qu'une bourrasque décolle avec ses matelas d'infortune, calés par quelques galets sous des cabanes de planches et de bois flottés à demi carbonisés, figés dans des amorces de feux sans combustion achevée.
Tapis volants qui manquent leur décollage de mille et une nuits froides.
Jouets des vents violents comme des tempêtes aux prénoms trop humains.
Se dessine en fermant les yeux, un simulacre de barbecue sans brochettes, alors que tourbillonnent sacs et bouteilles à moitié vides, comme fin de festins bas de gammes et génériques de rêves. A ces pieds nus aux cales résistant à la lame, il a fallu filer avec une balise de détresse pour feu d'artifices aux fesses.
Laisses de mer, objets divers piégés dans les filets de pêche dépecés avancent avec le roulis des galets, avec les bois flottés jusqu'à tracer un trait de côte, parmi d'autres lignes de traits maritimes comme des frontières.
Les échappés allongent le pas. Ce sont de jeunes hommes. Le voyage se déroule sans bagage. Les pays se traversent comme les famines et les tortures. Ce sont des voyageurs en fuite. Les tunnels de l'autoroute ou bien les sentiers de rocaille s'ouvrent.
Risquent le train.
On les voit GARE DE MENTON GARAVAN, maigres, très noirs de peau, tête baissée, aux prises avec une dizaine de gendarmes pas loin de la retraite, tous venus inspecter chaque train comme on égraine un chapelet. Zèle de la SNCF dans le haut-parleur. On doit sortir nos papiers, les présenter. Qui se cache sous nos jambes dans les toilettes sous les bagages.
Sur le quai pas d'identité à contrôler. Les langues se coincent et eux, mains dans les poches vides, doivent nous trouver trop blancs. Il ne leur reste du soleil que son souvenir dans la peau, les éclats d'un autre soleil de sable et de terres ocres.
Le serpent de brume cesse de planer. Il a jeté sa couverture sur les flancs des collines. Ses gorges en sont bordées. Messager de la mer il rampe. Sur les herbes il sème d'infimes perles comme le pain du Poucet. Quand il s'engouffre en direction de la rivière Argentina, l'argent l'aspire. Quand il pénètre tout de blanc la vallée de feuillages périmés, je le vois en bas, je suis au-dessus de lui d'un peu d'altitude volée. Je le suis qui se faufile au-dessus du cours d'eau, le nappe. Au fil du débit de ses caprices, il me rejoint. Le serpent monte, monte, s'emplit de lumière et se dilue sans se dissiper puis se renforce, s'épaissit. Lentement dans le temps sournois le serpent envapé coupe le bourg du reste du monde, comme si le monde c'était ça à bout portant d'un lancé de pierre.
Plus rien ne filtre et les maisons couvent sous le couvercle humide, le blanc couvercle de silence vert. Tout se brouille avec ce qui s'est effacé, presque perdu. Tout mouille collines et vallons et le ciel appartient au passé. Dans une chrysalide molle nous entrons à pas velours. Le message de la mer est un drap muet.
Puisqu'il est tombé, le ciel connu n'est plus. Le ciel se disloque sous mes pieds. Le ciel se répand en nuages. Il se couche sur la terre et la féconde. Le ciel est tombé bien bas. Marcher dans le ciel est un jeu de jambes. Le ciel se coupe au ralenti. Je marche dans le ciel. Couverte de ciel blanc.
Nuées de paroles aphones. Le voile blanc est un mariage forcé sans mariés. Leurs cheveux encore tout humides. Leurs draps sont humides. Ce ciel-là coule de sources et relie les maisons d'un hameau sans histoire. Ce ciel-ci prend la place des ponts et les pas, comme la lumière ne sont plus atmosphériques mais cloués sur une petite surface où les gestes sont d'ouate. Les contours du reste du monde ont été gommés par le voile blanc avec ses bruits. Plus rien des rives. Les oiseaux ont rabattu leurs ailes avec les avions. Et la rivière turquoise se tait.
On l'oublie comme on oublie la mer.
Il suffit d'un serpent et d'un couvercle de brume pour oublier. Tout est un lit bien bordé pour l'oubli.
