BIOBIBLIOGRAPHIE
fred griot (1970 - fr). mène un travail de langue depuis toujours, poésie et prose, via l'écrit, le trait, le web, l'édition et la voix (seul ou avec musiciens, dont le trio parl#).
travail d'une matière organique, basale, racine. essaie de dire en parole claire.
une quinzaine de livres édités dont la plui, book 0 et Refonder chez Dernier Télégramme, cabane d’hiver chez publie.net, plateau chez Maelström…
lectures, concerts à Paris, Lyon, Marseille, Prague, Bratislava, Budapest, Bruxelles, Québec, Moscou, entre autres…
a voyagé souvent seul, au hasard, à pied, en train presque toujours.
n'ayant pas abouti, écrit toujours, aggrave, enfonce le clou. et tout le reste sur.
travail d'une matière organique, basale, racine. essaie de dire en parole claire.
une quinzaine de livres édités dont la plui, book 0 et Refonder chez Dernier Télégramme, cabane d’hiver chez publie.net, plateau chez Maelström…
lectures, concerts à Paris, Lyon, Marseille, Prague, Bratislava, Budapest, Bruxelles, Québec, Moscou, entre autres…
a voyagé souvent seul, au hasard, à pied, en train presque toujours.
n'ayant pas abouti, écrit toujours, aggrave, enfonce le clou. et tout le reste sur.
EXTRAITS
C'est juste la voix dedans d'un homme que l'on entend. un homme parmi d’autres, non pas un homme particulier.
Ce n'est pas moi que je cherche à faire connaître, à faire entendre, mais une voix. Peut-être même n'y a-t-il d'écriture véritable que dans cet effacement-là : une inscription, une trace, une lecture sur le monde ne prenant sens, autonomie de signification, ampleur, que dans le dégagement de celui qui l'a formée, qu’au-delà de son sujet producteur.
…
je raconte un monde, par parcelles, depuis un seul œil, pris dans le flux ininterrompable de la durée. comment pourrait-il en être autrement ?
…
j’écris bien mal ici, mais le besoin d’écrire. ceci dit il n’est pas certain que cela soit une justification suffisante pour le faire.
le risque de dire ce qui se passe ces jours-ci, d’exposer un intime, même largement filtré, et l’ampleur du travail de dire cela quotidiennement, me semblent insensés. et pourtant il me faut continuer. pourquoi ?
parce que c’est là que se disent nos jours, nos vies, nos trajectoires, nos existences... choses qui sont pour la littérature, qui est au-delà de l’utilitaire usage du langage, sa raison d’être probablement... pas d’autre cause ni d’autre objet.
- écrire et dire
- ce que nous sommes, ce qu’est le monde
- simplement, clairement
- librement.
il m’a toujours semblé que la réelle acuité pouvait s’accompagner de la concision et de la clarté de l’expression… et que quand bien même elle procédait d’une grande complexité, elle pouvait au final, après travail, « l’horrible travail » presque toujours, prendre une forme et limpide et simple, sembler toucher à l’évidence et en prendre les traits. de cette simplicité, sobriété, netteté qui baignent certains textes, certains propos et qui sont le signe non d’une naïveté mais d’une sûre, posée, sobre et dépouillée profondeur.
ce que l’ancienne langue nommait perspicuité.
et si les qualités de transparence, comme de légèreté ou d’évidence, ont toujours eu ce double sens : celui de la bêtise, de la vacuité, comme celui de la pertinence, de la lucidité, de la clairvoyance, ce sont bien pourtant elles, ces qualités, qui à mon sens donnent à une œuvre, une pensée, son poids.
…
si notre intelligence est de nature, et l’est aussi en degré. elle n’est pas en conséquence infinie... ce n’est que la lucidité sur ses propres limites qui peut, au-delà de la nature peut-être, encore un peu, les repousser.
extraits de Refonder (journal 1990 - 2014)
éditons Dernier Télégramme 2016
http://www.fgriot.net/txt/refonder_livre/
Ce n'est pas moi que je cherche à faire connaître, à faire entendre, mais une voix. Peut-être même n'y a-t-il d'écriture véritable que dans cet effacement-là : une inscription, une trace, une lecture sur le monde ne prenant sens, autonomie de signification, ampleur, que dans le dégagement de celui qui l'a formée, qu’au-delà de son sujet producteur.
…
je raconte un monde, par parcelles, depuis un seul œil, pris dans le flux ininterrompable de la durée. comment pourrait-il en être autrement ?
…
j’écris bien mal ici, mais le besoin d’écrire. ceci dit il n’est pas certain que cela soit une justification suffisante pour le faire.
le risque de dire ce qui se passe ces jours-ci, d’exposer un intime, même largement filtré, et l’ampleur du travail de dire cela quotidiennement, me semblent insensés. et pourtant il me faut continuer. pourquoi ?
parce que c’est là que se disent nos jours, nos vies, nos trajectoires, nos existences... choses qui sont pour la littérature, qui est au-delà de l’utilitaire usage du langage, sa raison d’être probablement... pas d’autre cause ni d’autre objet.
- écrire et dire
- ce que nous sommes, ce qu’est le monde
- simplement, clairement
- librement.
il m’a toujours semblé que la réelle acuité pouvait s’accompagner de la concision et de la clarté de l’expression… et que quand bien même elle procédait d’une grande complexité, elle pouvait au final, après travail, « l’horrible travail » presque toujours, prendre une forme et limpide et simple, sembler toucher à l’évidence et en prendre les traits. de cette simplicité, sobriété, netteté qui baignent certains textes, certains propos et qui sont le signe non d’une naïveté mais d’une sûre, posée, sobre et dépouillée profondeur.
ce que l’ancienne langue nommait perspicuité.
et si les qualités de transparence, comme de légèreté ou d’évidence, ont toujours eu ce double sens : celui de la bêtise, de la vacuité, comme celui de la pertinence, de la lucidité, de la clairvoyance, ce sont bien pourtant elles, ces qualités, qui à mon sens donnent à une œuvre, une pensée, son poids.
…
si notre intelligence est de nature, et l’est aussi en degré. elle n’est pas en conséquence infinie... ce n’est que la lucidité sur ses propres limites qui peut, au-delà de la nature peut-être, encore un peu, les repousser.
extraits de Refonder (journal 1990 - 2014)
éditons Dernier Télégramme 2016
http://www.fgriot.net/txt/refonder_livre/