Le serpent de l'oubli. L'effacement égrène ses gouttelettes.
Semences d'oubli.
S'oublient les matelas de la plage. Ses bois flottés soufflés par une tempête au prénom féminin.
S'oublie le feu de camp éteint à l'arrache. Peut-être arrosé d'espoirs perdus. Pétard mouillé et sons sourds.
S'oublient les vieilles chaussettes orphelines comme les sandales en hiver.
S'oublient les vomis de la mer.
S'oublient le ressac des portes mal fermées ou mal ouvertes.
Il aura suffit de fermer les yeux sous un voile de mousseline.
Dans la nuit la trainée tend un miroir sans tain à la voie lactée.
Les eaux d'huile de ma mer servent un bouillon trouble.
Il y a la côte des noyés échoués.
Il y a la côte des marcheurs de Lampedusa.
Il y a les marcheurs de Vintimille.
Il y a les refoulés de Menton.
Il y a une vallée qui a tout avalé.
Dans la nuit noire le serpent n'est plus qu'un souvenir.
Avec le jeu de cartes dans le ciel lisible.
Andagna, janvier 2024
…
c'est de ouate que je te parle
qui absorbe jusqu'à mon corps
je voudrais rejoindre l'autre rive
mais où se trouve donc le passage
qui le rendrait
à lui-même
que pourrait-il dans la caresse
me menacer ici
il n'y a que mes propres remous
ceux que je m'invente
les films qui me font peur
sur mesure
et qui ferment à double tour
la porte
massive
grince
s'ouvre
sur les étoiles
que j'apprends à lire
toujours
toute vie a ses lumières
ses volcans
et ses glaces
tu peux raconter
écrire
jouer
taire la tienne
on la traine ainsi courant devant la lave
consume chaque seconde
de nos vies
on perd de la vitesse
il arrive que cette lave
bave
arrête sa coulée
qu'elle n'ait qu'un bloc de noirs
endurcis sous le marteau du froid
se couche comme un ventre repu
alors
de la vitesse tu n'as plus
les percussions
le fracas
maintenant que je te ne parle pas
et à toi non plus
je me dis que cette lune
trop longtemps
couverte
je peux l'oublier
la piste d'atterrissage des routes
craque la glace
s'accroche aux herbes aux arbres
la droite ligne avec l'étendue du lac
la chute des cascades
encore
les troncs des arbres
certains ébouriffés
sur des tapis de feuilles
je suis de trop
dans l'équilibre
ou déjà dans le composte
naturel
je ne raconterai rien
dans notre face à face
là où les paroles ronfleraient
dans l'ennui
d'un temps calé
derrière
sans poème
c'est l'aube dans le brouillard
qui m'habille
j'ai mis mon costume de gouttes
les oies se parlent
un cygne qui serait vieux
dans sa voie de garage
dans mon oreille aveugle
les chevaux ont une frange
et mes bonjours
que leurs mâchoires avides
laissent
ruminer
ils les rendent
la peinture des bandes
des horizontales de bruns et de neige
des aplats de paille détrempée
et des verts qui ânonnent
sur les plateaux rampent
des lumières
où les brouillards enflent
j'ai comme une rivière à la place du cœur
des feutres dans le sang
les bruits me parviennent
par des bribes de radio
des voix de l'Ukraine
et de tout le monde
comme dans un sac
que faire de la conscience de la boue
des surchauffes délétères
la faille s'ouvre
malgré moi
entre deux plaques
de silence
…
Extrait, Skriduklaustur, 2023
***
TRAC
Avant on ne disait pas les humains font ceci ou cela mais on disait les Hommes l’homme de Néandertal rien à voir avec le néant avant on disait il y a tant d’hommes sur la planète tant d’hommes dans tel pays que les hommes sont des mammifères hommes d’état grand homme brave homme homme à femmes tiens les voilà et tout ce qu’ils peuvent dire l’homme parle de sa moitié ce que peuvent faire les hommes font l’amour les animaux copulent dans ces hommes il fallait prélever une certaine quantité d’hommes qui en fait étaient des femmes ça englobait les filles les femelles les meufs les nanas les bonnes femmes les mères les sardines les morues les reines les princesses les anges les salopes c’était un peu comme dans ce livre inventé par des hommes où on a prélevé une partie d’Adam pour faire Eve Adam n’a plus été entier on comprend qu’il ait encore à ce jour une dent contre elle puis quand est arrivée la psychanalyse on a distingué la femme par le pénis qu’elle n’avait plus entier alors la femme n’a plus été entière alors Adam court après le manque de sa côte et Eve le manque de son pénis pour finir c’est avec tout ça que la femme depuis le droit de vote en France en 1944 ne s’appelle plus un homme en plus elle pense elle pense je pense donc je compense tout de suite faut citer Sartre on n’est pas un homme tant qu’on n’a pas trouvé quelque chose pour quoi on accepterait de mourir moi j’ai trouvé quelque chose j’ai accepté de mourir pour des hommes je dis « des » car à partir de deux on dit « des » ce qui logiquement fait de moi un homme mais comme la mort c’est un truc d’homme elle n’a pas voulu de moi qui suis une femme parmi les hommes qu’on appelle humains et qui donne la vie et qui donne la vie à tous ceux qui veulent pas mourir qu’une seule fois avec la langue aussi
**
Médiathèque de l’arrière-pays niçois toute belle et moderne toute neuve toute vide plus grande que la mairie avec deux chefs en compétition pour présenter des projets avec des écrivains qu’elles ne liront jamais là une réalisatrice-de-Paris assez connue qui ne serait pas venue se perdre ici si elle n’avait pas quelques liens affectifs locaux en suspension présente deux documentaires sur Duras dans la salle il y avait vingt femmes et un homme une majorité de femmes comme aux conférences lectures ateliers toutes disciplines confondues parmi cette vingtaine on compte six dormeuses trois dodelinantes en bonne voie quatre avachies une en chaussettes les chaussures couchées sous son siège quelques résistantes aux bras de Morphée des dures à cuire des durassophiles de la première heure mais l’homme le seul était parti au milieu de la projection quatorze heures c’était l’heure de la sieste je me demande pourquoi ces femmes endormies et moi qui lutte pour ne pas céder je me demande si elles sont trop fatiguées par leur vie couteau suisse ou bien si le film les ennuie mais qu’elles n’osent pas partir vous comprenez c’est comme on a appris à toujours finir son assiette je me demande si c’est juste un effet de la digestion d’un repas trop lourd justement là encore faut finir son assiette alors que le pantalon veut partir en vadrouille ou bien si les conditions de calme de chaleur de la salle de lenteur des images les voix qui bercent dans l’obscurité je me demande si les femmes se cachent encore pour dormir comme d’autres pour lire
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Non dice che mai piscerai nella chiesa perché doppo ci cacherai anche ne dis pas que tu ne pisseras jamais dans une église parce qu’après aussi tu y et là il manque un mot que je laisse à votre image ou traduction et que ma mère à 72 ans s’amuse à dire avec une insistance malice plaisir forcément ce dicton a siégé dans une chapelle de Città di Castello ou de Monterchi là où est née ma famille dans l’Ombrie et la Toscane frontalières où elle marchait dans les traces de Piero della Francesca disant lui-même peut-être dans un dialecte haut en couleur il ne faut jamais dire Fontaine comme le disent les Français
**
Ecrire c’est pas possible en voyage dès que je pars à peine le dos tourné à ma ville je suis toute absorbée par les nouveaux mondes je regarde je suis toute dans les paysages les gens les choses n’importe quoi qui m’étonne en émulsion alors après j’écrirai bientôt plus tard c’est sûr quand le pointu des émotions sera poli par le ressac des souvenirs c’est écrit vous voyez je vire lyrique rien que d’en parler c’est peut-être ça toujours qu’on attend du poète enfin là-bas non faut pas faut pas écrire suis trop en prise avec ce qui s’engouffre en moi je ne fais que ça absorber je ne m’appartiens plus je sors de moi je n’ai besoin de rien d’autre que de ce qui se déroule sous mon pas et dans mon œil tous mes sens furètent je ne veux que me laisser remplir me laisser glisser sans rien produire trop occupée à découvrir je n’ai rien à dire c’est de cela que je parle je ne sais pas encore de quoi je suis faite pour dire pour vous dire hier demain
**
Ne te paye pas ma tête aujourd’hui c’est la mienne demain ce sera la tienne ma mère met en garde elle répète les aphorismes de ma grand-mère que je traduis en italien alors que c’était dit en perugin non ti ridi della mia bua perché oggi è la mia domani la tua celui-là elle le sortait en parlant d’une amie qui se moquait d’une autre amie dont le mari cavalait disait-elle car ma mère se moquait sous cape à son tour avec ces mots qui déconseillaient de se moquer on s’amusait beaucoup dans l’art du trait non pas que ça donnait un air de supériorité on taillait des costumes à l’œil on s’en taillait aussi sur mesure on savait qu’ogni bel tempo arriva e passa que le beau temps arrive et passe c’est si simple à dire
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Le seul lieu où Bible Coran Torah cohabitent toujours en paix c’est sur une étagère de la bibliothèque dans une verticalité qui ne se heurte qu’à l’étagère céleste du dessus et qui ne montera pas plus haut
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Rien n’est parfait
Moi encore moins
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Nul n’est parfait
Moi encore plus
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Rien les chemins les sentiers les raccourcis à Nice plus rien de mes lieux d'errenfance n'a survécu à la voracité spéculative immobilière devenus voies privées tous mes escaliers boisés de collines maîtrisés par des barrières ils sont tristes droits dans leurs bottes macadam aux camélias les cheminschiens les sentiergenêts les raccourciseaux ils n'existent que de loin dans un sac à mots
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Les seins de glace jusqu’à l’année dernière je croyais que c’était les dernières pointes gelées de l’hiver qui se dressaient dans le printemps titubant une crainte dans la bouche des jardiniers une image grivoise mais aussi un oxymore du calendrier la tiédeur des rondeurs féminines lactogènes avec leur petite pointe dure comme des perce-neiges et que les bourgeons terminaux fusant telles de petites lances donneraient à l’hiver un goût d’éternité avant que mai ne décide de se lover ferme dans les tiédeurs tendres de ces vertes collines mais c’est bien à d’autres images pieuses et à d’autres saints qui laissent de glace à d’autres saints qu’il faut se vouer du nom de Mamert Servais Pancrace
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Mes monstres de poches la nuit ils me font peur l'insomnie les réveille cette nuit avec des suées sous le drap peur de me lever et d'aller là où vous savez quand on a peur dans le noir à peine fendu par l'orange d'un réverbère j'en ai vu un qui cachait sous un chiffon blanc recouvrant une partie du crâne ce qui était un visage avant d'être une forme au vitriol il me parlait mais je n'entendais rien Pocket monsters il faut que je les garde pour les jours où on m'embête et que je les sorte comme des jokers hier encore j'aurais pu tendre mon Pokemon Oursbruni au gendarme qui m'a verbalisée pour rien traitée en délinquante de la route pour rien j'aurais pu dresser Chiendacier et dire même pas mal
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Puisque tu n’es pas parfait
pourquoi ton fils ta fille le seraient
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Mais non je ne suis pas nostalgique je n'ai pas envie de venir ici vous lire mon histoire accompagnée d'un âne et d'un bonnet et de vous chanter O la miéu bella Nissa Regina de li flou li tiéu viehi taulissa iéu canterai toujou canterai li mountagna lu tiéu tant ric decor li tiéu verdi campagna lou tiéu gran soulèu d’or pas plus que de m'allonger sur les galets de la plage des Voiliers et de me relever les pieds de mes 6 ans plein de cambouis il fallait emporter le dissolvant dans le sac à côté du pan bagnat non j'aime Nice comme on peut aimer cette ville tout en la détestant ici comme le paysage rien ne se dit en demi mesure les promoteurs ont juste massacré mon jardin et mes terrains de jeu pour des nèfles sont allés chez Monsieur Pauvrichon et chez Monsieur Vénal et chez Madame Paysanasse z’ont mis l’argent sur la table et ça faisait beaucoup d’un coup pour eux tant comme ils avaient jamais vu mais quand même avec ses trois monts pelés autour et cette grande bassine bleue qui me soude à l'Afrique ce sera toujours mon triangle des bermudas à moi
Editions Gros textes, 2011, extraits
ENTRÉES MARITIMES
Si je te dis serpent auras-tu peur aurais-tu peur d'avancer peur de lire ?
Mon serpent prend naissance dans la Méditerranée.
Il s'élève sur une zone de miroirs où se cognent quelques gloires d'automne, où peu de pêcheurs embarquent.
Personne ne rame.
La mer accueille les dupes.
Quelques voiles de couleur singent les mouettes.
Les flèches des scooters dorment au sec sur un coussin de silence.
Les filets presque pleins et les mains se frottent quand les paniers ne sont pas percés.
Panier à tri. Sélectif.
A l'eau les poissons trop petits, ceux qui ne feront pas partie de la soupe ou de la gastronomie locale.
Les déchets à l'eau.
Les filets de nylon au bout de l'hameçon.
Il flotte. Se prépare à ramper.
Dans les lointains planent avec le souvenir des ferries de l'été, quelques porte-conteneurs croisant des fantômes d'acier tankers pour Gênes ou Marseille. Tanger.
Les hommes mêlés à la graisse et au pétrole font corps avec l'obscurité des salles des machines. Aux sons assourdissants ils ne risquent plus de paroles. On ne distingue que leur invisibilité.
Plus bas, en bas de botte, en bas vers les îles, une île cernée, on n'entend pas les bruits sourds et mats des moteurs enroués matés par la brume, et que sur les plages quelques pneumatiques échoués s'avachissent sur les rochers telles les méduses flasques d'avant-hier. Dans les anfractuosités acérées, des sandales et des tongs célibataires, des lambeaux de sacs en plastique et des papiers qui ont servi de serviette forment un inventaire de choses que personne ne veut ramasser à l'excepté de la furie des vagues qui s'en empareront dans leurs rouleaux. En bas sur l'île on plante la tente. Les tentes poussent. On tente de restaurer les tentes comme les humains. Tentaculaires.
On va trier les déchets.
Evacuer les déchets.
En haut de la botte avec des résilles dans lesquels des doigts se faufilent, une lapalissade. Les pièces dorées n'accostent jamais ici avec leurs cling-cling avec leurs bling-bling. Juste à côté des sacs poubelles et des cacas, un nouveau petit port exprès pour elles, des yachts rutilants et quelques arrangements fiscaux. A deux rames du Rocher c'est le bout de l'Italie. Ça sonne ça coule dans les machines à sous de San Remo jusqu'à Monaco, bite émergée de l'iceberg bit coin.
Et ce coin de plage de Vintimille, cette bande qu'une bourrasque décolle avec ses matelas d'infortune, calés par quelques galets sous des cabanes de planches et de bois flottés à demi carbonisés, figés dans des amorces de feux sans combustion achevée.
Tapis volants qui manquent leur décollage de mille et une nuits froides.
Jouets des vents violents comme des tempêtes aux prénoms trop humains.
Se dessine en fermant les yeux, un simulacre de barbecue sans brochettes, alors que tourbillonnent sacs et bouteilles à moitié vides, comme fin de festins bas de gammes et génériques de rêves. A ces pieds nus aux cales résistant à la lame, il a fallu filer avec une balise de détresse pour feu d'artifices aux fesses.
Laisses de mer, objets divers piégés dans les filets de pêche dépecés avancent avec le roulis des galets, avec les bois flottés jusqu'à tracer un trait de côte, parmi d'autres lignes de traits maritimes comme des frontières.
Les échappés allongent le pas. Ce sont de jeunes hommes. Le voyage se déroule sans bagage. Les pays se traversent comme les famines et les tortures. Ce sont des voyageurs en fuite. Les tunnels de l'autoroute ou bien les sentiers de rocaille s'ouvrent.
Risquent le train.
On les voit GARE DE MENTON GARAVAN, maigres, très noirs de peau, tête baissée, aux prises avec une dizaine de gendarmes pas loin de la retraite, tous venus inspecter chaque train comme on égraine un chapelet. Zèle de la SNCF dans le haut-parleur. On doit sortir nos papiers, les présenter. Qui se cache sous nos jambes dans les toilettes sous les bagages.
Sur le quai pas d'identité à contrôler. Les langues se coincent et eux, mains dans les poches vides, doivent nous trouver trop blancs. Il ne leur reste du soleil que son souvenir dans la peau, les éclats d'un autre soleil de sable et de terres ocres.
Le serpent de brume cesse de planer. Il a jeté sa couverture sur les flancs des collines. Ses gorges en sont bordées. Messager de la mer il rampe. Sur les herbes il sème d'infimes perles comme le pain du Poucet. Quand il s'engouffre en direction de la rivière Argentina, l'argent l'aspire. Quand il pénètre tout de blanc la vallée de feuillages périmés, je le vois en bas, je suis au-dessus de lui d'un peu d'altitude volée. Je le suis qui se faufile au-dessus du cours d'eau, le nappe. Au fil du débit de ses caprices, il me rejoint. Le serpent monte, monte, s'emplit de lumière et se dilue sans se dissiper puis se renforce, s'épaissit. Lentement dans le temps sournois le serpent envapé coupe le bourg du reste du monde, comme si le monde c'était ça à bout portant d'un lancé de pierre.
Plus rien ne filtre et les maisons couvent sous le couvercle humide, le blanc couvercle de silence vert. Tout se brouille avec ce qui s'est effacé, presque perdu. Tout mouille collines et vallons et le ciel appartient au passé. Dans une chrysalide molle nous entrons à pas velours. Le message de la mer est un drap muet.
Puisqu'il est tombé, le ciel connu n'est plus. Le ciel se disloque sous mes pieds. Le ciel se répand en nuages. Il se couche sur la terre et la féconde. Le ciel est tombé bien bas. Marcher dans le ciel est un jeu de jambes. Le ciel se coupe au ralenti. Je marche dans le ciel. Couverte de ciel blanc.
Nuées de paroles aphones. Le voile blanc est un mariage forcé sans mariés. Leurs cheveux encore tout humides. Leurs draps sont humides. Ce ciel-là coule de sources et relie les maisons d'un hameau sans histoire. Ce ciel-ci prend la place des ponts et les pas, comme la lumière ne sont plus atmosphériques mais cloués sur une petite surface où les gestes sont d'ouate. Les contours du reste du monde ont été gommés par le voile blanc avec ses bruits. Plus rien des rives. Les oiseaux ont rabattu leurs ailes avec les avions. Et la rivière turquoise se tait.
On l'oublie comme on oublie la mer.
Il suffit d'un serpent et d'un couvercle de brume pour oublier. Tout est un lit bien bordé pour l'oubli.
Le serpent de l'oubli. L'effacement égrène ses gouttelettes.
Semences d'oubli.
S'oublient les matelas de la plage. Ses bois flottés soufflés par une tempête au prénom féminin.
S'oublie le feu de camp éteint à l'arrache. Peut-être arrosé d'espoirs perdus. Pétard mouillé et sons sourds.
S'oublient les vieilles chaussettes orphelines comme les sandales en hiver.
S'oublient les vomis de la mer.
S'oublient le ressac des portes mal fermées ou mal ouvertes.
Il aura suffit de fermer les yeux sous un voile de mousseline.
Dans la nuit la trainée tend un miroir sans tain à la voie lactée.
Les eaux d'huile de ma mer servent un bouillon trouble.
Il y a la côte des noyés échoués.
Il y a la côte des marcheurs de Lampedusa.
Il y a les marcheurs de Vintimille.
Il y a les refoulés de Menton.
Il y a une vallée qui a tout avalé.
Dans la nuit noire le serpent n'est plus qu'un souvenir.
Avec le jeu de cartes dans le ciel lisible.
Andagna, janvier 2024